Le chef d'oeuvre inconnu commentaire

TEXTE 4 : Le portrait de Frenhofer

        Au XIXe siècle, la France connaît de grandes mutations : économiques avec la révolution industrielle, sociales avec une augmentation des inégalités, mais également une instabilité politique entre monarchie et république.

Deux grands mouvements littéraires font leur apparition : le Romantisme et le Réalisme. Le Réalisme s’oppose au Romantisme : les auteurs réalistes veulent faire de la littérature un reflet de la société, en se rapprochant le plus possible de la réalité, et en s’éloignant de l’idéalisme des romans romantiques.

Romancier, mais aussi journaliste et imprimeur, Honoré de Balzac est un des pères du mouvement Réaliste et en devient le chef de fil.

Le Chef d’Œuvre Inconnu est une de ses nouvelles, publiée pour la première fois en 1831 dans le journal l’Artiste. Balzac y propose une véritable réflexion sur l’art,  envisageant la question de la perception et du regard de l'artiste au moment où il crée.

Vers la fin de l'année 1612, le jeune Nicolas Poussin veut rencontrer le peintre François Porbus qu'il admire. Il profite de l'arrivée de Maître Frenhofer pour entrer chez le peintre. Maître Frenhofer fait l'objet d'un portrait au début de la nouvelle, lors de sa première rencontre avec le jeune Nicolas Poussin. Ce portrait oscille entre réalisme et fantastique.

[LECTURE]

Je peux me demander comment le portrait du vieillard permet au narrateur d’introduire un personnage fascinant et intriguant pour Poussin comme pour le lecteur.

Dans un premier temps, j’étudierai l’apparition d’un personnage intriguant (l.1-7), dans un second j’analyserai l’hypotypose de cet homme (l.8-23), puis dans un troisième je montrerai que Frenhofer est un homme qui s’impose (l.24-27).

I- L’apparition d’un personnage intriguant

-Pour commencer, Balzac capte l’attention du lecteur grâce à

   *Point de vue interne à Poussin -> Verbes d’action de Poussin l.4 (x.2), l.6 + Vocabulaire subjectif l.1, 5

- La description débute par une vision d'ensemble : l.1, 2 

-Je relève ensuite des termes qui suggèrent l’étrangeté de ce personnage : sa singularité suscite les interrogations de Poussin et du lecteur.

   *Lexique de l’approximation, voire du mystère, qui est un indice de mise en place du doute : l.1, 3, 6-7

Il est présenté comme inquiétant, ce qui donne un aspect fantastique au début du texte. Le portrait de maître Frenhofer, qui n’est pas encore nommé, suscite le doute du lecteur, fasciné par l’étrangeté du vieillard dès le moment où il apparaît, avant d’être précisément décrit.

II- L’hypotypose de l’homme

-Portrait inscrit dans le réalisme par la multiplication des détails,

 *Un point de vue omniscient à partir du v.8
 *Abondance d'adjectifs qualificatifs et de participes passés : par groupes de deux ou trois pour cerner avec plus de netteté l'apparence du personnage  v.9, 10(x2), 11
-> Aucun aspect du vieillard n'est laissé de côté.

- La description se poursuit du haut vers le bas : l.8, 9, 10(x2)
- Elle reprend une vision d'ensemble avec la description du costume : l.18, 19, 20
-> La précision de la description donne une illusion de réalité.

-Elle permet de situer le personnage dans la société : personnage riche