Philosophie De La Personne
Documents Gratuits : Philosophie De La Personne. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresans le sens du don) ou pas. Après avoir suivi le débat sur le forum concernant «l’expression d’une rencontre », on s’aperçoit que certains considèrent que l’enfant est un aboutissement classique de l’amour entre deux personnes. Tandis que d’autres pensent que dans le monde qui nous entoure, et qui se révèle souvent hostile, cet acte de procréer et d’enfanter est un acte égoïste. La réalité est beaucoup plus complexe. Et tout est une question de choix de vie. Pour certains, donner la vie est tout simplement le prolongement de soi. L’humain reçoit de l’amour à sa naissance et il souhaite le transmettre à son tour. Il n’est pas dans la réflexion mais dans le ressenti. Personne ne peut juger qu’enfanter est un acte égoïste ou qu’à l’inverse, refuser de devenir parents l’est aussi. Pour prendre un exemple, j’avais dans mon entourage une amie qui refusait d’avoir des enfants. Après avoir perdu sa mère jeune et ayant été très affectée par cette perte, elle s’est dit que jamais elle ne souhaiterait faire subir à un enfant une tragédie qui puisse l’affecter à ce point. Nous sommes donc constitués de nos propres histoires, de notre propre vécu. C’est pourquoi le deuxième point que je souhaite aborder ici est celui de la vie qui nous attend après avoir poussé notre premier cri.
Ce qui m’a interpellée dans ce cours, c’est le fait de se poser ou de se reposer les questions existentielles qui jalonnent notre existence. Durant l’enfance, nous nous interrogeons sur le monde, puis à l’adolescence nous nous interrogeons sur notre personne et enfin, arrivé à l’âge adulte, nous nous interrogeons sur le sens de la vie. C'est-à-dire, Nous mais dans le Monde. C’est ce que Kant a appelé l’autonomie devant ses choix.
Tout le chapitre sur la Naissance d’un questionnement, fait état de cette « lourde charge sur les épaules fragilisés par l’empreinte de tous les fardeaux, blessures, privations, secrets, meurtrissures dont pas une seule vie ne sera épargnée ». Il est intéressant de se souvenir que l’être humain «ne commence pas sa vie dans la liberté de ses choix». L’enfance est le moment où l’on dépend tout entier des autres et où l’on est confronté à leur vision de la vie. Cela nous imprègne malgré nous et il est très important de s’en souvenir lorsque l’on a une pratique pédagogique et éducative avec de jeunes personnes. Il est possible de remédier à des manques, à des « conditions affectives d’isolement qui ne peuvent que favoriser un comportement de séparation, de non intégration d’autrui ». L’important serait de ne jamais oublier qu’il faut faire en sorte que les enfants se développent dans l’optique de devenir autonome. Autonome vis-à-vis des autres, autonome pour faire des choix. Mais sans jamais oublier que « L’être humain dans son rapport à la source se situe au moins dans un quintuple vis-à-vis : son appartenance à la nature et à la nature vivante, ses liens de filiation, son insertion dans une communauté humaine historique, les liens de son essence et de son acte d’existence, sa structure d’être parlant dans une nature conjugale tissée par le masculin et le féminin. » Eduquer, c’est aider à grandir le mieux possible afin d’intégrer une société de plus en plus exigeante mais surtout régie par des codes. C’est aider à se positionner, à choisir un chemin de vie qui correspond à nos attentes. C’est apprendre à être responsable face aux situations.
Dans le chapitre « La question en question », il est rappelé que souvent l’homme accuse le sort à tort au lieu de « découvrir, dans le sort, la limite qui nous ouvre au véritable désir de notre vouloir vivre, le vouloir être ». Il faut inviter chacun à réfléchir sur le pourquoi. Ne pas se dédouaner, ne pas penser que le sort s’acharne. On le voit souvent avec les enfants qui trouvent toujours une raison extérieure à eux-mêmes pour expliquer un comportement répréhensible ou une bêtise et ceci, afin d’échapper à leur responsabilité qui, pensent-ils, les mèneraient à une sanction. Le but n’est pas de sanctionner l’enfant à ce moment-là mais d’expliquer l’importance de ne pas accuser le sort ou un élément extérieur.
De même, le chapitre « Naître à sa personne » soulève la difficulté de trouver son chemin dans la vie. Dans une époque où tout va vite, où l’on doit posséder de plus en plus de choses, il est utile de se souvenir que ce qui rend heureux n’est pas ce que l’on pourrait posséder mais ce que l’on a déjà. Et ce ne sont pas forcément des choses matérielles. C’est le problème des gens qui voient toujours le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide. Lorsqu’un enfant échoue à un exercice, il faut insister sur le côté positif qui est « tu apprends, et l’erreur fait partie de l’apprentissage ». Pour raconter une anecdote, je me souviens d’une fois où je suis tombée en panne d’essence (ma jauge ne fonctionnait plus) avec 3 enfants à bord et une femme enceinte, sur une voie rapide. J’ai levé la main et un automobiliste s’est arrêté immédiatement. Après lui avoir expliqué ma situation, il m’a déposée à la première station essence où j’ai pu acheter un bidon et le remplir d’essence. Il m’a ramenée à la voiture et a mis l’essence dans le réservoir. Au lieu de ne retenir que cette panne qui m’avait mise en retard, j’ai retenu que j’avais passé une belle journée, car ce jour-là, je me suis rendue compte que les gens pouvaient encore s’entraider. Un moment qui aurait pu être un cauchemar s’est transformé en moment de partage et d’aide. La vision que l’on a des choses est donc très importante. Et par conséquent, la vision que l’on inculque aux enfants est primordiale. Mes enfants ont retenu de cette journée que les personnes peuvent se soutenir les uns les autres. C’est la conception du bonheur qui est ici en jeu.
Cette conception du bonheur a évolué à travers les âges. Aujourd‘hui elle passe par «réaliser qui on veut être à partir d’une image fictive de soi-même qui est une image projetée ». Nous sommes souvent élevés dans l’idée de devenir « quelqu’un » et non pas de devenir « nous-mêmes ». C’est ce qui est expliqué dans le texte lorsqu’il est rappelé qu’ «à force de marteler à nos consciences que la vie est une construction, une entreprise, un projet, on perd de vue la dimension première de l’existence qui est d’être la donnée d’un don ».
Notre chemin de vie est donc fait d’une façon de voir le monde qui nous conduit vers un chemin et nous aide à faire nos choix. En tant qu’éducateur, nous devons donner «les armes » aux être en devenir afin de les aider à devenir des hommes autonomes et respectueux des autres. Nous ne devons pas transmettre que des connaissances, mais aussi des manières de voir, des attitudes à adopter. Nous avons tous un adulte qui nous à marqué étant enfant. Pour ma part, c’est une personne du catéchisme qui était aussi professeur de yoga. Un jour elle m’a dit que tout ce qui arrivait dans la vie n’était pas « pour rien » et que si on se sentait sur le coup aveuglait par la colère ou la douleur, il fallait voir plus loin. Et qu’un jour en repensant à ce moment qui nous avait semblait si douloureux ou si funeste, on se rendrait compte que ce n’était pas quelque chose de simplement négatif. Mais un événement qui nous aurait forcément apportait quelque chose. Depuis, devant les échecs, les douleurs, je tente de voir ce que je peux en retirer de positif pour avancer. Et je tente de transmettre la même chose. Mais s’il ya bien un domaine dans lequel nous nous sentons encore souvent démunis, c’est celui qui concerne la mort.
Le chapitre «
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