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Marivaux

Fiche : Marivaux. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  13 Juin 2022  •  Fiche  •  1 576 Mots (7 Pages)  •  467 Vues

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Parcours 2

Entraînement à la dissertation

Selon Marcel Arland, auteur d’une étude sur Marivaux, celui-ci « n’a de cesse qu’il n’ait contraint le masque à tomber et qu’il

n’ait révélé, sous l’apparence, la vérité de l’homme. » Vous commenterez cette citation dans un développement structuré. Votre

travail prendra appui sur Les Fausses Confidences, sur les textes et documents que vous avez étudiés dans le cadre du

parcours « Théâtre et stratagème », ainsi que sur votre culture personnelle.

Remarques préliminaires

Ce type de sujet n’appelle pas une démarche dialectique (thèse, antithèse, synthèse), tant l’affirmation de Marcel Arland ne

peut guère être contestée. Il exige une démarche explicative, qui procède par approfondissements successifs.

Le masque, au théâtre, n’est pas seulement cet objet qui dissimule le visage, et que, par exemple, portait

Arlequin dans la tradition de la commedia dell’arte. Est masque tout ce qui cache la vérité : une apparence, un fauxsemblant, un alibi, un mensonge... Il est tout autant ce qui est caché aux autres que ce que l’on se cache à soi-même.

Marcel Arland voit dans cette double dissimulation - à soi et à autrui - une des caractéristiques du théâtre de Marivaux.

Dès lors, écrit-il, le dramaturge « n’a de cesse qu’il n’ait contraint le masque à tomber et qu’il n’ait révélé, sous

l’apparence, la vérité de l’homme. » Selon Marcel Arland, toute pièce de Marivaux propose un moyen pour faire

éclater la vérité des êtres. Il est vrai que dans Les Fausses Confidence, l’amour éclot peu à peu dans le cœur

d’Araminte : elle baisse petit à petit la garde devant les assauts de Dubois qui cherche à lui faire admettre l’amour

de Dorante, puis y répondre. Il convient alors de se demander comment cette vérité cachée d’Araminte se découvre

progressivement à mesure qu’elle renonce à mentir et à se mentir pour enfin accéder à une totale harmonie et

transparence. Nous verrons, dans un premier temps, quels sont les masques sous lesquels se cache Araminte, puis

quels sont les moyens employés pour lui faire fendre l’armure et enfin quelle est la vérité intérieure à laquelle elle

accède progressivement.

Dans un premier temps, voyons donc quels sont les masques d’Araminte : masque social, masque

familial, masque moral… Les femmes se doivent de suivre une norme, au XVIIIe siècle.

Le premier masque que revêt Araminte est celui des conventions sociales. En effet, il n’est pas question

pour une bourgeoise si fortunée de frayer avec un homme d’un autre statut. Cette règle est si bien établie qu’elle est

la raison première du stratagème imaginé par Dubois (acte I, scène 2) : jamais Dorante ne peut imaginer déclarer la

flamme à une femme de ce rang. Dorante est un petit bourgeois ruiné, Araminte est une riche femme du monde :

l’épouser serait pour elle une mésalliance. La logique voudrait qu’elle se marie avec le comte Dorimont, comme l’y

pousse sa mère. Son remariage la ferait rentrer dans le monde de l’aristocratie : ce serait une ascension sociale, et

non une déchéance. Voilà de quoi heurter toutes les conventions. Araminte les connaît et les respecte car sa première

pensée, lors de leur premier entretien, est de mentionner l’emploi d’intendant qui n’est pas à la mesure de son mérite

(acte I, scène 7). Cette conversation témoigne bien de son attention aux conventions sociales, même si la figure de

Dorante lui plaît. Le masque qu’Araminte porte, et qui sera le plus difficile à enlever, est celui de son milieu social.

Le deuxième masque que porte Araminte est celui de la fille docile. Riche et indépendante, Araminte ne

semble pas pressée de se remarier, malgré l’insistance de sa mère, Madame Argante : elle retarde autant qu’elle peut

son éventuelle union avec le Comte, par « indolence » selon Marton (acte I, scène 5), parce que sa « situation est si

tranquille et si douce » d’après Dorante. Pourtant, elle ne rejette pas complètement le comte et joue, en partie, le rôle

de la fille docile en public : malgré ses réticences, elle ne s’oppose pas frontalement à sa mère : elle négocie le procès

avec Dorante (acte I, scène 12) et envisage le mariage jusqu’au bout (à l’acte II, scène 1 notamment). Lors des

scènes autour des deux tableaux, à l’acte II, Araminte n’ose reconnaître que Dorante l’aime : elle veut garder les

apparences devant sa mère et le comte et cherche une échappatoire pour ne pas avoir à se compromettre. Ce n’est

que dans l’acte III, scène 13 que le mariage entre le comte et Araminte avorte vraiment, lorsque l’union avec Dorante

est sûre. Il faut du temps à Araminte pour oser s’affranchir de la tutelle de sa mère et assumer son amour.

Le dernier masque qu’Araminte porte, c’est celui de la décence et de la raison. En effet, elle apparaît comme

une femme mesurée, maîtresse d’elle-même, raisonnable : c’est la description que Dorante et Dubois en font d’elle

dans la deuxième scène de l’acte I. C’est cette raison qui la fait refouler l’attirance qu’elle ressent pour Dorante dès

qu’elle l’aperçoit sans même savoir qui il est et sans connaître les raisons de sa présence chez elle (acte I, scène 6).

Cette « surprise de l’amour », tout conspire à la nier, à la refouler et plus encore à l’admettre, même si elle apparaît

dans les incohérences de comportement de la jeune veuve. En effet, la raison voudrait qu’après la « fausse

Introduction I. Paragraphes

confidence » de Dubois (acte I, scène 14), Araminte renvoie Dorante, pour éviter au jeune homme de perdre la

raison, pour éviter les ennuis. Elle l’évoque d’ailleurs plusieurs fois, d’acte en acte « Il n’y a pas moyen Dorante ; il

faut se quitter. On sait que vous m’aimez, et l’on croirait que je n’en suis pas fâchée » (acte III, scène 12). Cependant,

troublée par Dorante, elle ne se résout pas à le congédier. Aussi s’invente-t-elle diverses raisons pour le garder, qui

sont autant de fausses excuses : par compassion, afin de ne pas complètement le désespérer (acte I, scène 14) ; par

souci de défendre son indépendance contre les pressions conjointes de sa mère et du Comte (acte II, scène 11, acte

III, scène 7). Sa mauvaise

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