Dans quelle mesure la socialisation familiale influence-t-elle la réussite scolaire et professionnelle ?
Compte Rendu : Dans quelle mesure la socialisation familiale influence-t-elle la réussite scolaire et professionnelle ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresnous apprenons des valeurs différentes. Ce sont nos idéaux, nos références intériorisées qui guident notre comportement. P. Bourdieu montre que la famille apporte un capital culturel, économique et social qui influence l'enfant.
1) le capital culturel
Certaines normes ou valeurs sociales favorisent la scolarité alors que d'autres s'y opposent. Plus le niveau culturel des parents est faible, plus certaines valeurs essentielles pour aider la scolarisation sont délaissées (document 6 de A.M. Coutrot ). Ainsi les enfants d'ouvriers passent plus de temps à regarder la télévision qu'à pratiquer une activité sportive ou culturelle qui serait un " plus " pour la scolarité, comme le font les enfants de cadres. Pour ces derniers, les loisirs sont le moyen de compléter leur culture, d'apprendre l'effort intellectuel et physique, de développer la compétition, bref , d'avoir des comportements qui leur permettront une meilleure réussite scolaire.
Aussi les valeurs apprises par la famille lors de l'enfance développent le caractère de l'enfant. C'est pour cela que certains remplissent mieux le rôle social que doit avoir l'enfant à l'école, que d'autres. Si dans une famille, et ce sera le cas des familles de cadres, on favorise les capacités à travailler intellectuellement comme la visite de musées, la pratique d'art comme la musique, le dessin, l'enfant sera plus attentif en classe qu'un enfant n'ayant chez lui que des jeux qui l'habituent à bouger ou travailler manuellement comme le bricolage. Ainsi la capacité à travailler est influencée par le comportement adopté en famille.
Dans une famille, l'enfant subira des influences qui l'aideront ou pas à continuer ses études longues, cela leur paraîtra normal et nécessaire de la part de l'enfant qu'il travaille bien et fasse de longues études pour obtenir un métier qui lui procurera le plus d'argent possible. Mais si l'enfant travaille bien et qu'il provient d'un milieu ouvrier, il sera non seulement moins encouragé mais deviendra alors différent du reste de la famille : il passera ses weeck-ends à faire ses devoirs alors que ses frères et soeurs eux travailleront aux tâches ménagères ou au bricolage, ou bien se détendront.
2) la famille apporte un capital économique
L'argent peut servir dans la façon de travailler : un fils de cadre pourra avoir un ordinateur chez lui afin de compléter son travail. De plus, l'enfant " riche " pourra avoir un enseignement privé peut-être meilleur que celui public. Quant au fils de patron, il pourra rater ses études et obtenir, malgré cela, un poste dans l'entreprise de son père. Mais, grâce aux bourses, l'effet direct du capital économique n'est pas trop important. Son rôle est surtout indirect.
De longues études ne permettent pas de gagner de l'argent tôt comme le fait l'acquisition du BEP ou du CAP. Les choix d'orientation dépendent des contraintes familiales : chaque famille juge différemment le coût des études et les bénéfices à en attendre. Pour les ouvriers, aux revenus bas, le coût sera jugé élevé, alors que les probabilités de succès d'études longues seront jugées faibles :le système éducatif leur est mal connu et il faut connaître des élèves qui ont réussi pour imaginer que c'est possible. Or, les ouvriers ont des diplômes faibles.
Pour les cadres, le coût scolaire est supportable et ils jugent indispensable que leurs enfants aient le bac : les enfants doivent avoir au moins le diplôme de leurs parents. Ayant fait des études, ils jugent que leurs propres enfants ont de grandes chances de réussite : la comparaison coût-avantage des études est donc positive.
3) Enfin, la famille apporte un capital social qui servira dans sa réussite scolaire et professionnelle.
En effet, les amis, les connaissances des parents pourront servir dans l'avenir à trouver un emploi. Les relations aident à trouver un emploi mais au même niveau que ses parents. Les relations permettent souvent d'éviter la " descente sociale " mais elles gênent aussi l'ascension . . Ce sont les agriculteurs qui ont les plus faibles résultats scolaires et sont le plus souvent fils d'agriculteurs ( 89,2% ) : aux handicaps culturels s'ajoutent l'éloignement géographique des villes.
Au contraire 80% des fils de cadres ont le bac et deviennent principalement cadres : seulement 0,7% des ouvriers sont fils de cadres.
Conclusion de la première partie : tous ces capitaux apporté par la famille varient selon les moyens des parents et montrent bien que la réussite scolaire et professionnelle est influencée par la socialisation différentes selon les classes sociales des parents.
Cependant on remarque de nos jours une augmentation de la mobilité sociale, c'est-à-dire que l'enfant change de classe sociale par rapport à ses parents.
Partie 2 : La réussite scolaire existe quelque soit l'origine sociale.
1) la mobilité sociale existe
Cependant on remarque de nos jours une augmentation de la mobilité sociale, c'est-à-dire que l'enfant change de classe sociale par rapport à ses parents. Malgré le fait que cette mobilité touche principalement des catégories sociales assez proches dans la hiérarchie sociale et qu'elle fait rarement communiquer entre elles des catégories de statut social très différent comme le montre le tableau du document 1 : seulement 0,7% des ouvriers sont fils de cadres, la mobilité sociale existe tout de même : 17,3% des cadres sont fils d'ouvriers, et se propage grâce à certains facteurs. Quelles en sont les causes ?
2) les agents de socialisation sont multiples
La réussite " modèle " d'enfants d'ouvriers, en particulier, de filles, a toujours existé. Elle s'explique par la multiplicité des instances de socialisation. L'enfant peut copier le modèle familial, mais il peut aussi en accepter d'autres : le déterminisme social est limité, l'enfant se socialise par interaction, il a des choix possibles et peut refuser le modèle familial. Pour l'enfant de cadre qui choisira les copains peu travailleurs ou les médias, l'échec scolaire peut conduire à la mobilité descendante : 4,7% des ouvriers sont fils de professions intermédiaires. L'échec scolaire peut d'ailleurs aussi provenir d'un manque de capacités intellectuelles . Mais pour l'enfant de classe défavorisée qui choisira le modèle scolaire, cela permettra une mobilité sociale ascendante ( par exemple : 13% des cadres sont fils d'employés).
3) la scolarisation se développe pour tous
Sur 100 fils d'agriculteurs, âgés de 50-59 ans, seulement 9,6 ont un diplôme égal ou supérieur au bac en, alors que sur 100 âgés de 25 à 39 ans, 28,3 ont ce niveau de diplôme. La développement de la scolarisation a profité à toutes les catégories sociales et particulièrement aux moins favorisés : fils d'ouvriers (+ 9,4 points de %), d'employés (+ 10,3), d'agriculteurs (+ 18,7).
a) De nos jours, une meilleure information est disponible pour les jeunes. En effet, dans les collèges on propose des journées portes ouvertes qui permettent aux enfants de découvrir toutes sortes de métier qui pourront les intéresser. Cela permet d'ouvrir les connaissances qui étaient avant basées sur celles des parents et qui les limitaient aux métiers de leurs générations.
b) De nouveaux centres d'intérêt comme l'informatique permettent aux enfants de se détacher de l'influence familiale. Les parents ne connaissant pas tous le milieu de l'informatique car il n'existait pas à leur époque, auront moins d'influence sur leurs enfants.
c) Un facteur
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