La Place de l'Argumentation dans le Monde Littéraire
Dissertation : La Place de l'Argumentation dans le Monde Littéraire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Urhkas • 27 Mars 2016 • Dissertation • 1 261 Mots (6 Pages) • 1 010 Vues
Glenisson
Rémi
1s1
La Place de L'argumentation dans les textes littéraires
Les œuvres des écrivains révèlent l’ampleur du travail d'écriture, qui demande effort, réflexion et organisation. Romanciers, Dramaturges, poètes, philosophes se rejoignent dans cet effort, faisant appel à la rhétorique et à la stratégie de l'argumentation. Mais leurs objectifs et leurs stratégies divergent. Chacun possède son propre style et ses propres préoccupations. Dénoncer, accuser, défendre une cause sont des motivations dans lesquelles les écrivains s'engagent, s'impliquant durablement dans leur société contemporaine. Or, quelle est la place de l’argumentation dans ces œuvres littéraires engagés ? Certains ont créé des œuvres argumentatives encrées dans la réalité contemporaines de l'auteur tandis que d'autres ont dus argumenter en utilisant l'imaginaire comme bouclier contre cette réalité parfois trop dangereuse pour être critiquée ouvertement.
Dans la longue histoire de l'Humanité, Nombre d'écrivains ont créer des œuvres argumentatives encrées dans la réalité.
En effet, par une argumentation directe, l'écrivain peut dénoncer clairement des injustices. Tel est le cas des discours prononcés dans l'actualité du moment. Que se soit Cicéron devant le sénat romain au 1er siècle avant J.C. Pour dénouer la conjuration de Catilina, Étienne de la Boetie écrivant un discours sur la servitude volontaire au XVIe siècle, ou encore Victor Hugo à la chambre des députés au XIXe siècle pour manifester son hostilité contre Louis-Napoléon Bonaparte, tous ces auteurs ont fait réagir leurs destinataires et apporté un progrès, contre les injustices politiques. Le registre Oratoire, basé sur une implication directe du destinataire pris à parti et sur un travail de la rhétorique censé provoquer des émotions et des réactions souvent mêlées de colère et d'indignation, participe à l'effet de persuasion recherché et à l'appel à la réaction. C'est ainsi que Cicéron a pu vaincre Catilina et l’empêcher de fomenter son coup d'état, Qu 'Étienne de la Boétie incrimina le peuple de sa passivité conciliante à la tyrannie et permet une remise en cause de chacun dans son implication politique, que Victor Hugo, sans empêcher la prise de pouvoir de Napoléon III, a manifesté un contre pouvoir nécessaire à un équilibre politique. La presse est aussi un tremplin efficace pour que l'écrivain s'engage dans des affaires polémiques. L'affaire Dreyfus a partagé la France pendant des années, une affaire retentissante qui a eu des échos en littérature. La presse a relayé les opinions d’Émile Zola en publiant l'article « J'accuse ». Zola est suffisamment audacieux pour porter des accusations contre de hauts dignitaires de l'Armée Française. Il se place en justicier, fort de vouloir réhabiliter le capitaine Dreyfus accusé à tort de trahison et condamné au Bagne. L'emploi anaphorique du verbe « J'accuse » en en tête de chaque paragraphe, court et nombreux, a une réel valeur argumentative et édifie le lecteur en face d'un cri de vérité. Il créé un effet de martellement propre à saisir les consciences. Si Zola a dû fuir pour échapper à un procès pour diffamation qui risquait de le conduire en prison, le pamphlet publié et l'action argumentative de l'écrivain ont permis de réhabiliter un sous-officier de l'armée française auquel on reprochait surtout d'être Juif.
La relation entre littérature argumentative et le monde est donc très forte. L'écrivain se s'exclut pas de la société, bien au contraire sa tache consiste à tenter d'améliorer le monde dans lequel il vie. Et ce combat s'appuie sur une réalité de faits, d’événement pour ou contre lesquels l’écrivain s'engage. Les essais sont des genres qui peuvent efficacement et concrètement aussi participer au pouvoir d'engagement de l'écrivain. La thèse se trouve étayé par des exemples concrets à valeurs argumentative et par une implication directe de l'auteur dans son œuvre. C'est le cas de Montaigne qui, dans ses Essais, tente, de définir la condition de l'Homme au XVIe siècles, un siècle marqué par la jeune découverte du nouveaux monde, de l’élévation de la renaissance et par les guerres de religions entre Catholiques et Protestants. Voltaire, dans le traité sur la tolérance, dénonce, quant à lui, l'intolérance religieuse qui régnait dans le système judiciaire français du XVIIIe siècle à travers un fait divers : L'affaire Calas. Jean Calas a été torturé à mort, accusé d'infanticide : son fils a été retrouvé mort, pendu. L'efficacité du circuit argumentatif de cet essai réside dans la logique implacable dont a fait preuve l'auteur. Il reprend un à un les éléments de l'enquête qu'il réfute scrupuleusement, tel un avocat. Jean Calas a ainsi pu être réhabilité à titre posthume et la pratique de la torture a été abolie officiellement en France notamment grâce à cet essai. Il est aussi intéressant de citer Le dictionnaire philosophique de cet même personne, un autre exemple du combat mené par Voltaire contre la torture.
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