Ce qui est naturel a-t-il nécessairement plus de valeur que ce qui est artificiel ?

ion des manières de faire indispensables à sa survie. Chaque homme, au contraire, doit passer par une longue période de formation et d'instruction. La culture désigne ce monde spécifiquement humain caractérisé par les modifications qu'il impose au milieu naturel.

C'est ainsi qu'apparaît le premier sens de l'artificiel. Il désigne tout ce qui est fabriqué. La technique exige des compétences pour assembler correctement des éléments qui d'eux-mêmes ne se mettent pas en relation. Une chaise, un lit ne poussent pas tout seuls. Cet exemple peut sembler simpliste mais il éclaire utilement la différence qui nous intéresse ici. Nous réalisons que tous savoir-faire exige non seulement de l'habilité, donc des exercices mais aussi de la réflexion et du jugement. Il faut être capable de trouver les matériaux qui puissent être composés entre eux et en découvrir de nouveaux. La création d'artifices est le propre de l'homme. Sophocle le constate avec un sentiment d'admiration mêlé d'effroi lorsqu'il énumère les façon dont l'être humain s'est emparé de son environnement . Les animaux domestiqués, la terre labourée, les mers sillonnées par des bateaux sont les témoignages d'une inventivité remarquable et inquiétante car nous n'en voyons pas les limites. Ce qui est naturel se reproduit, comme le montre la marche des saisons, alors que les artifices évoluent et transforment le monde dans des proportions que nous pouvons encore mieux mesurer que l'Antiquité grecque.

Nous avons explicité le sens de la différence. Il s'agit maintenant de rendre compte des raisons qui amènent à poser des jugements de valeur. A cette fin, développons le sens de l'idée de fabrication.