Le Roman, Portrait De La Société

stave Flaubert, Balzac, ou encore le naturalisme chez Zola comme nous l’avons évoqué précédemment. Ces deux exemples de mouvements culturels et littéraires cherchent à donner la vision la plus complète et juste de la réalité. Ainsi, dans Bel-Ami de Guy de Maupassant, l’auteur nous raconte l’histoire de Geoges Duroy, un jeune homme parti de rien, dont l’ascension sociale triomphante parvient à le mener sur la voie de la réussite.

D’autre part, le vocabulaire et la syntaxe employés par l’écrivain peuvent nous informer sur l’époque et sur une société précise. En effet, dans le roman épistolaire Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, l’auteur s’imprègne du langage des personnages et adopte le vocabulaire adapté à chacun d’entre eux. On comprend alors aisément de par la syntaxe et la richesse verbale de la majeure partie des lettres, qu’il s’agit de la haute société.

En outre, à travers son roman, l’écrivain cherche néanmoins à montrer les différents aspects d’une société et d’en dresser une critique plus ou moins réaliste. Par exemple, dans Le Rouge et le Noir, Stendhal porte un regard très critique sur la société sous la Restauration; société considérée comme dominée par l’hypocrisie. C’est d’ailleurs celle-ci qui permet au personnage principal, Julien, son ascension sociale car elle est la seule arme qu’il peut retourner contre une société qui ne se prive pas d’en user. Par ailleurs, les 3 textes du corpus ont eux aussi une visée critique sur différents traits de la société. Dans l’extrait de Madame Bovary, Flaubert décrit des paysans maladroits dans des vêtements sortis pour la circonstance et dénonce une société ne se fiant qu’à l’apparence qui définit le statut social de chacun. Dans celui de Zola, l’auteur dénonce/ ? (la misère et) l’ignorance de la classe ouvrière.

La marque d'une époque se retrouve donc dans la description, la critique, le style, le vocabulaire que l'écrivain utilise dans son roman. L'auteur est souvent influencé par son contexte social et souhaite transmettre à travers ses écrits, les réalités de son temps.

Cependant, le roman se définit tout d’abord comme une fiction, ce qui suppose donc une large part d’invention pouvant alors parfois dépasser les limites du possible.

En effet, certains auteurs préfèrent laisser libre-cours à leur imagination. Ainsi, la poésie, la fantaisie, la musique, etc… mêlée dans l’Ecume des jours de Boris Vian donnent une dimension surréaliste à ce roman. L’auteur nous décrit un univers tout à fait différent de celui que nous connaissons. Par ailleurs, J.K Rowling est aussi un bon exemple ; les tomes d’Harry Potter présentent un univers totalement fantastique. Ils narrent les aventures d'un apprenti sorcier nommé Harry Potter et de ses amis dans l'école de sorcellerie de Poudlard. Là aussi, l’imaginaire débordant de l’écrivain transporte le lecteur dans un autre monde ; notamment grâce à l’intrusion de la magie dans le roman.

Dans ces cas là, les auteurs ne cherchent pas à dresser un portrait d’une société. Leur unique but est d’inventer une histoire, sans se préoccuper d’une quelconque vraisemblance avec la réalité : le roman devient alors une véritable source d’évasion.

Néanmoins, il peut être le reflet d’une société bien qu’il soit totalement surréaliste.

C’est le cas par exemple du roman d’Oscar Wilde ; Le portrait de Dorian Grey , qui fait une satire de la société à travers une dimension fantastique. Il dénonce la futilité de la quête de l’éternelle jeunesse : réalité malheureusement intemporelle, car elle est encore d’actualité. Par ailleurs, on pourra aussi citer 1984 de Georges Orwell que l’on peut qualifier de fiction-politique de par le fait que le romancier nous transporte dans un univers imaginaire/inventé de toutes pièces et critique en parallèle le Totalitarisme. Il dresse un portrait du monde tel qu’il pourrait être, tout en grossissant les traits du régime stalinien dont il s’est très largement inspiré.