Le pain, Francis Ponge
Commentaire de texte : Le pain, Francis Ponge. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Stephanie Aguilar • 25 Octobre 2020 • Commentaire de texte • 1 596 Mots (7 Pages) • 2 298 Vues
Devoir Français
Biographie Francis Ponge :
Francis Ponge est un poète et écrivain du XXe siècle. Il est né en 1899 à Montpellier, dans une famille protestante relativement aisée. Après une enfance heureuse, il échoue dans ses études de philosophie. Dès cette époque, il s’intéresse à la littérature et à la politique. Pendant la première guerre, il adhère au parti communiste.
Pour gagner sa vie, il travaille aux messageries Hachette, devient militant communiste et délégué syndical. Il entre dans la Résistance dès 1940. Après la guerre, il obtient un poste de professeur qui lui laisse le temps d’écrire aussi bien de la poésie que des essais.
Ponge a toujours cherché comment dire tout simplement, y compris les choses les plus banales, d’où ces poèmes qui tentent de coller à la réalité qu’ils veulent décrire, à commencer par les objets familiers du Parti pris des choses. Son interrogation se porte principalement sur le lien qui unit la choses et le mot, lien que la poésie pourrait rendre indissociable. Cette écriture est par ailleurs pleine d’humour, Ponge travaillant la matière sonore de sorte à multiplier les jeux de mots.
Dans ses œuvres suivantes, Ponge cherche à comprendre le fonctionnement de la langue de manière générale et plus particulièrement du français, dans une réflexion quasi linguistique.
Hypothèse sur le titre « Le parti pris des choses » :
Je suppose que Ponge a choisi ce titre pour son recueil car il voulait qu’un objet du quotidien représente le parti d’un sujet de réflexion.
Poème en prose :
Un poème en prose ne respecte pas le retour à la ligne du vers et se présente sous la forme de simples paragraphes. Il n’y pas de rimes sinon des jeux de sonorités, de rythmes et de figures de style. C’est en cela qu’il se distingue d’un texte « normal ».
Structure du poème :
Le poème « Le pain » est un poème en prose. Il ne respecte pas le retour à la ligne du vers et se présente sous la forme de 4 paragraphes simples. 1er et 2e paragraphe : Aspects extérieurs du pain. 3e paragraphe : Aspects intérieur du pain. 4e paragraphe : Chute brutale et conclusion. Ce poème est composé de deux parties : une partie où le poète valorise l’extérieur du pain et une deuxième partie qui commence à partir du « - » qui dévalorise l’intérieur du pain. Il commence par le poème par l’article défini « Le pain » qui donne l’impression que le poète va donner une définition.
En quoi le titre du poème est étonnant :
Le titre du poème est étonnant. En effet, le titre « Le pain » désigne un aliment, une chose banale du quotidien. Pourtant Ponge le développe et en fait un poème.
Commentaire littéraire : Comment le poète transforme la boue en or ?
Francis Ponge est un poète et écrivain du XXe siècle. Il reçoit le Prix international de poésie (Capri) en 1959 puis le Prix international de poésie Books Abroad Neustadt à Norman (Oklahoma) en 1974. Il a écrit de nombreuses œuvres telles que Le Carnet du bois de pins,1947, Proêmes, 1948 ou encore Le Parti pris des choses, 1942. « Le pain » est un extrait de ce recueil dans lequel le poète nous présente un poème en prose. Ce poème nous montre l’intérêt qu’à Francis Ponge pour le quotidien, l’ordinaire, qui devient soudain objet poétique. Nous répondrons à la question « Comment le poète transforme la boue en or. » Pour cela j’analyserai dans un premier temps la perception ancienne du pain et j’étudierai dans un second temps une nouvelle vision.
Le poète émet une perception ancienne du pain. En effet, il décrit un développement progressif du pain. Le pain est un aliment produit en plusieurs étapes. Le poète commence sa description par le nom « surface » qui fait référence à la partie extérieure du pain. Cette surface est lisse et renvoie à l’expression « masse amorphe » pour désigner la pâte du pain. Le poète emploi une locution nominale « en train » qui montre qu’il décrit ce qu’il voit. Cette locution marque le verbe « éructer » qui correspond au gonflement de la pâte sous l’effet du levain. Ensuite, lors de la cuisson dans le « four stellaire », il emploi le participe présent « durcissant » qui montre que le pain est en train de changer de forme. Une fois sortie du four, il compare la surface du pain à des « dalles minces » qui correspondent aux parties craquelées sur la croûte du pain. Puis vient le moment où le pain « rassit », c’est-à-dire qu’il n’est plus frais sans devenir dur. Ensuite la mie devient friable et enfin, au dernier vers, l’impératif présent « brisons-la » signifie que l’on s’apprête à manger le pain en passant de notre bouche à notre estomac.
En outre, le poète dévalorise le pain. L’expression « masse amorphe » renvoie à une masse sans vie, sans énergie. Le pain est une masse amorphe car il n’est pas vivant. Le verbe « éructer » désigne principalement quelque chose de grossier. Il s’agit de renvoyer par la bouche les gaz contenus dans l’estomac. Le poète ne doit donc pas trouver élégant la façon dont le pain gonfle sous l’effet du levain. Au vers 5 « sans un regard » le poète exprime son dégout pour la mie ce qui marque la deuxième partie du poème. L’adjectif « ignoble » exprime le sentiment haineux qu’à le poète envers la mie. Il trouve la mie laide, affreuse, d’une saleté repoussante. Il compare la mie du pain à une « éponge ». Une éponge sert à nettoyer les surfaces sales, donc du point de vue du poète la mie est sale. Il montre une fois de plus son dégout pour cette dernière. La personnification « ce lâche et froid sous-sol » semble signifier que le poète est presque effrayé par cette mie.
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