Le Rire

à un consensus social qui induirait le rire. L’observation de lui même ne peut porter l’homme à rire sauf quand son introspection, dans un but métaphysique, de sa propre personne le détache de lui-même. Se brûlant aux flammes spirituelles, l’homme pourrait d’ailleurs se passer du rire, absence signifiant alors une adéquation presque angélique au divin.

Monsieur Holt inscrit sa ligne de pensée, pour l’essentiel, dans la résurgence du rire comme manifestation physique bien incarnée jusqu’à nos zygomatiques. Le corps est tout à la fois acteur et bénéficiaire de son propre rire. Cette expérience bienfaisante vécue par le corps arrive donc à le soigner mais peut aussi, d’après l’auteur, entraîner la mort.

Jim Holt se pose la question de la genèse du rire (chatouillis) ou la satisfaction parfois malsaine qu’il peut procuré (exultation de la revanche) mais cantonne son existence à la manifestation physique uniquement due à son incarnation. L’auteur ne suppose pas l’impérative nécessité d’une sociabilité ou d’une réflexion sur soi-même. Le rire est présenté comme un cadeau disponible ou non selon les individus. Il s’agirait pour Holt d’un point culminant, une sorte de gourmandise accessible à certains humains.

En ce qui concerne l’affiche de cinéma les visages dilatés de bonheur et de rire de Bourvil et de de Funès font exploser l’argument uniquement physique propre au rire. Comment une telle euphorie ne ferait-elle pas la publicité spontanée pour une convivialité à offrir pour un très large public.

CONCLUSION

Il faut noter que le rire semble en plus d’un fait acquit pour Bergson une analyse fine de l’observation de l’humain. Il constate tout comme Holt la participation physique du rire grâce à l’intellect et lui aussi rattache la raison à celui-ci dans une alliance intellect / corps en en soulignant tous les deux la définition, les bienfaits et les risques. Holt s’attache moins à la définition qu’à la dimension communautaire du rire. Baudelaire quant à lui, ouvre une porte sur l’infini et ce pendant dans un grand éclat de rires nos comiques Bourvil et de Funès nous ramènent à notre dimension ou sans philosopher, notre simple humanité nous permet tout de même de profiter au mieux d’un humour bien compris.