La princesse et le mendiant
Chronologie : La princesse et le mendiant. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar mariannesimoneau • 22 Octobre 2017 • Chronologie • 1 256 Mots (6 Pages) • 1 333 Vues
La princesse et le mendiant
Il était une fois, dans le petit village d’Ablon-sur-Seine, une princesse nommée Sofia. Dans ce coin de pays, les habitants ont une routine des plus répétitives. Chaque vendredi soir, une grande fête rassemble les mondanités du village où l’extravagance et la débauche sont de mise. Le samedi en après-midi, l’heure du thé permet aux plus âgés d’inculquer les bonnes manières aux futures recrues de la royauté, un cercle très fermé où il est difficile de s’y tailler une place. En revanche, le dimanche est consacré au jour du Seigneur. Tous les membres des différentes familles se rendent à l’église. Tous, sauf Sofia, déterminée à défier l’autorité de ses parents autant que possible, due à la pression qu’ils exercent sur elle.[pic 1]
Par une belle soirée, alors que Sofia se balade dans la rue, quelque chose, ou plutôt quelqu’un, attire drôlement son attention. En moins d’une demi-seconde, la peur s’empare d’elle. Un homme, allongé sur une marche d’un petit commerce miteux, arbore un chapeau fait de laine. Il la regarde fixement et ne bouge point. Emmailloté dans une bâche plutôt abîmée, le clochard pose devant lui une tasse défraîchie, espérant une minime donation. Faisant mine de rien, la princesse continue sa promenade. Elle retourne directement au château. Une fois au lit, elle repense frénétiquement à ce mendiant qui ne demandait que la charité. [pic 2]
Le lendemain, passé l’heure du souper familial, Sofia décide de sortir prendre l’air en apportant avec elle sa petite bourse faite de cuir. Celle-ci contient quelques centimes. Elle retourne devant ce petit commerce miteux où le mendiant y était installé le soir précédent. Sans surprise, l’homme est assis sur la même marche, le contenant vide toujours placé devant lui. Sofia hésite, puis s’avance vers lui. Elle dépose dans la tasse, de manière délicate, les quelques centimes contenus dans sa bourse. Le pauvre homme la remercie avec un sourire aussi large que le diamètre de la planète Terre. Sofia, curieuse, demande :[pic 3]
« - Pardonnez-moi, si vous me permettez… Pourquoi vivre dans de si piètres conditions, seul comme un chien ?
- Ma jeune dame, vous êtes d’une beauté exceptionnelle, mais permettez-moi de vous expliquer… Je parais peut-être sale, pauvre et malheureux, mais je ne le suis point. Il est difficile de le croire, mais je suis probablement plus heureux que vous ne l’êtes, vous savez. Ici, sur ces marches, je suis en sécurité. Dieu me protège. Il m’apporte la paix, la sérénité ainsi que la quiétude.
- Malheureusement pour vous ce discours ne peut m’être profitable, je ne crois pas en Dieu. Aller à l’église est une perte de temps, à mon avis.»
Le mendiant regarde la princesse, les yeux remplis de déception. Il lui envoie la main. Sofia, déjà en route vers le château, accélère le pas et rentre chez elle. Ce soir-là, elle ne réussit point à dormir. Elle ressent une pointe de frustration, pensant que jamais elle ne retournerait voir le mendiant.
Quelques semaines plus tard, Sofia décide d’aller arpenter les sentiers de la forêt. La nuit est froide. Le temps est venteux. Les arbres se remuent dans une direction puis dans l’autre. La jeune princesse regarde derrière elle sans arrêt. Celle-ci éprouve de la peur, presse le pas. Ses mains sont chaudes, moites et humides. Soudain, elle fige sur place. Son cœur débat. Un loup noir la regarde fixement de ses yeux dorés. Il se tient sur ses quatre longues pattes fournies, prêt à bondir comme un lion sur sa proie. La nervosité et le désir de s’échapper envahissent Sofia. L’animal émet une sorte de grognement, puis il dit :[pic 4][pic 5]
« - Je sais que tu as rencontré mon bon vieil ami le clochard. Il venait très souvent me visiter lorsqu’il en avait encore la force. Il me parlait toujours de cet être vivant au ciel, celui qui lui apporte la joie, la sécurité, la paix. Tu sais bien de qui je veux parler ?
- Oui, répond-elle. C’est de Dieu dont il te parlait. Je ne crois pas en Dieu. Un être que l’on ne peut voir et qui nous garde en sécurité. C’est impossible !
- Tu sais, jeune princesse, la forêt est infestée de loups ainsi que de serpents, la ville est infestée de barbares. Si tu veux être certaine de rester en sécurité, tu devrais retourner voir mon ami le clochard.»
Puis le loup disparut en un instant. La princesse, bouleversée, repartit en courant.
Le jour suivant, par un beau dimanche matin ensoleillé, Sofia décide de retourner voir le mendiant. À sa grande déception, celui-ci n’y est plus. Elle arpente les rues à multiples répétitions et ne le trouve point. Désespérée, elle s’assoit sur les marches où le clochard avait l’habitude de s’installer. La vieille couverture ainsi que la tasse étaient posés sur l’une de ces marches. La princesse repense à ce que le loup lui avait dit, puis elle fond en larmes. Après quelques secondes, quelques minutes de désespoir, elle pense à ce que les habitants du village font le dimanche matin. Bien sûr, ils vont à l’église ! Quelle idée de génie tout à coup ! Le pauvre homme croit en Dieu, il était donc forcément assis sur un banc d’église à cette heure. Inquiète, Sofia décide de se diriger vers la cathédrale, l’endroit qu’elle a décidé de ne jamais fréquenter. Après quelques recherches, elle arrive devant cet édifice, ce lieu Saint, la maison de Dieu. Elle s’approche de la porte, puis décide d’entrer. À cet instant, elle ressent quelque chose d’indescriptible. Un sentiment de paix. Elle prend le temps d’examiner les nombreux vitraux colorés, les longs bancs de couleur marron ainsi que les statues de couleur dorée. Celle d’un ange attire particulièrement son attention. Au loin, elle aperçoit le mendiant. À sa grande stupéfaction, celui-ci se tourne vers elle. Il sourit. Il continue de sourire. Sofia sourit à son tour.
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