Les Fourberies de Scapin
Commentaire d'oeuvre : Les Fourberies de Scapin. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Ame2789 • 6 Février 2023 • Commentaire d'oeuvre • 660 Mots (3 Pages) • 301 Vues
D’une part, Scapin représente bien l’archétype du valet malicieux issu de la Commedia Dell’arte. Tout d’abord, pour faire preuve de crédibilité, il invente une histoire convaincante dans le but de soutirer de l’argent à son maitre, Argante. Pour s’y prendre de manière efficace, c’est un faux frère de la mariée Hyacinthe qu’il lui fait donc craindre à tout prix : « (...) C’est un de ces braves de profession, de ces gens qui sont coups d’épée, qui ne parlent que d’échiner et ne font non plus de conscience de tuer un homme que d’avaler un verre de vin. » (lignes 33-35) Molière énumère ici tout le potentiel de dangerosité du faux frère en question, en prenant soin de comparer le meurtre à quelque chose de très facile à faire. Ensuite, il expose les éléments exigés ainsi que les sommes d’argent y étant reliées. On peut le constater grâce à sa façon de monter en gradation les sommes exigées en demandant de petits montants supplémentaires tout au long de l’extrait, énumérées un à un et tous justifiés par les besoins grandissant du mercenaire : « Il me faut un cheval de service, et je n’en saurais avoir un qui soit tant soit peu raisonnable, à moins de soixante pistoles. » (lignes 53-55) « Il faudra le harnois et les pistolets; et cela ira bien à vingt pistoles encore. » (ligne 57), « Il me faut aussi un cheval pour monter mon valet, qui coûtera bien trente pistoles. » (ligne 61), « Monsieur, pour le mulet, pour son cheval, et celui de son homme, pour les harnais et les pistolets, et pour payer quelque petite chose qu’il doit à son hôtesse, il demande en tout deux cents pistoles. » (lignes 95-97). De cette façon il normalise une demande peu modeste. Enfin, il clôt sa stratégie en laissant entendre qu’il vaut mieux pour lui d’accepter son offre que de s’en aller en procès : « C’est être damné dès ce monde que d’avoir à plaider ; et la seule pensée d’un procès serait capable de me faire fuir jusqu’aux Indes. » (lignes 92-93), cet hyperbole montre l’intensité de sa pensée pour tenter coute que coute de faire changer d’idée Argante en souhaitant lui faire peur une fois de plus. Toutes ses répliques ne manquent pas de montrer son coté fin stratège et habile parleur.
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D’autre part, Molière intègre Argante, l’archétype du vieillard avaricieux également issu de la Commedia Dell’arte. En effet celui-ci, dont le fils s’est marié sans son consentement pendant son absence, n’à que pour seul but de faire briser cette union. Argante se sent déshonoré par son propre fils : « Avoir si peu de conduite et de considération! S’aller jeter dans un engagement comme celui-là! Ah! ah! jeunesse impertinente! » (lignes 5-6) La répétition de l’interjection dans cet aparté à lui-même montre son sentiment de déception et à quel point il désapprouve les gestes de son fils, ainsi il le réduit aussi à la soumission paternel , qui ne manque pas de rappeler la hiérarchie familiale. De plus, Argante croit qu’il doit consulter à tout prix la justice : « Mais ce mariage impertinent, qui trouble celui que nous voulons faire, est une chose que je ne puis souffrir, et je viens de consulter des avocats pour le faire casser. » (lignes 21-23) Il n’a que peu d’empathie pour les amours de son fils et ne démontre aucune ouverture autre que de passer par la justice pour regagner l’honneur de sa famille. Par ailleurs, malgré la proposition et les multiples arguments ingénieux de Scapin, celui-ci ne se résigne point à remettre la somme d’argent : « Non; j’aime mieux plaider. » (ligne 78), « Allons, allons, nous plaiderons. » (ligne 100), « Je plaiderai. » (ligne 102), « Je veux plaider. » (ligne 104) Cette répétition du mot relié à la plaidoirie l’oppose catégoriquement à l’offre de Scapin, au contraire cela le contrarie énormément.
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