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L'Écrivain Doit-Il s'Engager Dans Ses Oeuvres?

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Ensuite, l'auteur veut parfois dépasser ce simple engagement. "Raconter l'Histoire" ne suffit pas. Il se découvre alors une mission, c'est ce que Sartre a mis en avant, dans son oeuvre L'Existentialisme. L'écrivain engagé "sait qu'il fait surgir de mot d'amour et de haine, et avec eux l'amour et la haine entre les hommes qui n'avaient pas décidé de leurs sentiments". Il est vrai qu'une partie de la littérature est appelée " littérature de combat". Dans ce cas, l'engagement apparaît presque comme une obligation. L'auteur e le pouvoir de dévoiler le monde, il doit l'employer. Personne ne peut rester neutre ou indifférent. Il faut entrer dans une lutte qui consiste à atteindre connaissance et liberté. Les exemples sont légions : les philosophes des Lumières se sont battus pour l'usage de la raison. Voltaire a attaqué la religion et révéler son intransigeance dans son Traité pour l'intolérance. Diderot, dans son Supplément au voyage de Bougainville, et Montesquieu, dans son oeuvre De l'Esprit des lois se sont attaqués au colonialisme et à l'esclavage. Certains auteurs ne peuvent dissocier littérature et engagement.

Enfin, la littérature et l'engagement peuvent laisser place à une littérature innovante. L'auteur peut proposer des solutions. En effet, la notion d'engagement serait incomplète sans la notion d'innovation et d'action. Les auteurs écrivent pour modifier les comportements, corriger les défauts de la société. Ils ne cherchent pas uniquement à sa moquer ou à exercer un esprit critique. Ils recherchent des solutions. La littérature devient alors leur arme. Ainsi, Les auteurs de comédies cherchent à "corriger les moeurs par le rire" . Molière dénonce des caractères : l'ingénu, l'avare, le pédant, le misanthrope, etc. Beckett travaille sur la notion d'absurde. Il s'agit d'apprendre à l'homme à porter un regard critique sur lui-même. L'action peut aller plus loin. C'est le cas de certains romans utopistes par exemple. L'auteur peut alors proposer des solutions. Thomas More, dans Utopia, imagine l'organisation d'une ville parfaite en remettant en cause le principe de propriété privée. Candide, personnage de Voltaire, rencontre des individus charmants quand il visite l'Eldorado. Il apprend pourtant que le bonheur réside dans le travail. L'utope invite le lecteur à progresser, agir pour que le monde change.

L'engagement de l'auteur est donc un droit souvent exploité qui ne doit cependant pas se transformer en devoir de peur que la littérature n'en soit modifiée.

L'engagement de l'auteur n'est pas un fait acquis. Certains auteurs le refusent car ils ne veulent pas considérer la littérature comme un art utilitariste. La poésie, par exemple, présente des émotions, des sentiments, des rêves ou des pensées. Elle ne fait qu'exprimer sans chercher à argumenter. Le poète devient ainsi voyant chez Rimbaud, prophète chez Hugo ou encore albatros chez Baudelaire. Ce n'est donc plus le poète qui est engagé, il n'est que le messager ou le guide. Le texte porte et révèle le message aux lecteurs. Verlaine, dans son poème "Rêve familier" l'illustre assez bien. Il emmène le lecteur dans sa rêverie où il parle d'une femme aux mille visages : vivante et morte, amante et mère "qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre." . Certains textes cherchent à susciter des émotions chez l'autre : le comique ou le pathétique. C'est le cas des pièces de théâtre. Racine, dans Phèdre, évoque le tragique de cet amour de Phèdre pour Hyppolite, impossible, unilatéral et imposé par le destin. Le message est celui de la douleur, du sentiment et de l'horreur. On peut même pousser cette logique jusqu'au bout et observer le genre de l'éloge paradoxal. Un texte peut être engagé sans que l'auteur le soit pour autant. C'est la reconnaissance de l'écriture et du style qu'il recherche.Erasme, dans son Eloge de la folie, donne la parole à la Folie elle-même ce qui lui permet toutes les contradictions et toutes les audaces : la Folie peut tout dire, tout et n'importe quoi. Erasme utilise l'univers carnavalesque.

Ensuite, certains auteurs n'envisagent pas la littérature comme un engagement car ce serait détourner la littérature de son véritable objectif : être un art lié à la beauté. Théophile Gautier, chef de fil de l'art pour l'art, dans sa préface de Mademoiselle de Maupin, évoque qu' "il n'y a de vraiment beau ce qui ne peut servir à rien. " . L'art sert avant tout à montrer la beauté de ce que l'on représente. Le style devient alors primordial. C'est ce que les parnassiens défendent : le style est presque plus important que le fond. Bien loin de ce mouvement littéraire, Boileau indiquait déjà que "ce qui se conçoit bien / S'énonce clairement" et appuyait l'importance de la forme. De même, Gustave Flaubert accordait déjà à son style une importance capitale. Sans lui, point de message. Il travaillait et retravaillait la même phrase jusqu'à obtention d'un résultat satisfaisant. Enfin, Valéry réitère ce discours sur la primauté du travail et de la rigueur sur le fond pour faire de la poésie un "discours qui soit porteur de plus de sens et de plus de musique que le langage ordinaire n'en peut porter" .

Enfin, d'autres n'imaginent pas s'engager en littérature car ce serait donner un note trop sérieuse à l'écriture. La littérature peut être associée à la légèreté et au plaisir. Mallarmé, dans son "Sonnet en X ou sonnet

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