Voyages et découvertes, du 16e au 18e siècle

s renvoient aux points cardinaux). La figure ronde est signe de perfection, elle montre l’ordre du monde, organisé en trois continents.

2. Analyse des documents

Document 1 : Colomb lors de ses voyages, fresque de G. da Sangiovanni, Palais Pitti, Florence, vers 1636

Histoire-Géographie-Éducation civique, 2nde Bac Pro, Livre du professeur, 2009 © Éditions Belin

La fresque appartient à un ensemble qui célèbre les progrès de l’astronomie et les découvertes de la fin du 15e siècle. Située au palais Pitti, résidence des Médicis à partir de 1550, elle représente le navigateur Christophe Colomb faisant le point lors d’un de ses voyages. Des membres de l’équipage ont accosté avec lui sur une terre découverte (présence de la caravelle à l’arrière-plan et du canot). Ils ont débarqué armés (épée). La scène se passe de nuit (étoiles, lanterne sur la table…), ce qui rend les observations astronomiques plus aisées.

■ ■ À l’époque de Colomb, la navigation est davantage un art qu’une science. On ne peut encore faire le point avec précision, on navigue « à l’estime » en observant le vent, les flots, le sillage, les algues, le vol des oiseaux. Dans les mers intérieures, on peut s’orienter en posant une boussole sur une carte marine. En plein océan, l’astronomie se révèle indispensable. Le compas permet de connaître la direction. On calcule l’heure avec le cadran solaire le jour et le nocturlabe la nuit (en notant la progression de certaines étoiles).

La précision des tracés est déterminée par la connaissance qu’en ont les Européens : – relevé fidèle pour l’Europe (moins précis pour la Scandinavie) et la Méditerranée ; – Afrique mieux connue au Nord qu’au Sud, à l’Ouest qu’à l’Est ; importance particulière accordée à la côte occidentale (îles et ports indiqués) ; carte élaborée au moment où les Portugais découvrent l’Afrique et apprennent la maîtrise de l’Atlantique par la navigation côtière (rôle d’Henri le navigateur, installation aux Canaries, à Madère, aux Açores, au Cap Vert…) ; – Asie représentée de manière dilatée ; tracé approximatif des côtes (les Européens ont utilisé les routes terrestres pour se rendre en Asie) ; – Amérique, Australie, Pacifique ignorés ; – représentation assez exacte des contours des continents mais intérieur moins connu ; on trouve les indications nécessaires à la circulation : les fleuves et les montagnes.

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Document 3 : Mappemonde de Desceliers, peinte sur parchemin pour Henri II de France en 1550, British Library, Londres

des contrées lointaines et des textes complémentaires dans des cartouches disséminés sur la carte.

Carte de grande dimension réalisée par un cartographe de l’école de Dieppe qui montre les progrès de la connaissance géographique au 16e siècle. La lecture s’effectue de part et d’autre de l’équateur. – Nomenclature très riche : continents (5 dont l’Amérique et un hypothétique continent austral audacieusement relié à l’île de Java), principaux parallèles, mers et océans, quelques lieux, indications climatiques, références à des navigateurs ou à des puissances politiques. – Tracé des continents assez proche de la réalité pour l’Amérique, l’Afrique, l’Asie du Sud, l’Europe, plus incertain pour les zones proches des pôles, le Pacifique Nord ou le Japon. – Portulan comportant de nombreuses indications destinées à la navigation : noms des ports perpendiculaires au tracé des côtes, roses des vents et rumbs (route et direction), vents dominants (cadre de la carte), principaux écueils… – Œuvre d’art (destinée au roi de France dont on trouve les armes en bas à gauche) richement décorée mais aussi récit (à la croisée des époques médiévale et moderne) qui intègre des représentations fantasmagoriques de créatures mythiques, de monstres marins, de navires, d’animaux, d’habitants

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3. Démarche et parcours possibles

Exemple d’organisation sur la base d’une séquence de quatre heures (on est libre d’élaborer une séquence plus courte). Séance 1 = Partie 1 ⇒ Les Européens et les Grandes Découvertes (Ouverture et Savoir-Faire) Séance 2 = Partie 2 ⇒ Exemple 1 (Situation 1) Séance 3 = Partie 3 ⇒ Exemple 2 (Situation 2 ou 3) Séance 4 = Partie 4 ⇒ L’inventaire du monde (Savoirfaire et Grand Angle) Exemple d’organisation sur la base d’une séquence de trois heures : Séance 1 = Partie 2 ⇒ Étude de cas 1 (Situation 1) Séance 2 = Parties 1 et 4 ⇒ Les Européens et les découvertes du 16e au 18e siècle (corpus pris dans tout le chapitre) Séance 3 = Partie 3 ⇒ Étude de cas 2 (Situation 2 ou 3)

En dehors de la Situation obligatoire choisie, le Sujet d’étude doit être traité dans son intégralité en prenant appui sur les autres doubles-pages (voir tableau).

Situation 2 Le tour du monde de Bougainville

Situation 3 James Cook et l’exploration du Pacifique

Grand Angle Les Européens à la découverte de l’Autre

Contenu du chapitre

Ouverture

Situation 1 Christophe Colomb et la découverte de l’Amérique

Savoir-faire Itinéraires de voyage et découverte du Monde

Plan de L’essentiel

Lancement

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Chapitre 2

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Partie 1 : Les Européens et les Grandes Découvertes

a. le monde connu au 15e siècle b. les innovations de la navigation a. les Portugais dans l’Atlantique b. les voyages de Christophe Colomb c. la conquête de l’Amérique + + + + + + + + + + + + + +

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Partie 2 : La découverte de l’Amérique, 12 octobre 1492

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Partie 3 : L’exploration de l’océan Pacifique

a. les premiers voyages b. les expéditions scientifiques c. Européens et indigènes

Partie 4 : Les Européens et l’inventaire du monde

a. un monde fini b. la civilisation occidentale c. la domination européenne

Voyages et découvertes, du 16e au 18e siècle

Atlas

+ +

Situation

1 Christophe Colomb et la découverte de

l’Amérique

1. Réponses aux questions

pages 28-29

Question 1 : Les raisons du voyage vers l’Ouest

[1 à 3, Biographie 11]

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Histoire-Géographie-Éducation civique, 2nde Bac Pro, Livre du professeur, 2009 © Éditions Belin

Ces raisons sont nombreuses : • La première raison avancée par Colomb est celle de la diffusion de la foi chrétienne dans le monde et de la conversion au catholicisme des princes et des peuples de l’Inde (pays que Colomb pense atteindre). Cette aventure se place dans le prolongement de la lutte menée par les souverains espagnols contre les musulmans (contexte de la Reconquista, chute de Grenade en janvier 1492). • Il s’agit aussi de s’approprier de nouvelles terres qui viendront augmenter les possessions de la couronne de Castille. Leur mise en valeur doit approvisionner l’Espagne en ressources végétales (coton, poivre) introuvables en Europe. • Colomb fait route vers l’Ouest afin de trouver, pour les épices, une nouvelle route commerciale prometteuse de bénéfices importants : depuis l’installation de l’empire ottoman, l’ancienne route terrestre médiévale (utilisée par Marco Polo) est compromise et les Portugais, qui ont installé de nombreux comptoirs sur la côte africaine, contrôlent la route maritime vers l’Est [1 p. 34]. • Enfin, la soif d’or et de minerais précieux est une motivation importante et l’objet des préoccupations continuelles de Colomb au cours de ses quatre voyages.

prouesse technique qui suppose un navigateur averti comme Colomb. L’expédition suit un itinéraire inédit, la distance à parcourir et la durée de la traversée (que Colomb a sous-estimées) sont inconnues. Il faut embarquer de quoi alimenter l’équipage durant la traversée car au-delà des îles à l’Ouest de la côte africaine, il n’y a plus ni escale ni ravitaillement possibles. La rapidité du navire (caravelle) et la fiabilité des instruments de repères (astrolabe, carte, pilote..) sont les conditions de la réussite. Par ses quatre voyages, Colomb ouvre la voie à une traversée régulière de l’Atlantique.

■ La conquête des terres pose d’autres problèmes à résoudre. Il