Élisabeth Badinter, Émilie, Émile ou l'ambition féminine au XVIIIe siècle, 1983.

Élisabeth Badinter, Émilie, Émile ou l'ambition féminine au XVIIIe siècle, 1983.

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Les dictionnaires, depuis Trévoux, qualifient d’insensé cet appétit, là où le Robert nuance. Cependant, l’homme sait déjà que cela ne le valorise pas. Les stoïciens nous ont appris à craindre les engouements excessifs. La valeur humaine n’existe que dans le désintéressement. La chrétienté les approuvera, la passion étant vue comme une faute.

Cependant, le jugement est faussé par les définitions différentes.

Cette envie, associée aux idées de pouvoir, est condamnée depuis Platon. L’esprit vertueux préfèrera la modestie. Ignorer ses désirs augmente nos chances de rédemption.

Ainsi définie, l’ambition semble immorale et tous soulignent que ce terme, pour être interprété autrement, doit être accolé à un adjectif mélioratif. Une ambition « idéaliste » transformera cet appétit en louable qualité.

L’idéaliste se moque du succès, il donne tout à son idéal, jusqu’à sa vie.

On constate alors que la faute de l’ambitieux est de penser à son seul sort et, plus grave, de vouloir surpasser ses pairs. L’ambition est mauvaise pour les philosophies prônant la modestie comme vertu. Contrarier le dessein de Dieu constitue une faute grave.

175 mots

2- Expliquez l’expression suivante : « L'ambitieux honorable n'a que faire de sa propre gloire » 2 points :

- Il suffit que soit accolé à « ambitieux » l’adjectif « honorable », pour que l’ambition tant décriée devienne admirable. L’expression signifie que, dans cette forme d’ambition, ne sont pas visés l’argent et/ou le pouvoir, mais un idéal.