La Liberté Est-Ce Ne Rencontrer Aucun Obstacle?

faut qu'il y ait volonté pour que l'on puisse parler de volonté. La volonté est faculté de choisir et décider.

De notre existence, nous sommes libres. En effet, l'existence de l'Homme ne peut être que liberté : d'après Sartre « L'homme est condamné à être libre ». En effet, si nous "sommes condamnés à être libres", c'est parce que nous n'avons d'autre choix que celui d'être libre et qu'ainsi nous n'avons pas à proprement parler une liberté, bien plutôt sommes-nous liberté. Par exemple, si je suis perdu en forêt, et que j'ai deux chemins devant moi, je suis libre de prendre l'un et de prendre l'autre. Qu'importe mon choix, je l'ai fait grâce à ma liberté. La situation ne limite pas la liberté, elle est ce à partir d'où commence la liberté. Elle est donc la conscience du choix permanent qui oblige chacun, à chaque instant, quel que soit l'obstacle ou la situation, à se faire être.

Enfin, je dirai que la liberté est un fait. Comment puis-je savoir si je suis libre ? Kant répondra « par la loi morale ». Autrement dit, la liberté se fonde sur l'impératif catégorique : « je dois » ; « je dois, donc je puis », c'est à dire je suis libre. La raison ne peut commander d'obéir à la loi morale que si j'ai la possibilité d'y obéir. En cas contraire, la raison se contredirait. Il suffit donc d'invoquer l'accord de la raison avec elle-même pour déduire du devoir la liberté. La raison est la faculté de penser. Cette faculté est un pouvoir naturel, inné. On peut voir ce pouvoir comme étant liberté.

Mais la liberté consiste moins à nous autoriser à faire certains actes qu'à déterminer la limite de notre souveraineté.

En effet, la liberté ne peut se développer sans contraintes. Être libre par la loi serait être contraint malgré tout. En l'absence des lois d'Etat, l'homme disposerait d'une liberté naturelle sauvage. L'état de nature pourrait bien être, selon l'expression de Hobbes, un état de guerre de chacun contre tous. D'où la nécessité de la loi et, comme le dit Kant, d'un maître « qui batte en brèche la volonté particulière et la force à obéir à une volonté universellement valable, grâce à laquelle chacun puisse être libre. ». Toujours est-il que la liberté en société ne peut se développer que dans la contrainte. Kant dénonce tout autant l'utopie d'un peuple sans maître (car l'absence des lois signifierait un retour à la barbarie et donc la suppression de toutes les libertés) que le despotisme, qu'il prenne la forme de l'arbitraire du pouvoir politique ou de la bienveillance paternelle.

Nous pouvons avoir une nouvelle vision de la liberté contrainte à des lois avec Montesquieu : « La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent. ». Être libre, au sens politique du terme, c'est d'abord assumer ses devoirs et jouir de droits. Grâce aux lois, un citoyen s'épanouit dans sa liberté civique.

Notre raison, notre faculté de juger, d'un autre point de vue, peut être considéré comme contrainte à la liberté. La liberté de la volonté (le libre arbitre) ne peut choisir contre ce que la raison lui indique clairement comme le meilleur parti. Étant majeur, je peux en effet avoir la liberté de partir de chez mes parents, mais si ceux-ci ont besoin de moi quotidiennement, ma raison jugera de la situation et je resterai encore chez mes parents. Ma raison me limite en fait dans ma liberté.

La volonté doit poursuivre le vrai, le bien, affirmant son indépendance à l'égard de la loi