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Verharenne / André Chénier - « Derniers vers »

Commentaire de texte : Verharenne / André Chénier - « Derniers vers ». Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  5 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  916 Mots (4 Pages)  •  1 036 Vues

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Commentaire 

André Chénier - « Derniers vers »

        En 1793 éclate une guerre révolutionnaire entre Montagnards et Girondins : la Terreur. C’est dans ce contexte qu’André Chénier, alors victime de son parti, compose le poème « Derniers vers ». Ces derniers vers font découvrir au lecteur le manque de souffle, l’angoisse de cette attente et vise à nous faire partager l’indignation et les tourments du jeune poète. Après avoir vu les états d’âme du poète, nous montrerons la mort qui l’accompagne et enfin nous verrons l’efficacité de la dénonciation de la tyrannie jacobine.

        André Chénier, à travers son poème, nous partage l’horreur d’une attente fatale. Tout d’abord, le jeune poète nous dresse l’image d’une situation pour lui insupportable, à la source de toutes ces angoisses : son exécution. En effet, Chénier peint sa mise à mort avec « Au pied de l’échafaud » (v3). Cette scène est accompagnée de ses angoisses affirmées ou renforcées par l’adverbe « Peut-être » (v5 et 6). L’entame du poème nous donne donc la manière dont il perçoit sa mise à mort. Par ailleurs, la notion du temps est évoquée assez souvent, notamment avec la personnification « Dans les soixante pas où sa route est bornée » (v7) transfigurant l’angoisse de cette attente dans laquelle il attribue, à une horloge, une forme humaine. La métaphore « Son pied sonore et vigilant » (v8) permet de comparer l’aiguille d’une horloge avec les pas d’un bourreau nous rappelant ainsi que le temps reste son pire ennemi car plus le temps passe, plus le poète se rapproche de sa mort. L’auteur considère donc le temps comme un supplice qui contribue très fortement à sa souffrance.  Enfin, le jeune poète subit cette horrible attente en prison. Il décrit celle-ci de manière très péjorative à travers « ces longs corridors sombres » et la personnification « ces murs effrayés » (v11). On pourrait penser que le condamné perçoit  cet endroit comme l’enfer car il considère le gardien comme « Le messager de la mort » (v12). En effet, « sombre » (v15),  « ombre »  et« noir » (v13), sont des couleurs ou des teinte associées au diable, au péché et à la mort. Une couleur sans cesse opposée à la lumière qui ne filtre pas en prison. L’auteur considère donc la prison comme un facteur qui contribue amplement à sa souffrance.

        Tout ces élément convergent pour donner lieu à la mort de l’auteur. André Chénier consacre sa vie à la poésie jusqu'à même son dernier souffle. En effet, le poème alterne les phrase courtes et simples. Ce style d’écriture imite sa propre respiration ce qui nous donne l’impression, qu’à la fin du poème, André Chénier meurt (car en absence de vers pas de respiration). Les vers « Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphire » (v1) et « Animent la fin d’un beau jour » (v2) renvoient au champ lexical de la fatalité, cette dernière renforcée par l’allitération « Comme un dernier » qui nous donne l’impression que le poète imagine ces derniers instants. Il consacrera jusqu'à la dernière minute, sa vie, à la poésie : « avant que de ses deux moitiés » (v10) « Ce vers que j’ai commencé ait atteint la dernière » (v11). Il évoque également un sentiment d’oppression avec le vers 9 : « Le sommeil du tombeau pressera ma paupière ». Dans ce vers, l’emploi du futur nous montre que l’auteur voit sa mort comme une sentence à laquelle il ne peut pas échapper. Le poète évoque notamment la solitude de manière subtile avec l’antithèse « seul dans la foule » (v16) qui contraste et renvoie à la solitude dans la multitude. Il évoque également la damnatio memorae, le sentiment s’abandon (v23-24) : « Qui me connaissaient tous avant l’affreux message message, Mais qui ne me connaissent plus ». L’emploi du présent ,au dernier vers, confirme la mort d’André Chénier. Condamné par son talent, il essaiera d’« aiguiser ces dars persécuteurs du crime » (v17), en vain.

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