Les Institutions De La Vème République Et Leur Pratique De 1958 À Nos Jours.
Recherche de Documents : Les Institutions De La Vème République Et Leur Pratique De 1958 À Nos Jours.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresAlger. Le 15 mai, le général de Gaulle intervient publiquement et se déclare prêt à revenir au pouvoir. Le 1er juin, il est ainsi investit président du conseil à une large majorité. Le lendemain, l’assemblée nationale l’autorise à rédiger une nouvelle constitution. La nouvelle Constitution est écrite au cours de l’été 1958 par de hauts fonctionnaires rassemblés autour de Michel Debré, le ministre de la justice, et s’inspire largement des idées de de Gaulle. Le projet est présenté au pays par le général de Gaulle le 4 septembre. Le 28 septembre, les électeurs sont appelés à se prononcer par référendum. La participation est massive, avec seulement 16% d’abstention, et le « oui » l’emporte à 79% des voies. Cette nouvelle constitution forme l’acte de naissance de la Vème république, et confère à de Gaulle une double victoire. En effet, les nouvelles institutions correspondent à sa vision constitutionnelle : le président, élu au suffrage indirect par les grands électeurs, nomme désormais directement le 1er ministre et le gouvernement, et peut dissoudre l’assemblée nationale. La constitution raffermit ainsi le pouvoir exécutif. De plus, le général de Gaulle est largement soutenu par le peuple français. Cette popularité va se traduire en novembre 1958 par la victoire du partit gaulliste, l’UNR, aux élections législatives, puis par l’élection du général de Gaulle le 21 décembre 1958 comme président de la république.
Si la Vème république nait en 1958 dans l’épreuve de la guerre d’Algérie, elle ne trouve ses réels contours constitutionnels qu’un 1962. Cette année est en effet marquée par une grande révision constitutionnelle : de Gaulle souhaite que l’élection du président de la république s’effectue au suffrage universel direct. Il veut ainsi faire de la France un état fort doté d’un pouvoir exécutif solide et stable. Cette décision est hâtée par l’attentat du petit Clamart, monté par l’OAS, dans lequel il manque de perdre la vie. Le 12 septembre, il propose donc une révision de la constitution par référendum. Cette proposition va entrainer le censure du gouvernement Pompidou par les partis hostiles à cette révision, et la dissolution de l’assemblée nationale par de Gaulle. Le référendum a tout de même lieu et, malgré que tous les partis, l’UNR exceptée, se soient prononcés pour le « non », le « oui » l’emporte avec 62% des suffrages. A partir de cette date, les élections présidentielles s’effectuent donc au suffrage universel direct. Cette victoire de de Gaulle renforce sa popularité et annonce la réélection de de Gaulle aux présidentielles de 1965. Cette période, située au cœur des 30 glorieuses, se caractérise par un contexte de croissance économique et d’expansion qui favorise l’enracinement rapide de la révision constitutionnelle.
L’histoire de la Vème république est par la suite marquée par de nombreuses réformes. Les événements de mai 1968 ayant amorcé une mutation socioculturelle importante, des projets son mis en place pour « moderniser » la société française. Durant le septennat de Georges Pompidou, son 1er ministre, Jacques Chaban-Delmas lance un projet de « nouvelle société ». Ce projet est cependant largement critiqué et Jacques Chaban-Delmas contraint de démissionner. En revanche, après son élection en mai 1974, le président Valery Giscard d’Estaing annonce une politique de changement et engage une série de réformes sociales : la majorité est fixée à 18 ans, le divorce par consentement mutuel est adopté. Plus tard, la victoire de la gauche aux élections présidentielles de 1981 entraine un changement de politique, et donc la mise en place de réformes : la peine de mort est abolie, le travail hebdomadaire est ramené à 35 heures, la 5ème semaine de congé est payée, la retraite passe à 60 ans et l’impôt sur les grandes fortunes (IGF) est créé. Le SMIC et les prestations sociales sont augmentés. Ces réformes visent à relancer la consommation, et donc l’économie, dont la croissance s’est stoppée avec la fin des 30 glorieuses. Plus récemment, en septembre 2000, la réduction du mandat à 5 ans est décidée par référendum.
La durabilité de la Vème république s’explique donc tout d’abord par la révision constitutionnelle de 1962, qui a permis de donner à ce régime établit dans la précipitation ses caractères définitifs, puis par les nombreuses réformes mises en place tout au long de l’histoire de la Vème république, qui ont permis d’accorder la pratique politique à la situation économique et sociale de chaque époque. Mais malgré sa durabilité, la Vème république a du faire face à de nombreuses crises qui auraient bien pu causer sa perte.
La Vème république est donc une république solide et stable. Néanmoins, ce régime a traversé de nombreuses crises qui auraient pu causer sa perte. La première de ces grandes crises est la guerre d’Algérie. En effet, cette guerre est à l’origine de la fin de la IVème république. Malgré que la France se soit dotée d’un nouveau régime, le problème Algérien reste entier. La politique de de Gaulle réussi tout de même à y mettre fin. En septembre 1959, il évoque pour la première fois le principe de l’autodétermination. Dès cette date, s’il gagne des partisans du côté des algériens en faveur de l’indépendance, il ce détache totalement des partisans de l’Algérie française. En septembre 1960, le chef de l’état évoque l’éventualité d’une république algérienne et en janvier 1961, il organise un référendum portant sur le principe de l’autodétermination en Algérie. Le «oui » l’emporte à 72,5%. Ces succès entrainent la création de l’organisation armée secrète (OAS), favorable à l’Algérie française. A Alger, les généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller organisent un putsch. Malgré cela, le régime tient bon, et le général de Gaulle poursuit les négociations avec le FLN. Le 18 mars 1962, les accords d’Evian sont signés. Ces accords sont approuvés par 90% des électeurs au référendum du 8 avril 1962, tandis que l’OAS multiplie les attentats en Algérie et en métropole. A la fin du printemps 1962, les pieds noirs sont contraints de rejoindre la France, le plus souvent dans la violence. A Oran, 200 à 300 européens sont massacrés. L’Algérie obtient son indépendance le 3 juillet 1962. Cette guerre a ébranlé le régime, mais contribue dans un même temps à son enracinement, en prouvant que la Vème république est capable de gérer les crises de manière plus efficace que la IVème république.
A partir de la fin de la guerre d’Algérie, la France sous de Gaulle connaît une période de puissance et d’expansion qui permet l’enracinement du régime. En 1965, de Gaulle et réélu. Mais en mai 1968, une nouvelle crise va mettre fin à son septennat. La crise est dans un premier temps universitaire : au sein des universités, des idéologistes d’extrême gauche anticapitalistes rassemblent de plus en plus d’étudiants « gauchistes ». A la fac de Nanterre, des heurts ont lieu entre policiers et étudiants. En quelques jours, les universités de France sont paralysées par la grève. La crise devient ensuite sociale : le 13 mai, les syndicats ouvrier appellent à la grève générale pour protester contre la répression et le régime Gaulliste. Le chef de l’état et le 1er ministre semblant incapables de régler la situation, ils donnent à la population française l’impression d’un pouvoir chancelant. La crise devient alors politique. Le 27 mai, les accords de Grenelle sont signés entre le patronat et les syndicats ouvriers après deux jours de négociation, mais la base ouvrière repousse les accords et continue la grève. Le 29 mai, de Gaulle dissout l’assemblée nationale. Les élections législatives sont fixées au 29 et 30 juin. Le mouvement étudiant s’essouffle, le travail reprend peu à peu. A l’assemblée nationale, le parti gaulliste (UDR) obtient 294 sièges sur 487. De Gaulle semble ainsi sortir renforcé de la crise de mai 1968. Ces contestations débouchent néanmoins sur une crise politique aigue. Pour reprendre l’initiative, de Gaulle propose en février 1969 un référendum sur la réforme du sénat et la régionalisation. Le « non » est préconisé par la majorité des partis, même au sein de la droite. Le 25 avril, de Gaulle annonce alors : « Si je suis désavoué par une majorité d’entre vous, je cesserai aussitôt d’exercer mes fonctions. Le 27 avril, le « non » obtient 52% des suffrages. Le lendemain, de Gaulle démissionne. Cependant, si la crise de mai 1968 entraine le fin du septennat de de Gaulle, elle ne cause pas la fin de la Vème république, qui parvient à survivre au départ de son « fondateur ». En juin 1969, Georges Pompidou est ainsi élu président.
Malgré les deux crises majeures qu’elle a traversées, la Vème république a su se maintenir. Cependant, si le mandat de Pompidou s’effectue dans un contexte de forte croissance, les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 marquent la fin des 30 glorieuses et le début de la crise économique. La France passe d’une période d’expansion à une période de stagnation. Le changement de président (l’élection de Valéry Giscard d’Estaing à la mort de Pompidou en 1974) ne parvient pas à y mettre un terme. Dès 1974, la crise économique entraine un ralentissement de la croissance et une hausse du chômage. Le premier ministre Jacques Chirac mène successivement deux politiques : une politique de refroidissement de l’économie, en 1974, qui
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