Pauline, Alexandre Dumas

Pauline est un roman d’Alexandre DUMAS écrit en 1838. Pauline relate l’histoire de Pauline de Meulien, une jeune femme qui est décédée un an plus tôt dans des circonstances mystérieuses. Ce roman est construit sur trois récits enchâssés dont les trois narrateurs sont Alexandre, Pauline de Meulien et Alfred de Nerval. Il y a donc de nombreux changements de narrateurs. Les personnages principaux, qui sont tous deux narrateurs, Pauline et Alfred sont, pendant tout le roman, entourés de personnages secondaires. Les personnages secondaires ne sont ainsi pas des personnages principaux mais ils accompagnent les héros tout au long de l’histoire. Ils ont donc plusieurs rôles et utilités.

Nous pouvons ainsi nous demander : quel est l’intérêt des personnages secondaires dans un roman ? Nous expliquerons dans un premier temps l’intérêt des personnages secondaires grâce à leurs rôles d’antagonistes, dans un second temps, par leurs rôles qui déclenchent l’action et enfin dans un dernier temps, grâce à leurs rôles qui aident à dévoiler la vérité.

Dans un premier temps, nous verrons l’intérêt des personnages secondaires grâce à leurs rôles d’antagonistes. En effet, un antagoniste est par définition l’opposition du protagoniste, il a donc pour motivation de nuire au personnage principal, de créer des problèmes, de les empirer et de rendre la vie du héros compliquée. Le méchant d’une histoire n’est pas le personnage principal mais il est la principal cause du conflit du héros. L’ennemi a également pour but de faire grandir le personnage principal. Il permet ainsi au personnage principal de se découvrir des qualités : le courage, l’assurance, etc qui lui permettront ensuite de surmonter des épreuves. De plus, les antagonistes sont des personnages que nous devons détester, ce sont les personnages du livre créer pour qu’on ne les aime pas : ils s’opposent aux personnages principaux et font pâle figure face à eux.

Dans Pauline, Horace est l’antagoniste principal, il intimide, il est mystérieux, il a un apparence froide : il a tout de la caricature d’un méchant. Sa personnalité est imposante, Pauline était une femme soumise, qui n’ose pas, par peur et par crainte, parler à son mari, elle n’ose pas, par exemple, lui envoyer une autre lettre lorsqu’il ne répond pas à la dernière. Elle décide néanmoins de le rejoindre dans son château en Normandie sans sa permission. Il lui reste encore des étapes car elle ne se risque pas à descendre les escaliers de la porte caché dans la bibliothèque : « Un instant j'eus l'intention de m'y engager, je descendis même les deux premières marches ; mais le cœur me manqua. » (chapitre 11). Mais poussée par la curiosité, elle se résout : « j'étais décidée à suivre l'escalier. » (chapitre 11). En commençant ainsi à prendre ses propres décisions, elle s’émancipe et décide par elle-même. Elle affronte sa peur et cela lui permet de découvrir le secret criminel de son mari. On lui décèle des facultés mentales : de la force, de la bravoure, elle surmonte également ses doutes. Les actes de Horace la font donc grandir, démontrant, par conséquent, sa fonction d’antagoniste et de personnage secondaire.

De plus, Le Malais, le domestique d’Horace, fait également parti des antagonistes de cette histoire. En effet, même si ce personnage ne prononce pas un mot pendant l'entièreté du roman, il reste, tout de même, un complice muet. Effectivement, il participe, à sa façon, aux meurtres des trois bandits que sont Horace, Max et Henri : « – Eh bien ! alors, fais la cour à notre belle Anglaise ; ton domestique a pris ses précautions pour qu'elle ne soit pas cruelle. » (chapitre 12). Il aide à séquestrer des femmes, il obéit aux ordres de Horace sans hésiter et assiste aux meurtres et viols de plusieurs personnes : « Le comte Horace, Max et Henri étaient à table, pourtant l'orgie tirait à sa fin. Le Malais les servait, debout derrière le comte. » (chapitre 12). Ce personnage secondaire s’oppose, en quelque sort, au personnage d’Alfred de Nerval, car ils gardent, tous deux, le secret d’un personnage (Horace ou Pauline) et car ils les soutiennent complètement. L’un agit pour le mal pendant que l’autre agit pour le bien.

Les deux derniers antagonistes de Pauline sont Max et Henri, les deux meilleurs amis du compte Horace de Beuzeval. Ce sont les acolytes de Horace, ils participent aux meurtres : « Horace, Max et Henri, qui enlevaient une femme ! » (chapitre 12). Ce sont des personnages qui sont antipathiques, ils rigolent en parlant du viol d’une femme, en se disputant comme des enfants pour avoir un bonbon, ils ne prennent pas sérieusement ce qu’ils s’apprêtent à faire et et semblent pas conscients de la gravité de leurs actes : « J'ai dit, répondit Max en portant un coup à Henri, que ce serait moi qui aurais cette femme. – Et moi, reprit Henri, pressant à son tour son adversaire, j'ai dit que ce serait, non pas lui, mais moi ; et je maintiens ce que j'ai dit. » (chapitre 12). Ces deux personnages sont très mystérieux, nous ne connaissons pas beaucoup de choses les concernant, nous ne connaissons même pas leurs vrais prénoms : « Je ne puis vous révéler le nom de ces deux hommes, et à la fin de mon récit vous comprendrez pourquoi ; mais comme je serai forcée parfois de les désigner, j'appellerai l'un Henri et l'autre Max. » (chapitre 5). Les deux criminels, Max et Henri, sont inséparables et très proches de Horace de Beuzeval, ils le soutiennent, l’écoutent et le respectent comme un chef : « Ses deux amis eux-mêmes, si libres et familiers qu'ils fussent avec lui, le contredisaient rarement et lui cédaient toujours, sinon comme à un maître, du moins comme à un frère aîné » (chapitre 5). Leur rôle d’antagoniste est démontré par les sentiments qu’ils nous procurent.

Dans un second temps, nous verrons l’intérêt des personnages secondaires grâce à leurs rôles qui déclenchent l’action. En effet, les personnages secondaires permettent également d’enrichir l’histoire, de créer l’intrigue. Ils peuvent être proches, ou non, du personnage principal mais, auquel cas, peuvent également servir de confident, ils peuvent soutenir le héros, le guider. Ils permettent d’installer du suspens. Un personnage secondaire peut apparaître ponctuellement tout au long du roman mais permet de faire grandement avancer l’histoire. Ils introduisent également d’autres personnages secondaires, ils permettent de faire du lien entre tous les personnages.

Le personnage de Paul, dans le roman Pauline, est le personnage secondaire qui permet, non seulement, l’introduction du personnage de Horace mais qui permet également le déclenchement des péripéties. En effet, c’est lors de la partie de chasse durant laquelle Paul est attaqué : « Paul tomba renversé, et l'animal furieux, au lieu de suivre sa course, s'arrêta acharné sur son nouvel ennemi. » (chapitre 7), que Horace de Beuzeval est présenté : «  Oh ! monsieur de Beuzeval !... » (chapitre 7). S’ensuit, après leur rencontre pendant cette partie de chasse, alors le début d’une hésitante relation entre Pauline