Conte De Noël

coûte que coûte, quitte à se faire mettre K.O. à leur place, tandis que Baudrive était de nature calme, était très naïf et prenait tout à la rigolade.

Un jour, alors que les trois amis jouaient ensemble sur le sable, le sage se plaça au centre du village, avec à ses côtés son plus fidèle compagnon, Kecleon. Bien que la couleur originale du Kecleon soit le vert, celui-ci avait la particularité d’être de couleur violet. Comme chaque année, à quelques jours de Noël, Pijako racontait que quand il était plus jeune, l’île était recouverte d’une neige magique, qui restait toute la journée de Noël, malgré la chaleur extrême émanant du soleil. D’un ton sobre et nostalgique, il continua son discours sous le regard indifférent des autres Pokémon de l’île. Il s’arrêta brusquement, découragé par le désintérêt des Pokémon, et retourna dans sa hutte, avec le regard triste.

Lombre, qui avait écouté le discours de l’ancien, regarda la scène sans pouvoir y faire grand-chose. Sans aucune hésitation, Lombre décida d’aller rendre visite à Pijako pour connaître la suite de l’histoire, et entraîna Baudrive et Gruikui avec lui. Ils entrèrent brusquement et Gruikui trébucha au pied de Pijako, et Baudrive ne put s’empêcher de s’esclaffer. Gruikui se releva rapidement et, gêné, se pressa de se cacher derrière Lombre, qui se tenait fièrement devant Pijako, les yeux étincelants. Lombre interrogea Pijako sur la fin de son histoire, avant d’être interrompu par celui-ci.

* Avez-vous réellement écouté l’histoire que je vous ai contée ?

* Bien évidemment ! répliqua Lombre, d’un air enjoué.

* Si tu dis la vérité, peux-tu me raconter brièvement ce que j’ai dit? demanda Pijako, interloqué.

Lombre, qui essayait de se rappeler de l’histoire, commença à être pris de panique, sous le regard oppressant de Pijako. Sorti de nulle part, une voix vînt au secours de Lombre.

* Lors de mon enfance, l’esprit de Noël était présent dans le cœur de chacun des habitants de l’île. Chaque année, de la neige tombait au village, et des cadeaux étaient déposés par les Cadoizo. Chaque Pokémon vivait, en ce jour de Noël, les meilleurs moments de sa vie, et la joie et la bonne humeur étaient de rigueur toute la journée. Mais, un jour, la neige ne tomba plus, les cadeaux ne furent plus déposés par les Cadoizo, et au fil des années, l’esprit de Noël disparu pour n’être totalement oublié par la majorité des Pokémon de l’île. Je fais partie de ceux qui n’ont pas oublié Noël, et qui veulent que cela redevienne comme avant. J’ai peut-être une solution pour que l’esprit de Noël revienne dans nos cœurs, mais, étant vieux, je ne peux plus me déplacer comme d’antan. J’ai besoin de quelques Pokémon pour m’aider dans ma quête…

Gruikui, qui s’était caché de nouveau derrière Lombre, venait de répéter parfaitement les paroles de Pijako prononcées lors de son discours. Lombre et le vieux sage étaient impressionnés par la mémoire de Gruikui, alors que Baudrive s’était assoupi dès le début de l’histoire.

Pijako, qui avait retrouvé le sourire aux lèvres, s’avança vers Gruikui et lui dit :

* Tu es un Gruikui tout à fait exceptionnel, tout comme ta famille. Veux-tu écouter la fin de l’histoire ?

D’un air hésitant, celui-ci hocha la tête pour montrer son approbation. Le grand Pijako regarda Gruikui droit dans les yeux, prit une grande inspiration, et continua son discours.

* J’ai besoin de quelques Pokémon pour m’aider dans ma quête, celle de faire refaire vivre l’esprit de Noël dans le cœur de chaque habitant de Vulcanio. Pour se faire, il faut que vous atteigniez le volcan qui se situe au milieu de l’île, en traversant la forêt et le fleuve. Vous devez obligatoirement traverser ces deux zones pour atteindre l’entrée du volcan. Dans celui-ci se trouve un Pokémon qui connaît la solution à notre problème. Trouvez-le, et rapportez avec vous l’esprit de Noël au village. Je vous en supplie, vous êtes les seuls Pokémon qui puissent réussir cette quête.

Lombre et Gruikui se regardaient longuement avant d’accepter la quête qui leur était proposée. Il va s’en dire que la décision fut prise par Lombre qui n’avait peur de rien, au contraire de Gruikui qui tremblotait comme une feuille. Pijako pris un bâton qui se trouvait à côté de lui et le donna à Lombre.

* Ceci vous aidera dans votre quête, faites-en bon usage.

* A quoi sert ce bâton ? demanda Lombre, intrigué.

* Vous découvrirez son utilité bien assez tôt, mes jeunes enfants. Maintenant, partez, votre quête vous attend sagement.

D’une façon brusque, Lombre réveilla Baudrive qui dormait à poings fermés, et nos trois compagnons sortirent de chez le sage et s’avancèrent vers la forêt. Baudrive, qui ne comprenait pas ce qui se passait, dit :

* Où allons-nous ?

* Nous nous dirigeons vers la forêt, nous traverserons un fleuve très mouvementé pour arriver à l’entrée d’un volcan dangereux ! dit Lombre, fièrement.

* Génial ! répondit Baudrive, qui n’avait pas écouté un seul mot.

Après une heure de préparation intensive, les trois amis arrivèrent dans la forêt. L’avancée dans cette zone se fit sans encombre, jusqu’au moment où ils rencontrèrent un Vortente.

* Êtes-vous perdus, mes jeunes enfants ?

* Nous cherchons la sortie pour atteindre le fleuve. Rétorqua Lombre.

* Je peux vous y emmener, si vous le voulez bien. Mais avant cela, voulez-vous manger quelques baies maron en ma compagnie ? demanda Vortente, le sourire aux lèvres.

Ni une, ni deux, Baudrive bouscula Lombre et s’avança rapidement vers Vortente, la bouche grande ouverte.

* Moi ! Moi ! Je meurs de faim, je n’ai pas mangé depuis une heure au moins ! s’impatienta Baudrive.

Vortente sortit une baie maron de sa grande bouche et la donna à Baudrive.

Au moment où Baudrive allait croquer dans la baie, Gruikui lança l’attaque flammèche sur l’aliment qui brûla sur le champ.

* Mais…ma baie !! Pourquoi as-tu fait ça Gruikui ? Petit insolent, tu ne pouvais pas attendre ton tour comme tout le monde ? s’énerva Baudrive.

Gruikui, qui fut apeuré par la réaction de Baudrive, se cacha de nouveau derrière Lombre, avant de dire quelque chose de presque inaudible :

* Ne…ne mange pas les baies de cette forêt, elles…elles sont empoisonnées. bégaya Gruikui.

Lombre regarda attentivement Vortente qui commença à s’impatienter.

* Est-ce vrai, Vortente ? interrogea Lombre.

* Bien évidemment que non. Ces baies sont succulentes, elles donnent de nombreux pouvoirs, coupent la faim pendant plusieurs jours et guérissent de tous les maux. s’exclama Vortente en présentant une nouvelle baie maron.

* Rien que ça ! Mais au fait, Vortente, elles ont quel goût tes baies ?

* Et bien elles ont le goût de…

Vortente n’arrivait pas à finir sa phrase, il avait oublié le goût qu’elles avaient. Lombre, qui avait une idée derrière la tête, lui dit :

* Eh bien, tu pourrais peut-être en goûter une et nous dire quelle saveur ont-elles, n’est-ce pas ?

* Ah, c’est une excellente idée ! répliqua Vortente qui mangea rapidement une baie marron.

Il n’aura fallu que cinq secondes avant que Vortente ne tombe sur le sol, plongé dans un profond sommeil. Lombre se retourna vers Gruikui, avant de lui dire :

* Comment savais-tu que les baies étaient empoisonnées ?

* Mon père m’a interdit de m’aventurer dans la forêt car les baies qu’on y trouve, précisément des baies maron, sont empoisonnées. Les baies marron normales guérissent du sommeil, alors que celles-ci provoquent l’effet inverse, c’est-à-dire endort le Pokémon qui mange la baie dans un profond sommeil.

* Voilà donc pourquoi Vortente était si gentil de nous proposer des baies à manger. Ce n’est pas pour rien que nous ne devons pas parler aux inconnus.

Sur ce, les trois compagnons continuèrent leur voyage dans la forêt et, au bout de quelques heures, finirent par trouver la sortie. Ils se trouvèrent devant un fleuve qui leur barrait la route.

* Regardez, l’entrée du volcan se trouve devant nous. remarqua Lombre.

* Le premier arrivé gagnera la course !! dit Baudrive avant de s’envoler vers l’entrée.

Lombre était un Pokémon de type plante, mais aussi de type eau, ce qui lui permettait de nager sans encombre, au contraire de Gruikui qui craignait l’eau. Lombre sauta dans le fleuve, et dit à Gruikui :

* Fais-moi confiance, monte sur ma tête. Mon nénuphar va supporter ton poids, et je pourrais te faire