Scandale Trovan Pfizer

Suite à ce traitement non réglementé, 11 enfants décèdent. La plupart des autres enfants seront atteints de graves séquelles telles que des lésions au cerveau, des paralysies et autres.

Suite à une enquête réalisée par le gouvernement Nigérian, il en résulte que contrairement à ce qu’ils disaient, Pfizer n’avait aucunement demandé l’autorisation aux parents et aux autorités afin d’expérimenter ce médicament sur les enfants. C’est alors que le gouvernement porte plainte et réclame 6 milliards de dollars de dommage et intérêts. 29 chefs d’inculpation seront retenus contre la firme dont « comportement anti-éthique ».

Le procès commence en 2007. Coup de théâtre : en mars 2009, un accord à l’amiable a été signé avec le gouvernement Nigérian qui retire la plainte contre une somme médiocre s’élevant à 75 millions de dollars ce qui représente 0,1 % de leur chiffre d’affaires.

Que c’est-il passé? Qu’est ce qui justifie un tel revirement de situation?

Évidemment, les termes de l’accord sont restés secrets… Jusqu’à ce que le site internet, Wikileaks révèle en 2010, document à l’appui, les raisons de cet accord : Suite à la plainte, Pfizer aurait engagé des détectives privés afin de trouver des informations compromettantes sur le procureur général du Nigéria. L’objectif était de salir le gouvernement et par la même occasion de le discréditer. Cependant, ils n’ont pas eu besoin d’en arriver là. De simples menaces ont suffit à annuler le procès. En effet, les enquêteurs ont trouvé sans grandes difficultés, des preuves sur des affaires de corruption.

À noter que le médicament en question sera homologué en 1997 en Europe, pour ensuite être rapidement retiré du marché en raison d’effets secondaires dangereux et potentiellement fatals.

Il s’agit là d’un double cas éthique : D’une part, l’essai sans autorisation d’un médicament expérimental donc potentiellement nocif, sur des enfants issus d’un pays du tiers-monde. D’autre part, l’exploitation d’un système gouvernemental corrompu afin de masquer un comportement peu éthique pour ne pas dire immorale ou illégale.