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Circulaire de Jules Ferry - 17 novembre 1883

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nstruction religieuse du programme scolaire : « En vous dispensant de l'enseignement religieux, on n'a pas songé à vous décharger de l'enseignement moral : c'eût été vous enlever ce qui fait la dignité de votre profession. »

En effet, selon Ferry, suivre un enseignement religieux relève d'avantage du domaine des convictions personnelles. Cependant, l'école selon Jules Ferry doit favoriser la laïcité, car celle-ci conditionne l'apprentissage de la République et surtout la formation des futurs citoyens, et c'est pour cela que l'instruction civique et morale est primordiale, du fait de son caractère universel. Selon lui, le catéchisme est trop orienté et restrictif, et emploie des méthodes qui entraveraient « la liberté de conscience ». C'est pourquoi qu'il ne rentre plus pas dans les critères de l'école, qui cherche désormais à développer l'ouverture d'esprit. En ce sens, Jules Ferry parle « d'éducation nationale ». Ainsi, l'éducation n'apparaît pas seulement comme une valeur fondamentale de la République : elle doit être préservée, et développée, car elle fait partie intégrante du patrimoine. Nous pouvons en déduire que selon Jules Ferry, l'éducation civique et morale développe la conscience nationale. En résumé, les dogmes divisent, mais la morale rassemble les citoyens.

B. Un enseignement distinct des matières théoriques

L'éducation civique et morale est donc un enseignement à part entière, qui doit être différencié d'une leçon proprement dite. Cette éducation est beaucoup plus orientée vers le sensible que la démonstration

Tandis que les autres matières comme le « langage et le calcul » tendent à développer des aptitudes et enrichir les connaissances, l'éducation morale dégagera la conscience et la véritable intelligence. En effet, malgré leur jeune âge et une innocence apparente, les enfants possèdent un début de sens moral, qui ne demande qu'à être exploité par un enseignant éclairé : suivront alors naturellement les valeurs Républicaines dont Jules Ferry fait l'éloge tout au long de la lettre, telles que la justice, la vérité, le dévouement et la solidarité.

Cette éducation ne vise pas à faire apprendre, mais à faire comprendre. Néanmoins, l'accomplissement de cette tâche requiert beaucoup de pratique, et celle-ci doit être exercée assez régulièrement.

II. La nature du rôle de l'instituteur

A. Une fonction bien délimitée

Jules Ferry qualifie l'enseignement civique et morale de « mission », que les instituteurs devront accomplir. Il s'agit là d'un terme fortement équivoque et qui n'a pas été choisi au hasard, notamment lorsqu'on se penche sur la position de Jules Ferry, partisan de l'expansion coloniale du fait de sa « mission civilisatrice ». Ainsi, ce mot vise certainement à exhorter l'instituteur dans sa tâche, car selon Jules Ferry, la transmission de ce savoir n'est pas une chose aisée. En effet, elle requiert avant tout de la persévérance et de l'implication : « celle qui vous apporte le plus lourd surcroît de travail et de souci, c'est la mission qui vous est confiée de donner à vos élèves l'éducation morale et l'instruction civique ».

Par la suite, on pourrait penser que les questions de Jules Ferry à son lecteur (« En vous conférant de telles fonctions, le Parlement s'est-il trompé ? A-t-il trop présumé de vos forces, de votre bon vouloir, de votre compétence ? ») doivent lui faire comprendre que son implication dans le système éducatif est une pierre à l'édifice Républicain. Par ce procédé, il commence à responsabiliser l'instituteur, qui ne se contente pas d'une simple transmission de connaissances, il doit aussi doser son enseignement.

Plus loin dans le texte, Jules Ferry évoque le programme de l'année scolaire 1883-1884, qui, après constatation, est effectivement très centré sur l'enseignement moral, que ça soit à l'école maternelle (de deux à cinq ans) au cours supérieur (de onze à treize ans). Par exemple, on compte pas moins de quinze manuels proposés aux enseignants - adoptés par les Conférences cantonales d'instituteurs et les Commissions départementales - qui traitent de l'instruction morale.

B. Une rôle différent du « père de famille »

Néanmoins, malgré l'importante fonction qu'il confère à l'instituteur, Jules Ferry tient opérer une distinction entre son rôle et celui du « père de famille ». C'est pour cela qu'il utilise le terme de « suppléant ». L'enseignant a ainsi un devoir de réserve, et ne doit pas profiter de la docilité juvénile pour faire valoir son opinion. C'est en ce sens qu'il doit adapter son enseignement, de manière à ne pas choquer. Il ne devra pas appuyer son instruction sur des réflexions philosophiques ou dogmatiques

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