Drame Romantique
Note de Recherches : Drame Romantique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireseurs romantiques veulent la vraisemblance afin de produire « un tableau large de la vie » en opposition à la ‘catastrophe’ qu’est la tragédie classique. Ainsi il vont mélanger les genres afin d’être les plus libres possible dans leur art. Enfin, les personnages sont plus proches des spectateurs, ils sont « [des] créatures vivantes, […] de chair, de sang, de nerfs et de bile » comme l’a dit Jules Lemaître.
Les auteurs romantiques recherchent, pour leurs œuvres, la vraisemblance. Pour cela, dans la conception du drame, ils doivent rejeter la règle des trois unités, propre au théâtre classique, qui relèvent du caractère figé de l’action et donc entravent la véracité de la pièce.
Tout d’abord, l’unité de lieu est abandonnée car, comme le dit Victor Hugo dans la préface de Cromwell, « quoi de plus invraisemblable et de plus absurde en effet que ce vestibule, ce péristyle, cette antichambre, lieu banal où nos tragédies ont la complaisance de venir se dérouler ». Effectivement, une action se déroulant dans une unique pièce, un lieu de passage représenté par la scène, n’est pas représentatif du réel. Le drame romantique la refuse comme on peut le voir dans Lorenzaccio où, dans les didascalies de début d’acte, on rencontre une abondance de lieu. L’action se passe successivement dans « un jardin », « devant une église », dans « un palais »… Ainsi, au début de scènes nous découvrons des lieux différents, trente cinq au total. Cette multiplicité de lieu rend l’action plus réaliste.
L’unité de temps est elle aussi abandonnée, elle est jugée contraire à la vraisemblance car une action à sa durée. De plus, dans la théâtre classique, cette unité n’a plus vraiment lieu d’être car, prenons l’exemple du Cid de Corneille ou un mariage est décidé, une bataille est menée ainsi qu’un duel et autant de péripéties amoureuses, même si la règle est respectée il est impossible qu’autant d’action se déroulent en 24h. Dans Ruy Blas de Victor Hugo, l’unité de temps est refusée. En effet, alors que la représentation de la pièce dure moins de deux heures, l’action se déroule sur plusieurs mois : « en mai », « le 29 juin », « six mois plus tard ». Dans Lorenzaccio d’Alfred de Musset le temps pose plus de problèmes car si l’on essaye de faire la chronologie de la pièce on se trouve face à des impossibilités. En effet, il faut à Lorenzaccio seulement un peu plus d’une semaine pour mettre au point son meurtre, l’accomplir et être assassiné alors qu’en réalité, Lorenzo de Médicis à été tué onze ans plus tard. Le temps est télescopé et n’obéit pas à la véracité historique. Dans Chatterton de Vigny, l’intrigue est réduite à une crise dénouée en quelques heures avec un unique changement de décors ce qui rapproche la pièce du théâtre classique.
Enfin, encore dans une intention de vraisemblance, le drame romantique utilise l’Histoire comme fond d’intrigue. « La couleur locale est ce qui caractérise essentiellement l’état de la société que les compositions dramatiques ont pour but de peindre » définit Benjamin Constant. On retrouve cette « couleur locale » dans les didascalies de Ruy Blas avec la description des costumes propre à l’époque où se déroule la pièce : Don Salluste « vêtu de velours noir, costume de cours du temps de Charles II ». De plus, le drame romantique exploite la veine nationaliste et révolutionnaire de l’époque. La pièce Lorenzaccio prend place dans la Renaissance Florentine qui a des points communs avec la Révolution de 1830 tels que l’agitation sociale, des idéaux républicains mal vus et des étudiants révoltés à Florence rappelant les combattants des barricades de juillet. La littérature est alors une expression de la société.
Ainsi le drame romantique représente, grâce au refus des unités de temps et de lieu et à un fond historique, un « tableau large de la vie » et se différencie ainsi du théâtre classique. De plus, ce nouveau genre se compose d’une liberté artistique supplémentaire qu’est le mélange des genres.
Dans sa Préface de Cromwell, Victor Hugo appel au mélange des genres. Pour lui, séparer les genres c’est isoler arbitrairement tel ou tel aspect de la vie qui est pluralité, les unir c’est l’exprimer entièrement. Le drame doit mêler le « grotesque au sublime », « des scènes paisibles sans drame, mêlées à des scènes comiques et tragiques ».
Le drame romantique prône la liberté dans l’art. En effet, une pièce de théâtre ne devrait pas être régie par des lois qui freinent la création, la « composition » artistique. Ainsi, les auteurs romantiques, tel que Vigny dans Chatterton, laissent au théâtre classique l’art du vers pour écrire en prose et ainsi toucher un public plus large. De plus la prose est le moyen d’expression orale, contrairement aux alexandrins, et est donc au service de la vraisemblance. Musset va encore plus loin avec Lorenzaccio qui est destiné à être lu dans un fauteuil. Ainsi il se libère des contraintes dramaturgiques. En revanche, Victor Hugo décide de garder l’écriture en vers, ce qui le rapproche des pièces classiques. Dès le début de Ruy Blas le lecteur est confronté à l’alexandrin parfaitement équilibré « -Ruy Blas, fermez la porte. -Ouvrez cette fenêtre », dit par Don Salluste. Le lecteur apprend que le personnage est un valet alors que son nom est le titre de la pièce. Les vers d’Hugo se font oublier, ils sont « libres, francs, loyaux, osant tout dire » et tout exprimer. De plus les auteurs romantiques se battent pour une liberté politique, contre la censure en place.
La liberté de l’art s’accompagne d’une revendication de la totalité, du mélange des genres et des tons que Vigny appel de ses vœux pour un drame moderne. Contrairement au théâtre classique qui ne peut adopter qu’un seul genre, le drame romantique les mélange comme ils le sont dans la vraie vie. Victor Hugo définit trois types de publics auxquels correspond un genre. Tout d’abord les femmes vont au théâtre pour voir de la tragédie, de la passion et des émotions. Ensuite les penseurs veulent de la comédie peignant l’humanité. Enfin la foule vient pour le mélodrame, l’action. Dans Ruy Blas nous retrouvons ces trois genres. En effet, la pièce est une tragédie de l’amour impossible entre un valet et une reine entrecoupée de scènes comiques comme, par exemple, avec le comique de situation du marquis de Santa Cruz reconnaissant Don César dans la personne de Ruy Blas alors qu’il voit mal. Enfin c’est une pièce de sensation pour la foule, romanesque, de par ses nombreux rebondissements et coups de théâtre.
Enfin, ce nouveau drame est un mélange de tout, « le laid y existe à coté du beau ». Dans Ruy Blas le rapprochement de ces deux oppositions est accentué par les personnages Ruy Blas et Don Salluste. L’un est valet par sa fonction mais noble par la grandeur de ses sentiments et l’autre grand par l’habit mais laid dans ses actions comme le dit le personnage principal « j’ai l’habit d’un laquais, et vous en avez l’âme ». Musset va encore plus loin dans ce mélange avec sa pièce injouable. Il floute la distinction entre théâtre, roman et poésie.
Ce nouveau drame est donc caractérisé par la liberté dans l’art. La littérature est mélangée à un caractère plus philosophique avec la pièce Chatterton de Vigny. En plus de cela, le drame romantique exécute des caractères familiers, des roles singuliers.
Dans l’exécution théâtrale d’une pièce romantique, les acteurs s’expriment dans un style familier et la règle de bienséance est refusée par soucis de réalisme. Cette règle est inspiré de Shakespeare qui est l’un des modèles des auteurs romantiques et qui à été l’un des premiers à faire mourir des personnages sur scène.
La règle de bienséance interdit les batailles et les morts sur scène ainsi que les expressions vulgaires et les armes qui pourraient choquer les spectateurs. Les auteurs romantiques refusent cette règle qui va à l’encontre du réalisme. Dès lors, dans Chatterton, Vigny fait mourir deux personnages sur scène, Chatterton et Kitty Bell. Dans l‘œuvre de Musset et plus précisément dans l’acte I, scène 5, on peut voir Lorenzaccio, provoqué en duel par le chancelier, s’évanouir à la vue d’une épée. De plus on retrouve des expressions vulgaires tel que « sacrebleu » ou encore « entrailles du Pape ». Cependant, dans Ruy Blas, Victor Hugo semble respecter cette règle. En effet,
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