"Roman" de Francois Arthur Rimbaud
Dissertation : "Roman" de Francois Arthur Rimbaud. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Titi1512 • 19 Mars 2020 • Dissertation • 629 Mots (3 Pages) • 1 051 Vues
Le texte soumis à notre analyse est un poème extrait du recueil de poèmes cahier de Douai du poète François Arthur Rimbaud paru le 29/9/1870. « Roman » est un poème de quatre strophes, écrit en alexandrins sous un registre lyrique. Il s'agit ici, de l'évocation lyriques et satiriques des émotions d'adolescentes à la fin du printemps. À la lecture de ce poème nous pouvons nous interroger sur la façon dont est raconté un épisode de la vie d'un jeune homme. Pour répondre à cette interrogation, nous verrons dans un premier temps comment l'adolescent se révèle dans ce poème. Dans un second temps, nous montrerons comment la narration de l'histoire évoque une rencontre amoureuse et enfin nous établirons la distance que prend le narrateur vis-à-vis de son roman et avec touche d'humour, d'ironie et de lucidité.
La première phrase de ce poème est assez évocatrice du type de personnage qu'on veut dépeindre. Si le pronom « on » donne une universalité à la pensée de l'auteur dans laquelle tout lecteur peut se reconnaître, le complément circonstanciel de temps « dix-sept ans » viens apporter une précision à cette pensée de l'auteur. L'adolescence est ce passage entre l'enfance et l'âge adulte. C'est une étape d’insouciance et d'ivresse. Le narrateur ressort cette insouciance dans la quatrième strophe « tous vos amis s'en vont, vous êtes de mauvais goût ». On note également ce revirement dans le vers 2, puis dans le vers 30 ; où dans le premier, il se refuse à toute consommation de bière et de limonade « foin de bock et de limonade » puis dans le second, il demande cette bière et cette limonade « vous demandez des bocks de la limonade ». Rimbaud ressort aussi l'ivresse propre aux adolescents dans les 13 « Nuit de juin ! Dix-sept ans ! On se laissent griser », vers 14 « vous monte à la tête, vers 15 « on divague » et vers 17 « le cœur fou Robinsonne ». L'adolescence est une étape marquante de la vie d'un homme. A cet âge on fait face à ses premières expériences personnelles. Au rang de ces expériences figure en bonne place les rencontres amoureuses.
Si les deux premières strophes de ce poème décrivent le cadre du récit, il donne une ouverture sur les deux dernières strophes qui mettent en scène la rencontre amoureuse dont ce cadre aura servi. La conjonction « lorsque » vient d'introduire la simultanéité avec laquelle la rencontre s'effectue. L'auteur fait déjà un rapprochement charnel dans le vers 19 « passe une demoiselle aux petits airs charmants ». L'auteur poursuit cette évocation affective avec les thermes « petites bottines ». Si le narrateur reste dans l'évocation des sens, il introduit ensuite la romance lorsque la fille se tourne et que les regards se croisent dans le vers 23. Cette romance se traduit par l'attitude du jeune homme qui reste figé, ce qui se traduit par l’euphémisme « sur vos lèvres alors meurent les cavatines ». L'amour est magnifié par le rattachement à l'opéra. L'anaphore en début de strophe quatre, « vous êtes amoureux », « vous êtes amoureux » Renforce l'idée de la passion qui les unit. Mais peut-on se prendre et se laisser prendre au jeu de la séduction ? Le poème de Rimbaud, loin de se limiter à la description d'un adolescent en vacances qui découvrent l'amour, ne manque ni d'humour, ni d'ironie, ni même d'une certaine lucidité face au devenir amoureux. Si le détour d'un regard devient bouleversement pour celui qui le reçoit, la distance humoristique permet de relativiser l'histoire, car comme le rappelle le poète à la fin de ce roman miniature : « on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans. ».
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