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L'Amant De Duras

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rs inclus dans la description de la scène, comme un élément de ce tableau.

Le texte débute par la description du paysage dans lequel se trouve la narratrice qui est également le personnage principal. On trouve ainsi un champ lexical de la lumière: « la lumière » l.1, le terme « soleil » est répété 2 fois à la ligne 3 et 4, « l’horizon » à la ligne 5. Cependant, cet éclat de lumière semble être flou et voilé puisque la luminosité de la scène est décrite par des adjectifs comme « limoneuse » à la ligne 1 ou « brumeux » à la ligne 3. Le mot « brume » apparaît une fois de plus à la ligne 9. Pourtant, l’enchaînement de la description ne semble pas linéaire : on remarque une rupture à la ligne 9 lorsque le texte passe brutalement de la phase de description sonore au dialogue rapporté puis la « caméra » se centre sur la description des eaux du fleuve. D’autre part, on trouve au long de l’extrait certaines phrases de description non verbales. Elles permettent de donner à la description un effet d’énumération brève d’images. C’est en raison de ce genre de procédé littéraire que L’amant a souvent été comparé à un album de photos. Marguerite Duras exprime une volonté profonde d’offrir au lecteur une série d’images. Ces images représentent des instants et des lieux qui sont restés gravés dans sa mémoire ou des portraits de personnages qui ont eu de l’importance dans sa vie. Elles lui permettent ainsi de retracer sa vie dans une oeuvre autobiographique plus vivante.

Nous avons affaire au début du passage à une description presque muette du paysage. A la ligne 5, on peut remarquer la juxtaposition de comparaisons qui mettent en parallèle « le sang coulé dans le corps » et le courant du fleuve. L’adverbe « sourdement » et la proposition impersonnelle « il ne fait aucun bruit » insistent sur le calme. « Le moteur du bac », un élément mécanique est la seule source sonore. Puis, l’utilisation du terme « bruits de voix » indique qu’il ne s’agît que de bruits faibles et indistincts emportés par des « rafales légères ». En revanche, le son d’ « aboiements des chiens » est plutôt net. Le personnage principal les entend de toutes les directions. Ils peuvent même franchir la brume. Ces effets sonores peuvent en quelque sorte incarner un réveil progressif du personnage qui est en opposition avec l’inconscience muette au début de l’extrait.

Bref, le décor lumineux et les sons discrets permettent de construire un tableau complet de la scène. Les effets sonores représentent également l’état d’âme de la narratrice. La description possède ainsi une fonction expressive : elle peut introduire ce que ressent le personnage.

D’ailleurs, le lecteur peut se rendre compte d’une unicité au début du texte. La couleur du chapeau porté par la jeune fille est mise en relief comme « La seule couleur » dans ce paysage par la tournure emphatique « C’est… ». Cependant, l’adjectif « seul » est répété encore une fois à la ligne 6 lorsqu’il s’agît du thème du son : « le moteur du bac, le seul bruit de la scène ». Ce qui donne à la scène une atmosphère solitaire et triste. Le style indirect est employé à la ligne 12. L’auteur insère des paroles dans le texte sans interrompre le récit. Les paroles échangées entre le passeur et la jeune fille sont ainsi totalement intégrées à la narration. Il n’y a pas de distinction entre dialogue et récit. Le lecteur a donc l’impression qu’il s’agît d’un dialogue inséré dans la pensée intérieure du personnage. Ce qui met en avant le ralentissement du rythme narratif et semble cristalliser une certaine tristesse.

D’autre part, le fleuve semble être le thème principal et écrasant dans cet extrait : le terme apparaît six fois et le mot « eau » deux fois. La proposition « le fleuve paraît rejoindre l’horizon » à la ligne 4 qui constitue une comparaison et l’utilisation du terme « ras bord » mettent en relief l’image dominante du fleuve dans cette scène. Le fleuve est personnifié et paraît comme un élément furieux, féroce et doué de pouvoir destructeur : Si l’eau peut donner la vie alors elle peut aussi la supprimer. Pour l’illustrer, Duras remplit le fleuve d’images obsédantes des animaux morts « des oiseaux morts, des chiens morts » l.17 ainsi que les noyés. A travers le terme « emmène », Duras vise à exprimer une violence calme mais inévitable qui charie tout ce qui est ruiné tels « des paillotes », « des forêts », « des incendies éteints » aux lignes 16 et 17. Tous sont privés de vie. En décrivant la force sourde mais violente du fleuve, Duras nous montre un élément effrayant qui évoque le thème de la destruction matériellement et souvent mentalement. Ceci nous renvoie au motif de la noyade dûe à la séparation amoureuse, un motif très fréquent dans l’oeuvre durassienne. En effet, nous le trouvons dans le roman « Le vice-consul » de Duras avec la noyade suggérée d’Anne-Marie Stretter et dans L’amant de la Chine du Nord qui comporte une scène dans laquelle un jeune homme se jette à la mer lors de son retour en France. ( mais quelle signification ces images peuvent-elle avoir par rapport à al petite à ce stade du roman ? Il faut construire le personnage à travers la description subjective) Ok Tu y viens !

De surcroît, le fleuve est souvent associé à divers éléments : le «fleuve» exprime dans certaines oeuvres l’idée du «courant terrible» de la vie humaine. Dans ce cas, non seulement le fleuve est destructeur mais il peut également symboliser le désir, la passion.

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