Témoignage de la première Guerre mondiale
Fiche de lecture : Témoignage de la première Guerre mondiale . Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar boulette0801 • 1 Novembre 2017 • Fiche de lecture • 2 616 Mots (11 Pages) • 1 518 Vues
POULET Noémie 1ère L
DOSSIER PERSONNEL
« Témoignage de la première Guerre mondiale »
Première partie | /10 | |
Deuxième partie | /10 | |
Troisième partie | /16 | |
Présentation du dossier et justification de l’illustration | /4 | |
Totale pour le dossier | /40 |
1/ Justification choix de l’illustration
2 /tableau sur les dix lettres
3/ Unités des textes
4/ dessin d’Otto dix
5/ Objet de soldat
6/ Affiche de propagande
7/ Lieux et impressions sur ceux-ci
[pic 1]
J’ai trouvé cette illustration de Maurice Maréchal sur la page internet : http://www.musicologie.org/actu/2012/10/14.html.
Maurice Maréchal est une des personnes qui écrit dans Paroles de Poilus qui m’a le plus touchée.
Son écrit qui m’a le plus marqué fut celui durant lequel il s’adresse à sa mère « Pardon maman ! J’aurais dû rester travailler mon violoncelle pour vous, pour vous qui avez fait tant de sacrifices, pour petite mère, déjà malade ! Mon dieu, pourvu que son désespoir n’aille pas l’aliter ! ».
Peut-on trouver plus triste que d’entendre un fils regretter ses actes auprès de sa mère ? Peut-on trouver plus horrible que de savoir qu’un brave homme pensant faire le bien de son pays se trouve dans la terrible situation de regretter son engagement volontaire ?
Cet artiste m’a ému, je trouve ses textes magnifiques bien que terriblement durs à lire. Il explique extrêmement bien ce qu’il vit et n’a pas l’air de se soucier de la censure.
Première partie :
Censure | Chef militaire | Lettre testament | Lettre d’un allemand | Pour un enfant | Lettre destinée à une marraine de guerre | Carnet de guerre | Lettre d’un écrivain | Espoir | Ecrite sur un front étranger |
Maurice Antoine Martin Laval | René Pigeard | Henry Floch | Alphons X | Martin Vaillagou | Roland Deflesselle | Maurice Maréchal | Maurice Drans | Cousin pelou | Henri Aimé Gauthé |
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1915 | 1916 | 27 nov | 1915 | 1915 | 1918 | 1914 | 1917 | 1915 | Date inconnue |
Deuxième partie :
Texte 1 :
Ma bien chère Lucie
Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé.
Voici pourquoi :
Le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de première ligne et alors que nous finissions la soupe, des Allemands se sont amenés dans la tranchée, m’ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J’ai profité d’un moment de bousculade pour m’échapper des mains des Allemands. J’ai suivi mes camarades et ensuite j’ai été accusé d’abandon de poste en présence de l’ennemi.
Nous sommes passés vingt-quatre, hier soir, au conseil de guerre. Six ont été condamnés à mort, dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra et ce qu’il y a dedans.
Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l’âme en peine. Je te demande à genoux humblement pardon pour toute la peine que je vais te causer et l’embarras dans lequel je vais te mettre…
Ma petite Lucie, encore une fois, pardon.
Je vais mon confesser, à l’instant, et espère te revoir dans un monde meilleur.
Je meurs innocent du crime d’abandon de poste qui m’est reproché. Si au lieu de m’échapper des allemands, j’étais resté prisonnier, j’aurais encore la vie sauve. C’est la fatalité.
Ma dernière pensée, à toi jusqu’au bout. »
Texte 2 :
Je soussigné, Leymarie, Léonard, soldat de 2e classe, né à Seillac (Corrèze). Le Conseil de Guerre me condamne à la peine de mort pour mutilation volontaire et je déclare formelmen que je sui innocan. Je suis blessé ou par la mitraille ennemie ou par mon fusi, comme l’exige le major, mai accidentelmen, mai non volontairemen, et je jure que je suis innocan, et je répète que je suis innocan. Je prouverai que j’ai fait mon devoir et que j’aie servi avec amour et fidéfitée, et je n’ai jamais féblie à mon devoir.
Et je jure devandieux que je sui innocan.
Texte 3 :
Samedi 31 juillet 1915
Chère femme,
Je voulais t’écrire hier, mais j’étais tellement fatigué et j’avais la tête sans dessus dessous que je n’ai pas eu le courage de le faire. Je vais te raconter en quelques mots à la scène que nous avons assisté. Nous étions à Bully avant-hier soir on nous dit que le lendemain le réveil était à 2 heures, que nous allions passer la revue de notre vénérable générale Joffre et d’être le plus propre possible. Si je m’étais attendu à ça, je me serais fait porter malade, j’aurai eu huit jours de prison mais au moins je n’aurai pas assisté à un assassinat. Ca s’était vaguement dit : « C’est pour une dégradation. », mais jamais je me serai attendu à une exécution. Nous sommes partis du cantonnement vers trois heures, on nous conduit dans un parc. Là on nous a fait former en rectangle et en voyant le poteau nous avons compris mais trop tard à la scène que nous allions assister. C’était pour fusiller un pauvre malheureux qui dans un moment de folie tant que nous étions à Lorette à quitter la tranchée et à refuser d’y revenir. Vers quatre heures, deux autos arrivent, une portant le pauvre malheureux et l’autre les chefs qui avant l’exécution devait lire les rapports le condamnant à la peine de mort. Il est arrivé entre deux gendarmes, à regarder en passant le poteau, puis à quelques pas plus loin, on lui a bandé les yeux. Puis une fois la lecture faite on l’a conduit au poteau, ou après avoir reçu les ordres de se mettre à genoux, il l’a fait sans geste, ni un murmure de refus. Pendant ce temps, les douze soldats qui étaient chargés de ce triste travail se sont mis à six pas, comptés d’avance par un adjudant commandant le peloton d’exécution. Puis après lui avoir attaché les mains au poteau et nous avoir fait mettre au présentez-armes, nous avons entendu les tristes commandements (« joue-feu… »), puis ce pauvre malheureux s’est tordu et un sergent lui a donné le coup de grâce, une balle de revolver dans la tête. Le major est allé voir ensuite s’il était mort, il a levé la tête comme qui veut le regarder puis plus rien. Le crime était accompli. Ensuite nous avons défilé devant le cadavre qui cinq minutes auparavant était bien portant et qui est mort en brave. Puis avoue pauvre on vous dit que le moral est excellent mais on ne vous dit pas que chaque jour et presque dans chaque division il y en a plus de vingt qui passe le conseil de guerre, mais ils ne sont pas tous condamnés à mort. On vous dit aussi : « Le soldat est ben nourri sur le front, il y a tout de reste » ; ce n’est pas difficile car ce que l’on nous donne est immangeable. Aussi souvent nous la sautons et dernièrement après que l’on nous a servi une soupe que les chiens n’auraient pas mangé j’ai demandé une ceinture, on voulait me foutre dedans. Heureusement qu’avec les colis que nous recevons tous, nous pouvons presque vivre. Je termine en t’embrassant mille fois ainsi qu’aux gosses et à toute la famille. Le bonjour aux voisins et amis. Reçois mille baisers de ton mari ainsi que les gosses.
Ton mari Marcel
J’ai choisi pour constituer l’unité de mon corpus, trois lettres de Henry Floch, Léonard Leymarie et Marcel Garrigues. Tous ces textes abordent le sujet de l’exécution militaire. Dans leurs lettres, tous ces soldats mentionnent soit leur propre mise à mort soit celle d’un camarade.
Henry Floch et Léonard Leymarie expliquent la raison de leur exécution et clament tous deux qu’ils sont « innocan ». Le motif de l’exécution sera pour Henry Floch « le crime d’abandon » et pour Léonard Leymarie la mutilation volontaire. L’innocence d’Henry Floch fut prouvée après sa mort grâce à sa femme et ses camarades. Il évoque dans sa lettre son profond désarroi face à « la fatalité » et sa désolation de laisser sa femme « dans l’embarras ». Quant à Léonard Leymarie, il ne pense qu’à clamer son « innocance » et va même jusqu’à jurer « devandieux ». Pour la lettre de Garrigues, on remarque une minimalisation des chefs d’accusation. En effet, le soldat accusé d’avoir déserté (tout comme Floch) est fusillé à titre d’exemple. Mais Garrigues mentionne beaucoup de pitié pour « ce pauvre malheureux ».
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