Que pensez-vous de la méthode de certaines entreprises qui utilisent le stress comme « carburant » de la performance ?

Qu’est-ce qu’est le stress ? Le stress est un mot anglais qui signifie « Étreindre, serrer, lier, pincer et offenser ».

Selon Monsieur Hans Selye Physiologiste canadien : « le stress est la réponse de l'organisme à des stresseurs, c'est-à-dire à des situations ou des événements qui sont perçus comme exerçant une demande ou étant agressants.

Il s’agit donc d’une réaction d’adaptation de l’organisme pour maintenir l’équilibre de l’état intérieur. Cette réaction mobilise l’énergie nécessaire à l’évaluation de la situation et à la prise de décision, augmente la faculté de perception et prépare à l’action.

Les grandes entreprises ont vu à travers ce « stress » un moyen d’augmenter leur performance.

Dans une première partie nous allons voir que cette situation de stress peut se révéler positive à court terme. La deuxième partie sera basée sur les conséquences négatives sur le long terme. Et la troisième et dernière partie traitera à mon avis des propositions pour les éviter.

De nos jours, presque toutes les grandes entreprises recherchent, l’excellence, la qualité totale, le respect de l’individu. Dans cet objectif, les managers exigent des salariés « toujours plus », « toujours mieux » et « toujours plus vite ». C’est un management de « mise sous tension » qui repose sur la logique du « gagnant-gagnant ». Cette méthode va engendrer chez les individus performants et motivés par la réussite professionnelle et la reconnaissance sociale une certaine angoisse, une nervosité qui ne va plus les quitter. Elle va même être ressentie comme positive et nécessaire à son fonctionnement. Ce stress devenu un allié et il va pousser les salariés à se surpasser toujours plus.

Sur une courte durée, le stress utilisé comme un carburant peut s’avérer positif.

En effet, le stress est avant tout un supplément d’énergie mobilisé par l’organisme pour sa propre défense. Une situation de stress acceptée et contrôlée dans un objectif précis peut avoir un effet dopant. Le système nerveux va libérer dans le sang deux hormones :

L’adrénaline qui va augmenter le rythme cardiaque, oxygéner les muscles et faciliter la libération des graisses et des sucres,

La noradrénaline qui intervient sur les fonctions mentales telles que le sommeil, l’humeur et le plaisir.

Ces hormones permettent de focaliser l’attention et stimule les capacités de raisonnement, jugement, adaptation et renforce l’énergie mentale et physique. Il est donc bénéfique à l’employé qui est heureux d’accroître ses performances et de gagner des défis mais surtout à son employeur, qui tire profit de cet état synonyme de rentabilité. Ce stress positif est appelé « Eustress ».

Cependant, si sur une courte durée, le stress peut être une source de motivation, de développement des capacités, sur une longue durée, il va être destructeur.

Pour retrouver un équilibre en cas d’atteintes répétitives au quotidien, le système nerveux va faire appel à d’autres ressources. Il va libérer d’autres hormones :

Le cortisol et le glucagon qui comme l’adrénaline vont procurer de l’énergie,

La dopamine qui va agir sur la mémoire et la réflexion,

La sérotonine qui favorise le sommeil,

L’endorphine qui agit comme un antidouleur.

La présence de ces éléments montre combien l’organisme lutte et même si biologiquement il est programmé pour se reconstituer, il a ses limites.

La situation de stress sur longue durée provoque un épuisement car l’organisme n’aura plus de défense. Le système nerveux ne pourra pas se régénérer.

Arrivé à cette phase d’épuisement on peut distinguer deux sortes de stress destructeurs :

Le stress léger phase à laquelle l’individu n’a pas encore pris conscience qu’il n’est qu’un objet que l’on rentabilise. Le manque d’énergie va provoquer irritabilité, insomnies, fatigue, difficulté à se lever le matin, à accomplir son travail et affronter les obstacles de la vie.

Le stress lourd ou « distress » provoqué par le choc entre la réalité et l’idéal professionnel de l’individu qui réalise soudain qu’il a été utilisé par l’entreprise pour assurer ses performances. C’est la « désillusion » qui va entraîner une déficience du système immunitaire provoquant anxiété, phobies, obsession, mauvaises décisions et autodestruction. C’est le Burn-Out !

Ces deux types de stress ont aussi des conséquences désastreuses sur le plan psychologique