Montpensier, les personnages

François de Bourbon (Prince de Montpensier) :

Dans la nouvelle, le prince joue surtout le rôle du mari épousé par contrainte, en effet leur mariage est établit suite à la négociation du père de Marie (qui voit dans ce mariage le pouvoir et l'argent).

Cette relation est déséquilibrée car Montpensier, lui, est réellement amoureux.

Il est d’un tempérament jaloux d'autant plus qu'il sait sa femme courtisée par d’autres ou seulement qu'elle est susceptible de plaire à d’autres, il est jaloux de ses rivaux jusqu’à les haïr (exemple avec le duc de Guise) .

Cette jalousie est qualifiée de « naturelle » (page 46 et 51) puis de « furieuse » (page 54). Mais cette jalousie est aussi associée au terme « chagrin », et débouche sur de la « haine » , de la « rage » .

Quand il rentre de la guerre, il découvre que sa femme s’est encore embellie et prévoit que sa beauté attisera la convoitise des autres hommes :

« Il fut surpris de voir la beauté de cette princesse dans une si grande perfection, et, par le sentiment d’une jalousie qui lui était naturelle, il en eut quelque chagrin, prévoyant bien qu il ne serait pas le seul à la trouver belle » .(page 46)

Lorsqu'il découvre Chabannes dans la chambre de la Princesse il éprouve une grande haine ainsi que de la trahison et va même jusqu'à vouloir le tuer, il n’est alors plus maître de lui même.

À la fin de la nouvelle, se croyant trompé, il se détourne de sa femme, son honneur bafoué.

Henri de Valois (Duc d'Anjou) :

Anjou tombe amoureux de la princesse dès qu’il la voit (lors de la scène de la rivière), c’est un coup de foudre :

« Les uns disaient au duc de Guise qu’il le savait égarés exprès pour leur faire voir cette belle personne, les autres, qu’il fallait, après ce qu’avait fait le hasard, qu’il en devînt amoureux »

Ainsi on comprends que c’est plutôt son attirance physique qui est montrée : « Anjou […] n’avait encore rien vu qui lui parût comparable à cette jeune princesse » .

Il est avant tout un courtisan et un homme qui impose son autorité sur son entourage (il est le frère du Roi notamment). Il ne tolère pas que la princesse lui soit insensible. De plus, le texte le dit «  galant  » et capable de cacher ce qu’il ressent : « la dissimulation […] lui était naturelle » .

Cependant, le texte confirme qu’il est « effectivement touché d’amour et de douleur » quand il découvre que Guise est son rival ce qui lui fait éprouver de la haine et de la rage contre De Guise.

Chabannes(seul personnage fictif) :

Il est présenté comme un homme « doux et agréable » . Il aime la princesse pour ce qu'elle est et ses qualités : « Chabannes, de son côté, regardait avec admiration tant de beauté, d’esprit et de vertu » et il éprouve pour elle « un respect et une amitié proportionnés à sa qualité et à son mérite. » Il est d'ailleurs celui qui la connaît le mieux car suite à la demande du Prince (qui part à la guerre), il reste seul avec elle pendant deux ans au château de Champigny où il deviendra son éducateur. Elle éprouve pour lui « estime » , « confiance » et « amitié ».

De même, il est son confident et lui confit notamment ses sentiments pour De Guise, même si il est touché par ses confidences, il comprends que les sentiments qu'elle éprouve pour le Duc sont toujours présents ce qui lui est peu à peu insupportable.

Chabannes, contrairement aux autres amants de la princesse, sait se maîtriser et devient « passionnément amoureux » et l’aime «   de la plus violente et de  la plus sincère passion qui fut jamais » mais il garde le silence pendant un an avant d’avouer ses sentiments que la Princesse rejettera froidement ce qui provoquera une grande douleur chez lui « mourir à ses pieds de honte et de douleur ». Il incarne l’amant courtois et précieux : il ne veut pas déranger la princesse et respecte les codes de la bienséance. Néanmoins, sa passion l’amène finalement à lui avouer son amour.

L’essentiel pour lui est que la princesse soit heureuse ou ne connaisse pas de problèmes domestiques ce qui lui vaudra de se sacrifier à plusieurs reprises.

À la fin de la nouvelle, par obligeance, il accepte la demande de Guise d’organiser un rendez-vous nocturne avec la princesse. Cela causera sa perte puisque pour permettre à Guise de fuir, il fait diversion en entrant dans la chambre de la princesse où Montpensier le trouve. Il proposa à ce dernier de le tuer avec son épée pour assouvir sa trahison mais Marie s'oppose entre les deux. Il quitte finalement Champigny et est tué à Paris la nuit de la Saint-Barthélemy.

Henri de Lorraine (Duc de Guise :

Il n’a que treize ans quand il tombe amoureux de Marie. Il la fréquente car elle est promise à son frère (le Duc de Maine); il la connaît donc très bien et « voit en elle les commencements d’une grande beauté » . Son amour est sérieux car il souhaite « ardemment » l’épouser, mais ne le déclare pas pour des raisons familiales. C’est le seul amour réciproque de la nouvelle.

Lorsqu'elle se marie au prince, il se détourne d’elle une première fois puis, après l’avoir retrouvée trois ans passés, il se laisse aller à ses sentiments.