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Objectifs Du Milinaire Au Maroc

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ait à peine, après la crise de l’endettement, de la période difficile de l’ajustement structurel. Les indicateurs macro-économiques et financiers prenaient le sentier d’un relatif redressement, alors que le contexte social continuait à se dégrader avec son cortège, par moments violents, de contestations sociales et politiques. La décennie quatre-vingt dix a été, dès lors, celle des bilans et des recherches opérationnelles de sortie de crise. Elle a été marquée par l’accélération de la libéralisation et de l’ouverture économiques, les réformes du secteur financier et un processus de mise à niveau du cadre juridique et institutionnel de l’entreprise. Elle a parallèlement connu un regain d’intérêt pour le développement humain et l’amélioration de la gouvernance. Une volonté d’ouverture politique a présidé au retour à un dialogue plus apaisé entre les gouvernants et les partis politiques, les organisations professionnelles et les associations de la société civile. Au terme de cette décennie, le Maroc continuait, cependant, à déplorer un lourd passif en matière de croissance et de développement humain. Le taux de croissance n’avait pas dépassé 3% en moyenne annuelle. Le taux de pauvreté continuait à s’accroître pour s’établir à 16,3% en 1998. Le taux net de scolarisation au primaire de l’ordre de 74% dans le milieu urbain, était plus de deux fois plus faible dans le milieu rural (36%) et de deux tiers parmi les filles (23%). Le taux d’alphabétisation dans la tranche d’âge 15-24 ans était encore en 1994 de 80% dans le milieu urbain, de 35% dans le milieu rural et de 17% parmi les filles dans ce milieu. L’accès à une source d’eau salubre ne concernait en 1995 guère que 81% des populations dans le milieu urbain et 14% dans le milieu rural. A la faveur de l’avènement du règne du Roi Mohammed VI, le Maroc, héritant de ce lourd passif, a dû opérer une rupture significative avec un contexte historique longtemps marqué par l’insuffisante prise en compte de l’incompatibilité d’une politique de

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libéralisation et d’ouverture économiques avec des structures sociales largement traditionnelles et des valeurs culturelles conservatrices.

Graphique 1 : Croissance du PIB national entre 1999 et 2009

30 20 10 0 -10 -20 -30 1999

8 7 6 5 4 3 2 1

2001

2003

2005

2007

2009

0

Source : HCP

Le souci d’une croissance économique plus forte, d’une répartition sociale et géographique plus équitable des richesses, d’une participation démocratique plus active, dans le cadre d’une citoyenneté reconnue et assumée, devait présider, d’une manière explicite, à la volonté nationale de capitaliser les acquis et de dépasser les passifs cumulés au cours des périodes précédentes. Soutenue par un processus de réformes sociétales et institutionnelles, l’économie marocaine s’est résolument inscrite dans une démarche d’insertion active dans les chaînes de valeurs internationales. Le Maroc s’est ainsi attaché à mettre à profit les opportunités de son partenariat avec l’Union Européenne, et les bénéfices potentiels des accords de libre échange avec les Etats-Unis d’Amérique ou encore avec un nombre croissant de pays du MoyenOrient et d’Afrique. En synergie avec les opportunités de la mondialisation et la valeur ajoutée qu’offre ce régionalisme ouvert, l’opérationnalisation de la politique de libéralisation et d’ouverture économiques, en rupture avec le mode de gestion antérieur de l’administration publique, a été, de plus en plus, prise en charge par des sociétés d’économie

OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT

RAPPORT NATIONAL 2009

mixtes. Celles-ci ont eu la vertu d’offrir un cadre plus dynamique, incitateur et sécurisant, pour de nouvelles formes de partenariat de l’Etat avec de multiples opérateurs du secteur privé, national et étranger, des collectivités locales ou encore, dans des cas spécifiques, de la société civile.

Graphique 2 : Evolution annuelle du revenu disponible brut des ménages (RDBM) par tête et de l'indice du coût de la vie (ICV) en %

14 12 10 8 6 4 2 0 -2 -4

d’un véritable chantier de règne, elle a été, de par sa démarche conceptuelle, ses modalités participatives de mise en œuvre et ses méthodes plurielles d’évaluation, conçue par le Roi comme un cadre spécifique de promotion du progrès social et, en l’occurrence, de réalisation des Objectifs du Millénaire. En conformité avec sa finalité, les actions programmées, dans ce cadre, visent l’amélioration des conditions de vie de la population par le développement des infrastructures sociales et l’incitation, au niveau des unités géographiques de base, à la création de petits projets générateurs de revenus au profit notamment des jeunes et des femmes. Au service de ce modèle de développement et, au besoin avec l’effet de levier dont l’apport incombe, en vertu de sa mission spécifique, au Fonds Hassan II, les investissements publics nourris par les ressources de l’Etat et des collectivités locales se sont inscrits dans une politique budgétaire soumise à l’obligation d’une veille permanente sur les équilibres fondamentaux du cadre macroéconomique, et ce, malgré un contexte où la croissance a été, tout au long de la décennie, tirée par la demande intérieure.

Graphique 3 : Evolution du taux d’accès des ménages à l’électricité par milieu de résidence

100 80

Taux en %

Source : HCP

C’est dans ce cadre qu’ont été créés et se développent encore, à des échelles sectorielles et régionales, des pôles d’excellence économiques valorisant les avantages comparatifs du pays et les potentialités naturelles et humaines de ses régions. Sur la base de conventions dites « contrats-programmes » s’est, ainsi, déployé un processus d’investissement, en particulier, dans les infrastructures économiques, sociales, urbaines et rurales, et des branches d’activité à fortes valeurs ajoutées. La diversité régionale de ces investissements a stimulé la relocalisation de l’économie nationale et a contribué à la redistribution territoriale de l’emploi et des revenus. Elle a, ce faisant, offert à de larges franges de la population des opportunités nouvelles d’accès aux services sociaux de base. Le contenu de la croissance économique en a gagné en capacité de réduction des inégalités sociales et des disparités territoriales. L’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) a été, à cet égard, l’expression forte de la volonté Royale de faire du développement humain, à la fois une finalité et un facteur dynamisant du nouveau profil de la croissance. Revêtant, comme on le sait, la dimension

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60 40 20 0

Urbain Rural

1994 80,7 9,7

2000 91,7 25,8

2009 97,4 83,9

Source : HCP

A six années de l’échéance de 2015, les performances du Maroc, tant en termes économiques qu’en termes de développement humain, le prédisposent ainsi à être l’un des pays en mesure, à cette date, de réaliser les OMD. C’est une réalité confirmée aussi bien par les analyses du Haut Commissariat au Plan que par l’appréciation de plusieurs personnalités des Nations Unies. Les données statistiques en fondent la crédibilité.

OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT

RAPPORT NATIONAL 2009

La comparaison entre les deux dernières décennies montre, en effet, que la croissance économique est passée d’une moyenne de 2,2% à 4,4%, et, hors secteur primaire, de 3,0% à 4,8%. La demande intérieure s’est accrue de 5,1% en moyenne annuelle au lieu de 2,4%. Le taux d’investissement global est passé de 24,8% en 1999 à 32,6% en 2009. Le taux du chômage, de son côté, a reculé de 13,8% en 1999 à 9,1% en 2009 avec, cependant, un taux encore élevé parmi les diplômés de l’enseignement supérieur. La dépense de consommation finale des ménages a enregistré une hausse de 4,3% par an en moyenne et, depuis 2003, de 5,6%. Avec une progression annuelle du revenu par habitant de 4,3% et des prix à la consommation de 1,9%, le pouvoir d’achat s’est amélioré de 2,4% par an. Par ailleurs, l’accès des populations aux services sociaux de base a connu un rythme plus accéléré. S’il est déjà généralisé en milieu urbain, en milieu rural, l’accès à l’électricité est passé de 9,7% en 1994 à 83,9% en 2009 et à l’eau potable de 14% à 90%. Dans le secteur de l’enseignement, le taux net de scolarisation des enfants de 6 à 11 ans est, par ailleurs, passé de 52,4% à 90,5%

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