La Batarde d'Istanbul

ntique vit Armanoush, mi- américaine, mi- arménienne. Ses parents se sont séparés depuis longtemps. Sa mère vit avec un Turc (l’oncle d’Aysa) dans le Nevada et son père vit avec ses sœurs à San Francisco. Entre une mère américaine possessive et un père absent, Armanoush se réfugie dans le café virtuel Constantinople où elle débat pendant de longues heures sur le génocide arménien et la responsabilité du peuple turc. Voulant essayer de comprendre la douleur de son peuple, son voyage introspectif la mènera chez Aysa en plein cœur d’Istanbul ce qui lui fera réaliser que le manichéisme ne peut être appliqué.

1er sous-thème : le conte

Ce livre est construit comme un conte. Même si il parle de faits réels, beaucoup de caractéristiques du conte se retrouvent dans le roman. Tout d'abord, il est question de héros. Armanoush et Asya sont les héroïnes tourmentés de notre roman. Elles ont une quête commune, trouver qui elles sont vraiment. De plus, la magie est présente tout au long du roman. En effet, une tante d'Asya détient deux djinns, ces créatures décidant du bien et du mal. Pour finir, le méchant de l'histoire est puni et meurt à la fin de l'histoire. Mais c'est la quête de nos deux héroïnes qui nous intéressent surtout ici. L'aventure qu'elles entreprendront malgré elles ne sera pas mission facile pour toutes deux. En effet, ces dernières devront traverser de nombreuses épreuves et auront besoin de plusieurs éléments fantastiques pour parvenir à leur fin.

2ème sous-thème: Le génocide arménien.

Dans le livre, on fait sans cesse référence au Génocide. Ce qui a notamment failli condamner Elif Shafak pour insulte au peuple turc étant donné que les Turcs ne reconnaissent toujours pas ce massacre. Tout d’abord, le génocide est bien sûr évoqué dans la famille d’Armanoush. Ils reprochent sans cesse à Barsam, le père d’Armanoush, le fait d’avoir laissé sa femme aller avec un turc (Mustafa). Barsam, évidemment, n’a pas du tout choisi cette fatalité mais la famille ne cesse de s’acharner sur lui comme si ils avaient peur qu’Armanoush fréquente trop souvent un Turc qui est pour eux leur ennemi. Ils ont peut que Mustafa ait une mauvaise influence sur Armanoush. Le génocide est également évoqué dans le café virtuel que fréquente Armanoush. Elle voue une véritable admiration à Baron Banghdassarian. Pour lui, tous les Turcs sont responsables du génocide et il leur voue une haine féroce. La reconnaissance du génocide est pour lui le seul point d’ancrage pschycologique pour déterminer son identité. Car le peuple arménien a du mal à se faire reconnaitre maintenant que leur peuple est en diaspora. Les arméniens se sont enfuis aux quatre coins du globe et seule une petite partie de leur territoire leur a été rendu. Il est donc difficile de se construire une identité nationale ou même une identité tout court. A quoi se raccrocher quand notre nation fut quasiment exterminé ?

Dans la famille Turc, on ne croit pas au génocide car l’école leur enseigne une version censurée de l’histoire. Par contre, Asya, étant nihiliste ne croit rien du tout. Pour elle, le passé et le futur sont des éléments à bannir. De plus, elle ne peut rien faire pour les Arméniens et n’est pas responsable. Elle pose d’ailleurs la question aux arméniens sur le café virtuel : « Suis-je responsable des crimes de mon père ? ». Il est difficile de dire si ce qu’on fait nos parents peut nous rendre responsable. Le simple fait de reconnaître ce qu’ils ont fait vont-ils nous pardonnez ? Tout dépend de la vision du passé qu’on a. Le génocide arménien est donc un axe principal du livre tout-à-fait en rapport avec notre problématique principale puisqu’il s’agit d’une question d’identité. Le livre a un beau regard humaniste sur cette question. Elif Shafak dénonce le racisme de manière pertinente puisqu’en fait les deux familles opposées ont en fait un lien proche. Le conflit est donc absurde car d’un côté, les Turcs ne veulent pas reconnaître ce qu’ils on fait mais les Arméniens se sont accoutumés à leur statut de victimes. Ce qui veut dire que le monde n’est pas si manichéen qu’il pourrait paraître. Les Arméniens, n’ont plus aucune puissance car avant d’essayer de se mettre tous ensembles sur un front commun, ils s’obstinent, par petits groupes, a essayer de démolir la Turquie. Il faut donc d’abord que les Arméniens reconstruisent leur identité nationale et ensuite faire reconnaitre ce qu’ils ont subi.

3ème sous-thème: L'absence d'un père

Le père, ce héros. C'est individu complexe à beaucoup évolué depuis l'époque primitive du Pater Familias. En effet, le chef incontesté qu'il était auparavant a perdu de son importance pour devenir aujourd'hui l'égal de la femme. On peut même dire qu'à sa naissance ainsi que d'un point de vue juridique, l'enfant est d'avantage dépendant de sa mère. Le père moderne a donc dû s'adapter aux changement et essayer de satisfaire les nouvelles attentes de son enfant et de sa femme.

Pourtant, même s'il n'est pas toujours parfait, le père reste une figure essentielle au bon développement de son enfant. Un père absent peut provoquer d'importants troubles chez l'enfant esseulé.

Dans ce livre Asya n'a pas de père. Sa mère, tombée enceinte accidentellement au jeune âge de 19 ans n'a jamais voulu lui dire qui était son géniteur.