Suffit Il Pour Etre Juste De Respecter Les Lois Et Les Coutumes De Son Pays?
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Transition : Ainsi, est-ce que la transgression n’est pas, parfois, nécessaire ?
2e partie : Peut-on transgresser les lois de son pays ?
A. Lois et coutumes parfois contradictoires
Les lois ne s’identifient pas toujours aux coutumes de son pays. Et la question est de savoir ce qu’on entend par « son pays » : s’agit-il de son pays de naissance, d’un « lieu » où on habite ?
La réponse ne peut être aussi caricaturale, notamment lorsqu’on change d’identité nationale.
On ne se conforme pas aux lois ou à des coutumes uniquement pour être « intégré » mais en essayant de comprendre leur sens. Et la manière de résoudre certaines contradictions ne peut se réduire à une conformité ou conformation de surface (j’applique même si je n’approuve pas) mais, lors d’un désaccord, peut-être dans la discussion démocratique.
Transition : Problème = quand la discussion démocratique est absente ou bafouée. Doit-on alors se conformer à des arbitraires ou injustices parce qu’elles sont promulguées et deviennent lois du pays ? De même, un dictateur inventant de nouvelles coutumes – basées par exemple sur le culte du chef – doit-on pour autant les respecter et ne pas les discuter ?
B. Le droit de résistance
Voir cours
Transition : Par-delà la question de la dictature et des lois injustes, comment être juste si la stricte obéissance ne suffit pas ?
3e partie : Il ne peut y avoir d’équité qu’à travers l’homme équitable.
Voir cours.
3e sujet : Texte de Freud
QUESTION 1
Freud s'interroge, dans cet extrait de Malaise dans la civilisation, sur la nature et l'origine de la liberté individuelle. Il montre qu'elle est antérieure à toute forme de civilisation et que l'homme doit y renoncer, au moins partiellement, pour vivre avec les autres. Mais elle ne disparaît pas, et menace toujours de resurgir contre la civilisation, de la même façon qu'une pensée inconsciente parvient à franchir la porte de la conscience et à se manifester, sous la forme d'un acte manqué, d'un lapsus ou d'un rêve.
Les trois premières lignes posent que la liberté individuelle était la plus grande dans l'état de nature, ici compris comme la condition humaine avant toute forme de civilisation. La phrase suivante montre que la justice postule la restriction, égale pour tous, de la liberté individuelle. La fin du texte distingue ainsi deux interprétations possibles des « poussées de liberté » dans la civilisation : soit il s'agit de révoltes contre l'injustice collective, et alors la liberté revendiquée est bien celle de l'homme civilisé ; soit il s'agit de revendications d'une liberté individuelle insuffisamment domptée, et alors on assiste au retour de l'homme naturel refoulé.
QUESTION 2
a. « [...] l'individu n'était guère en état de la défendre »
Cette réflexion peut surprendre. Car comment soutenir à la fois que l'homme exprime au plus haut point sa liberté individuelle dans l'état de nature, mais qu'il ne puisse pas la défendre et donc, pour Freud, qu'elle soit sans « valeur » ? Pour deux raisons. D'une part, l'état de nature se caractérise par l'absence de toute loi, morale y compris (puisque la civilisation désigne la progression de l'homme vers la moralité). Or qui dit absence de loi dit aussi absence d'interdit. L'homme a donc le droit d'étendre sa liberté individuelle jusqu'où bon lui semble, la fin justifiant les moyens. Mais il est aussi à la merci d'autrui, qui se comporte de façon similaire. Et s'il est lésé, il n'a aucune institution à qui demander réparation. Sa liberté individuelle risque donc à tout moment d'être anéantie. Mais d'autre part, si l'on considère que la civilisation commence au moment où l'homme se découvre comme un sujet pensant, comme un je, alors l'état de nature désigne, en tous les sens du terme, un état d'inconscience. L'homme ne peut donc y distinguer les pensées qui viennent de lui et celles qui lui sont dictées de l'extérieur : il ne peut défendre en toute connaissance de cause ses libertés spécifiques.
b. « [...] la persistance d'un reste de l'individualisme indompté »
La « persistance d'un reste » implique que quelque chose de ce qui existait auparavant demeure. « Indompté » signifie que ce sont le domptage ou le dressage, par la civilisation, qui ont permis aux autres « restes » de disparaître. Et «l'individualisme» renvoie à la liberté individuelle dont il est question à la ligne 1, c'est-à-dire à la propension de tout individu à n'agir qu'en vue de son intérêt personnel. Freud veut donc dire que la civilisation a forcé l'individu à renoncer à ne faire usage de sa liberté qu'en vue de son intérêt privé (et au détriment d'autrui), mais qu'elle n'a pas pour autant fait disparaître toute cette tendance. Celle-ci est seulement « refoulée », pour employer un vocabulaire psychanalytique. L'individu la range soigneusement dans un coin de son inconscient afin de pouvoir vivre en paix avec ses semblables. Mais il ne peut pas faire en sorte qu'elle ne se manifeste plus jamais. En tout homme civilisé dort donc un individualiste indompté, toujours prêt à se dresser contre la communauté si ses intérêts personnels sont bafoués.
QUESTION 3
Introduction : Si par « liberté » on désigne la liberté d'indépendance (nommée par Freud liberté « individuelle »), c'est-à-dire la faculté d'agir et de penser sans y être contraint et sans en être empêché par quiconque, et si la « civilisation » désigne l'ensemble complexe des phénomènes sociaux transmissibles, à caractère essentiellement (mais non exclusivement) moral, alors il semble bien que la liberté soit incompatible avec la civilisation. Comment en effet agir sans contraintes tout en s'efforçant de respecter des lois ?
Spécifiquement humaine, la civilisation permet cependant de manifester et de conquérir une plus haute forme de liberté, fondée sur la capacité de tout individu raisonnable de s'obliger à respecter intérieurement des lois justes. On parlera en ce cas de " liberté d'autonomie ".
Se demander si la liberté est incompatible avec la civilisation revient en somme à mettre au jour le type de liberté qui nous semble le plus révélateur de la nature humaine.
I. La liberté individuelle ou d'indépendance est incompatible avec la civilisation
Dans l'état de nature, qui se définit par l'absence de lois donc d'interdits, chacun a « droit sur toutes choses » (Hobbes) et se donne les moyens de se satisfaire. Or le passage à la civilisation implique la renonciation à faire soi-même usage de la force et à nuire à la liberté d'autrui. Ainsi, l'individu pouvait, par vengeance, assouvir une pulsion de meurtre dans l'état de nature. Mais cela lui est interdit dans l'état civil, où il doit remettre la décision et l'application de la peine à une instance neutre qui se prononcera pour lui au nom de tous.
Le fondement du contrat social et moral unissant les hommes « civilisés » est en outre que chacun se restreigne de la même manière (« la justice exige que ces restrictions ne soient épargnées à personne », affirme Freud). Car si un seul individu s'avise de rompre le contrat et de faire valoir sa liberté individuelle au détriment de celle de tous ou, en tout cas, de celle du plus grand nombre, alors c'est la civilisation elle-même qui risque de s'effondrer. Comme l'explique Hobbes, tout citoyen n'ayant plus l'espoir de vivre en paix dans l'état civil est légitimé à retourner à l'état de nature et à faire usage de son droit naturel, de ce que Freud nomme la « liberté individuelle ». Si la vie d'un homme est mise en danger par exemple, il retrouvera les moyens de se défendre lui-même. Mais il ne se comportera plus en homme ou en femme « civilisé(e) ».
Parce qu'elle est fondée sur la
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