Tartuffe de Molière
Commentaire de texte : Tartuffe de Molière. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar ARISTOTE66 • 18 Janvier 2022 • Commentaire de texte • 466 Mots (2 Pages) • 506 Vues
Cette scène est très réussie, elle dégage une impression de vie de mouvement, de vraisemblance et de drôlerie. Le lecteur spectateur est face à une véritable foule par rapport au début d'une pièce classique qui ne met en scène que deux personnes voire une seule ( monologue de George Dandin ).
Ici les personnages sont entraînés dans une sorte de chorégraphie menée par madame Pernelle. L'ouverture de Tartuffe emporte le spectateur, plus que le lecteur, dans un véritable tourbillon. Au lever du rideau et sans aucune préparation on voit et on entend entrer presque en courant ( vers 2 ) sept personnages qui vont tous prendre la parole successivement. Madame Pernelle accapare le discours ( 40 vers sur 54 ) elle joue un rôle de pivot ( axe directeur ). Dans toute la première partie de la scène c'est elle qui a l'initiative de la parole .La scène débute «in medias res» ( en pleine action ), madame Pernelle est en colère , elle est sur le départ, c'est elle le moteur de la scène, elle en donne le mouvement. Elle va empêcher tous les membres de la famille de s'exprimer. Afin de présenter tous ces personnages et la représenter elle même indirectement Molière va utiliser ce personnage secondaire de vieille bourgeoise austère qui dit ses quatre vérités à tous les habitants du foyer. Outre sa brutalité foncière, la position domestique des personnages lorsqu'on est spectateur on ne connaît pas encore leur noms, ce qui révèle que le type de personnage prime sur son identité. Cette première scène donne un échantillon des différents procédés qui participent à faire rire le spectateur. Il y a une course sur le plan visuel, ce qui sert d'entrée en scène ainsi que les virevoltes, sur le plan intellectuel il y a un effet mécanique des interruptions et des tournures de phrase familières de madame Pernelle « trop forte en gueule » ( vers 14 ) plus l'emploi de proverbe populaire « mais il n'est pire eau que l'eau qui dort » ( vers 23 ). Registre résolument comique l'enchaînement des répliques ( vers 13 à 41 ) car elle coupe la parole à tous et répond par un portrait rapide et blessant :
- Dorine est impertinente
- Damis est un vaurien, il est insolent, désobéissant et sot
- Mariane est hypocrite, elle cache bien son jeu
- Elmire est dépensière et coquette (fidèle ?)
- Cléante est libertin et un peu léger
Ce passage est comique par la répétition du procédé. Dorine, Damis, Mariane, Elmire et Cléante sont tour à tour interrompus par madame Pernelle ; pourtant ils semblent gagner du terrain, car chacun a le temps d'en dire un peu plus que son prédécesseur. Le procédé est stoppé net au moment où Damis parvient à prononcer un vers en entier ( vers 41 ).
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