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Politique de relance et conjoncture francaise

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ant : 9% des actifs français

étaient au chômage en 2002, 8,4% en 2007 et, depuis quelques mois, ce taux remonte avec le ralentissement de la

croissance. Or, le chômage se traduit par une baisse des revenus de ceux qui y entrent et par une montée de

l'épargne de précaution des autres salariés qui pèsent sur la consommation et la croissance (Doc 1).

[pic] De plus, l’inflation, qui était restée limitée à moins de 2% jusqu’en 2007, a redémarré en 2008. Le niveau des

prix a fortement augmenté (+ 3,5%) à la suite de la hausse des prix des matières premières et des produits

alimentaires, ce qui a pesé sur le pouvoir d’achat des consommateurs (Doc 1).

[pic] Enfin, le commerce extérieur est devenu déficitaire à partir de 2005. La hausse des prix du pétrole a rendu plus

chères la facture énergétique (hausse des importations) et la hausse de l’Euro vis-à-vis du dollar a rendu les

produits français plus chers à l’étranger, ce qui s’est traduit par un tassement de nos exportations (Doc 1). La

compétitivité française s’est donc dégradée.

Phrase de transition = Sous-emploi de la main-d’oeuvre, usines en surcapacité, montée de l'épargne de précaution,

inflation, déséquilibre extérieur, l'économie française est dans une situation conjoncturelle inédite : la stagflation. Dans

quelle mesure une politique de relance est-elle adaptée à ce type de situation à court terme ?

B – QUI PEUVENT JUSTIFIER UNE POLITIQUE DE RELANCE

Phrase introductive = L’économiste anglais, Keynes, en 1936, a posé les principes d'une politique de relance. Elle

doit être engagée lorsque l'économie est en sous-emploi pour une période courte en utilisant à la fois la politique

budgétaire et la politique monétaire.

[pic] La politique budgétaire doit être expansionniste. L'Etat va augmenter ses dépenses publiques (aides sociales,

investissements publics, subventions...) sans augmenter ses impôts. Il peut aussi diminuer ses impôts sans

toucher à ses dépenses publiques. Le déficit budgétaire, qui en résulte, va multiplier la demande effective,

c’est-à-dire la demande attendue par les entrepreneurs, de biens de consommation et de biens d'équipement.

Pour répondre à cette hausse probable de la demande, les entreprises vont accroître leur production et

embaucher. Cette expansion va ramener l'économie au plein emploi et va procurer à l'État de nouvelles

recettes fiscales et sociales (plus de TVA avec l'augmentation de la consommation, plus de cotisations

sociales avec la hausse de l’emploi) (Doc 2).

[pic] La politique monétaire doit être expansive. La Banque centrale doit diminuer ses taux d'intérêts directeurs

sur le marché monétaire afin de faire baisser le taux d'intérêt des banques et d'inciter les agents économiques à

s'endetter à court terme. Elle peut aussi injecter des liquidités qui permettront aux banques de faire plus de

crédits. La hausse des crédits va se traduire par la création d'une monnaie supplémentaire qui contribuera à

multiplier la demande (Doc 6).

[pic] Pourtant, en France, on n’a pas appliqué cette politique de relance keynésienne au cours de ces dernières

années. Le budget de l’Etat est bien déficitaire (Doc 4) et le gouvernement de Nicolas Sarkozy a bien réduit

les impôts en 2007 pour provoquer un « choc de croissance » mais on ne peut pas vraiment parler d’une

relance de la demande comme celle qui a été pratiquée aux Etats-Unis.

Conclusion partielle = Comment peut-on expliquer que cette politique keynésienne ne soit pas menée ? Quels sont

les obstacles qui s’y opposent en France ?

2 – MAIS CELLE-CI SE HEURTE A UN CERTAIN NOMBRE DE CONTRAINTES

A – UNE CONTRAINTE INTERNE

Phrase introductive = la conjoncture française est contradictoire puisqu’elle combine faible croissance, chômage

important, retour de l’inflation et déséquilibre extérieur. On est dans une période de stagflation alors qu’en général, les

périodes de récession (faible croissance, faible inflation) succèdent aux périodes de surchauffe (forte expansion, faible

chômage et retour de l’inflation). L’Etat a-t-il les moyens de combattre à la fois le chômage et l’inflation ?

[pic] Le budget de l’Etat français est déficitaire depuis 1975. Il ne dispose donc pas de réserves qu'il pourrait injecter

massivement dans le circuit économique. Ces déficits se sont aggravés au milieu des années 2000 avec le

ralentissement de la croissance qui réduit les recettes fiscales attendues (moins de TVA) et augmente les

dépenses publiques (plus de dépenses sociales). Ainsi, le déficit budgétaire qui représentait 2% du PIB est

passé à 2,8% en 2007 et ce taux doit augmenter en 2008 et 2009 (Doc 4). Mais ces déficits n’ont eu aucun

impact positif pour la croissance car ils sont structurels et non conjoncturels.

[pic] En effet, une accumulation de déficits rend l'endettement public préoccupant. Il dépasse les 60% du PIB depuis

2003, contrairement aux obligations du traité de Maastricht (Doc 1). Or, la croissance de l'endettement a deux

effets pervers.

• Elle augmente le taux d'intérêt à long terme sur le marché financier (forte demande de capitaux), ce

qui empêche les entreprises d'obtenir des capitaux pour investir (effet d’éviction) (Doc 3).

• Elle augmente la charge de la dette de l'État (intérêt + capital), qui représente une part croissante du

budget de l'État (10% du budget en 1990, 15% en 2007) jusqu'à représenter le deuxième poste du budget de

l’Etat et la quasi totalité du déficit budgétaire. Autrement dit, l’Etat s’endette pour payer ses endettements

antérieurs (cercle vicieux de la dette) et la hausse récente de l’intérêt va accroître cette charge. Dans ce cas,

le déficit budgétaire n'a plus aucun impact sur la croissance et le chômage continue d'être élevé et même

d’augmenter en 2008 (Doc 4).

[pic] Enfin, une augmentation des dépenses publiques peut avoir des effets inflationnistes important. Si les entreprises

ne sont pas capables de répondre immédiatement à ce surcroît de demande, les prix vont augmenter puisque la

demande est supérieure à l’offre. On obtient ainsi une inflation sans croissance (Doc 5).

Phrase de transition = Dans une économie globalisée, la politique économique ne peut être efficace que si elle

est coordonnée au niveau européen ou au niveau mondial. Les conditions externes le permettent-elles ?

B – DES CONTRAINTES EXTERNES

Phrase introductive = En supposant que le gouvernement français veuille relance la croissance par un déficit

budgétaire accru, il ne le pourrait pas. En effet, il est doublement contraint par l’extérieur.

[pic] Tout d'abord, l'UE s'est construite à partir d'un pacte de stabilité contraignant. Pour éviter toute relance de

l'inflation,

...

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