Sed non satiata, Baudelaire
Commentaire de texte : Sed non satiata, Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar doron • 5 Février 2017 • Commentaire de texte • 602 Mots (3 Pages) • 4 183 Vues
Charles Baudelaire est un poète français du 19ème siècle. Il voyagea dans les cotes africaines et orientales d’ou il prendra gout à l’exotisme. Il mena une vie de bohème vivant au jour le jour fuyant ses créanciers. En 1842 il rencontre Jeanne Duval une actrice de théâtre dont il tombe amoureux et avec qui il entretiendra une longue relation ne cessant jamais de se séparer puis de se réconcilier. C’est cette femme décrite comme une mulâtresse qui l’inspirera pour quelques poèmes dans le recueil « Les Fleurs Du Mal », l’une de ses principales œuvres. Son style poétique se détache de la poésie morale classique qui s’accorde à observer et décrire seulement le « beau ». Baudelaire préfère faire le lien entre le bon et le mauvais, chercher le beau dans le mal et il nous le montre très bien avec le titre de ce recueil. Le recueil en lui même change aussi des recueils classiques. « Les Fleurs Du Mal », contrairement à ceux de l’époque, est un recueil ayant un ordre bien précis quant à la lecture des poèmes.
Le poème que nous analysons est le n°26 « Sed non satiata ». Ce poème se trouve dans Spleen et Idéal et il fait partie du cycle de Jeanne Duval. Ce titre latin veut dire « Mais non pas rassasiée », il est tiré d’un poème latin du recueil « Satires » écrit par Juvénal un poète latin ayant vécu entre le 1er et le 2ème siècles. Le poème de Juvénal raconte la débauche d’une femme, l’impératrice Messaline très connue pour son appétit sexuel et qui n’était jamais rassasiée.
Baudelaire donne ce titre car il parle dans ce poème de Jeanne Duval, qui tout comme cette impératrice n’est jamais rassasiée notamment de désir sexuelle. Pour traiter ce poème nous allons dans un premier temps développer l’aspect complexe de Jeanne Duval qui est mis en avant dans ce poème puis dans un second temps analyser l’impuissance du poète a rassasier cette femme.
AXE 2
Charles Baudelaire se dit impuissant face à Jeanne Duval et justement il l’est tout d’abord par sa dépendance à elle. Au vers 5-6 « Je préfère […]se pavane » on peut comprendre que face à toutes ces drogues que sont ces alcools et cet opium, cet élixir est plus puissant. Ce breuvage magique rend encore plus dépendent que ces drogues déjà extrêmement addictive. Elle le rend addict à elle par ce liquide laissant de coté les paradis artificiels. On peut appuyer cette dépendance par l’amour et le désir qu’il a pour elle : « Vers toi mes désirs partent en caravane »v.7 il l’aime et il le montre mais ce n’est vraisemblablement pas réciproque. On peut aussi remarquer que l’auteur n’intervient réellement dans le poème seulement à partir du second quatrain avec le « Je » et le premier verbe du poème « préfère »v.5. Avant ce premier verbe, l’auteur se contentait de décrire simplement Jeanne sans vraiment intervenir ce qui nous montre une certaine infériorité de l’auteur qui va se poursuivre avec « se pavane »v.6 qui nous donne l’image de cette femme triomphante et fièrement supérieur à Baudelaire. L’auteur est impuissant face à elle car c’est une tentatrice insatiable. Avant même le poème, on peut voir dans le titre que c’est une femme « non rassasiée ». La référence à l’impératrice Messaline dévorante d’amour charnel est claire. Messaline serait décrite de nos jours comment une nymphomane et c’est ce que veut nous faire comprendre Baudelaire par cette référence : Jeanne Duval est insatiable. L’auteur ne peut pas la combler et l’exprime avec des tournures de phrases negatives
...