Gargantua : Images Du Gouvernement
Dissertation : Gargantua : Images Du Gouvernement. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresr est prêt à le prendre dans son armée, il lui donne une belle épée et le fait accompagner par ses hommes jusqu'à Roche-Clermault pour assurer sa sécurité.
Un gouvernement bon qui refléte la personnalité d'un personnage bon vivant et plein de gaité. Le roi vit dans un château avec un entourage convivial et joyeux. Plusieurs beuveries sont organisées au cours du roman. La ripaille qui amena Gargamelle à accoucher du géant Gargantua est la plus bouffonne et burlesque. Lorsque le roi raconte devant un feu, à sa femme et à sa maisonnée des contes du temps jadis, est un bon exemple de l'esprit de convivialité. (p233) Les gouvernantes de Gargantua sont très proche de celui-ci, on le voit au chapitre 11. Le monarque s'entoure, lui et son fils d'hommes cultivés et jovial. Par exemple, il qualifie son maître de requêtes Ulrich Gallet de quelqu'un de "sage et sensé", Frère Jean incarne la joie et le dynamisme. Il engage des hommes comme Ponocrates, Eudémon, Gymnaste qu'il met aux côtés de son garçon, des personnages doués dans leur domaine.
Par opposition à Picrochole, le père de Gargantua est satisfait d'un gouvernement plutôt pacifique. Il n'est pas enchanté de se battre contre son ancien ami, cela même le fatigue : "mais je vois bien qu'il faut maintenant charger de l'armure mes pauvres épaules lasses et faibles" ; "toute ma vie, je n'ai rien tant cherché que la paix" p235. Il veut essayer par tous les moyens de rétablir la tranquillité, il envoie Gallet pour tenter la sympathie, de sensibiliser Picrochole : "ce qui en soi lui cause plus de peine qu'homme mortel ne saurait en resssentir" (p241). Il essaye de le faire culpabiliser : "sa douleur est d'autant plus grande que c'est toi et les tiens qui lui avez causés ces peines et ces torts, toi qui avait conclu avec lui un traité d'amitié". Il aime également la complicité au sein de son gouvernement. Il discute avec ses hommes, il convoque un Conseil.
Grandousier étant un roi, son régime mornachique fait des
références à Dieu. Il y a des prières prononcées et des expressions comme "que Dieu le protège !" ou bien "que Dieu vous garde". Ce serait Dieu qui aurait envoyé Picrochole se battre contre Grandgousier, dans le but que le roi du pays de Lerné devienne bon. "Sa conduite ne peut qu'être que mauvaise si elle n'est continuellement éclairée par la grâce de Dieu qui me l'a envoyé ici sous de mauvais auspices pour le maintenir dans le sentiment du devoir et l'amener à la réflexion." p237 Aussi, l'abbaye de Thélème construite pour Frère Jean est un symbole évangélique.
Les images du gouvernement de Picrochole sont toutes l'opposé de celles de Grandgousier. D'abord, le roi de la contrée de Lerné posséde une personnalité contraire, il est colérique et menaçant. Après la querelle des fouaciers, c'est sur un coup de tête qu'il déclare la guerre à son ancien ami. Il rentre dans une fureur et menace son peuple pour les amener à se battre contre son adversaire : "Picrochole, incontinent, entra dans une colère folle et, sans s'interroger davantage sur le pourquoi ni le comment, fit crier par son pays ban et arrière-ban et ordonner que chacun, sous peine de la corde, se trouvât en armes sur la grande place devant le château, à midi." 218-219
Le nom "Picrochole" signifie "bile amère", il représente tout à fait son caractère peu commode voir cruel. Il n'a aucune pitié avec les hommes, même avec ses sujets. Lors de sa conquête vers le pays de Grandgousier, lui et son coprs d'armes dévastent tout sur leur passage, "ne trouvèrent personne qui leur résistât", des personnes les supplient, ils volent dans les villages, ne s'occupent absolument pas de la vie des autres. Tocquedillon, son capitaine des armées, vient de tuer Hastiveau le conseiller de Picrochole, alors il l'assassine à son tour avec violence : "il ordonna à ses archers de le mettre en pièces, ce qui fut fait dans l'instant avec une telle sauvagerie que la salle en était toute pavée de sang." p331 Puis il jete le corps de Tocquedillon par dessus des murailles mais fait toutefois enterrer celui de son "si bon ami". Aussi, ce roi tyrannique n'a pas pour autant davantage de coeur avec les animaux, lorsque son cheval tombe, il le tue avec son épée. p339
A l'inverse de Grandgousier qui est convivial avec ses hommes et prend des décisions avec eux, Picrochole les prend tout seul. Il se prépare exagérément, cependant sans ordre ni organisation et tombe dans des abus, des surabondances : "[...] Picrochole qui poursuit chaque jour son entreprise démente et ses excès intolérables pour des personnes éprises de liberté." p237 Il s'entoure de personnages au noms invraisemblable qui décrédibilise son gouvernement. Par exemple il a des conseillers nommés Merdaille, Morpialle, Engoulevent, Grippeminaud. La signification de ces appelations donne aussi un côté peu crédible au régime, comme Menuail qui veut dire "canaille" ou Toucquedillon = "fanfaron". Certains de ses conseillers en plus d'avoir des noms farfelus, honorent peu le pouvoir par exemple, Menuail et Merdaille qui s'enfuient du royaume avant le dernier affrontement.
On peut constater clairement les images que renvoient les différents gouvernements, mais on peut aussi déduire celui que l'auteur souhaiterait voir en place. C'est grâce à l'abbaye de Thélème que l'on peut établir son utopie. Cette abbaye n'est pas bâtie comme un monastère courant de l'époque c'est même l'antipode, que ce soit par son architecture ou son fonctionnement. Sa structure est très minutieuse et précise. Cette abbaye serait
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