La Guerre Froide 1945-1991
Rapports de Stage : La Guerre Froide 1945-1991. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresté d’abondance, démocratie parfaite et paix universelle) peut alors s’installer.
b) Un système totalitaire :
L’URSS est un système totalitaire du point de vue politique (parti unique, élection sous contrôle, culte de la personnalité) et économique (pas de propriété privée, planification de l’économie avec comme objectif le développement de l’industrie lourde). Pour contrôler la population, deux solutions :
. L’encadrement de la société par la propagande, le contrôle des médias (Pravda), endoctrinement de la jeunesse)
. La présence du goulag, système concentrationnaire mis en place dès 1918, qui joue un rôle politique (éliminer les opposants), économique (main d’œuvre gratuite), et idéologique (rééducation)
c) Un impérialisme nécessaire (caricature) :
Le paradis communiste ne peut advenir que si les Etats capitalistes disparaissent : il faut donc soit les détruire, soit conquérir directement les territoires. Ce fut la politique extérieure de Lénine puis de Staline (1917-1945), poursuivie après la deuxième Guerre Mondiale et bien au-delà.
A cet universalisme s’oppose un autre universalisme
2) Le modèle américain :
a) Une terre de libertés :
Les Américains se considèrent depuis le Mayflower (1609-1620, puritains fuyant la persécution anglaise) comme un peuple élu, en rupture avec l’ancien monde (l’Europe), et ayant rejoint une nouvelle terre promise (cf. la fête de Thanksgiving !). Ce peuple élu a une mission : répandre les libertés dans le monde (cf. la statue de la liberté), ce qui suppose que les EU soient une terre de libertés. D’où un libéralisme dans le domaine politique (Etat de droit, respectant les libertés fondamentales, en particulier religieuse, d’association, d’expression, de contestation), dans le domaine économique (propriété privée, liberté d’entreprendre, concurrence) : l’argent, dans une éthique protestante n’étant pas honteux. Ces valeurs sont consensuelles et s’expriment dans...
b) Une démocratie originale :
«La démocratie est un moyen non pas tant de régir un pays que de limiter un gouvernement pour l’empêcher de nuire au développement en l’homme des valeurs essentielles que donnent la famille et la foi» (R. Reagan, Une vie américaine, Mémoires
Cette démocratie repose donc sur la société civile et se méfie fortement de l’Etat (« L’État n’est pas la solution à nos problèmes, il est le problème» Reagan). Importance donc des individus, des communautés (familles, municipalités, églises, entreprises, fondations), des médias et des lobbies, face à un Etat garant et non gérant, qui n’a pas de réel rôle social (assumé par les fondations privées, les entreprises et les associations caritatives). Cette démocratie s’incarne dans des institutions originales: Etat fédéral, séparations des pouvoirs, rôle de la Cour suprême.
c) Une diplomatie entre isolationnisme et interventionnisme :
Cette diplomatie repose sur une conviction simple : les EU ont le meilleur gouvernement du monde et leurs valeurs (liberté et prospérité pour tous) doivent fonder un nouvel ordre international, fondé sur la prospérité économique, qui garantit le progrès social, donc les libertés et la démocratie pour tous, donc la paix. Beaucoup y voient de la naïveté, voire de l’utopie, mais au XXe siècle ce credo a fini par s’imposer (cf. ONU). Deux attitudes opposées en écoulent :
. L’isolationnisme, théorisé par la doctrine Monroe en 1823) et position traditionnelle des républicains: les EU ne doivent pas intervenir à l’extérieur, sauf en cas de menace directe (cf. Reagan ou Bush), afin de perfectionner leur démocratie interne destinée à être le phare du monde : nostalgie d’un passé marqué par l’innocence.
. L’interventionnisme, prôné par les démocrates, qui pose qu’il faut mener des croisades pour répandre les valeurs américaines dans le monde afin d’y apporter prospérité, démocratie, donc paix (cf. Wilson en 1917, Roosevelt, Truman, Kennedy, Carter, Clinton)).
Or ces deux universalismes sont directement opposés en 1945.
3) Un contexte géopolitique favorable :
a) Une Europe dévastée :
La guerre a dévasté dans tous les domaines (démographique, économique et monétaire, politique et moral) l’Europe, qui ne peut servir de contrepoids dans les RI ; elle est de plus un champ de bataille entre les deux Grands et subit les débuts de la décolonisation.
b) Les premières dissensions :
Les EU se rendent progressivement compte que l’URSS ne respecte pas les engagements démocratiques pris lors de la conférence de Yalta (février 1945), et impose son modèle dans les pays occupé par l’armée rouge sans organiser des élections libres, tout en cherchant à s’emparer de la Grèce, de la Turquie et de l’Iran
c) La question allemande :
L’Allemagne a été divisée en 4 zones d’occupation lors de la conférence de Potsdam. Or les zones évoluent soit vers un modèle libéral (zone américaine, britannique et française) soit vers un modèle soviétique. Conséquence : pas de traité de paix entre l’Allemagne et les Alliés, et surtout méfiance grandissante des Américains, alertés par les Allemands qui circulent librement entre les zones, des réalités soviétiques.
Et cette prise de conscience s’accentue grâce à l’un des vainqueurs de la guerre, battu aux élections de 1945 : W. Churchill, qui à Fulton, rend publique en mars 1946 son inquiétude quant à l’évolution de l’Europe : pour la première fois apparaît publiquement l’expression « rideau de fer », qui rend perceptible la séparation et la coupure que l’URSS impose en Europe. Lest occupé par l’Armée Rouge subit soviétisation, stalinisation (= totalitarisme) et est donc victime de l’impérialisme soviétique. Mais il faut attendre 1947 pour que les Américains prennent réellement conscience de l’enjeu, des réalités et de leurs devoirs.
2 Naissance et affirmation des blocs
1) L’année 1947 :
a) La doctrine Truman 12 mars 1947 :
Harry Truman (biographie des manuels à connaître) prononce le 12 mars 1947 un discours devant le Congrès américain afin d’obtenir des fonds pour aider la Grèce et la Turquie menacées par l’URSS. Ce discours est destiné aux Sénateurs et aux Représentants, mais plus largement à la population américaine qu’il s’agit de convaincre. Cette argumentation forme la doctrine Truman.
-H. Truman commence par décrire la situation du monde en 1947. Ce dernier est confronté à un choix entre deux modes de vie radicalement différent :
. D’un côté la démocratie libérale, qui garantit libertés et prospérité économique. Ce modèle est bien entendu défendu par les EU.
. De l’autre le totalitarisme et la dictature, de manière générale. Cependant, il est évident qu’est visée l’URSS.
. Pour Truman, l’origine de la dictature et du totalitarisme est la misère et l’instabilité économique. Truman reprend donc les analyses de ses prédécesseurs W. Wilson et FD Roosevelt, qui sont à l’origine de la mise en place de l’ONU.
. La solution est donc simple : pour protéger un pays de la dictature et du totalitarisme, il faut lui assurer un développement économique et social suffisant et donc les aider économiquement. Cette aide économique permet de contenir (endiguer) l’avancée du communisme (= containment ou endiguement). Truman ne veut pas libérer les pays victimes du communisme (attitude offensive) mais aider les peuples libres à le rester (attitude défensive) ; d’où
b) Le plan Marshall 5 juin 1947 :
La mise en pratique de cette doctrine Truman est le plan Marshall, présenté par le général Marshall, secrétaire d’Etat américain, le 5 juin 1947 à l’université d’Harvard. C’est une proposition d’aide destinée aux pays européens, qui correspond selon le texte à deux objectifs complémentaires :
. L’un est désintéressé et reprend l’analyse de Truman : il s’agit d’empêcher l’installation du totalitarisme. C’est donc un objectif humanitaire, politique et moral, ce que traduit le fait que plus de 90% de l’argent sera distribué sous formes de dons
. Le second objectif est lui intéressé. Pour convaincre la population américaine de payer, Marshall expose les risques de surproduction de l’économie
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