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Émotion et prise de décision

Synthèse : Émotion et prise de décision. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  19 Janvier 2021  •  Synthèse  •  1 028 Mots (5 Pages)  •  516 Vues

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Résumé de l’article

Contexte : le DSM-5 énonce la difficulté de la prise de décision comme étant l’un des symptômes de la dépression. Malgré cela, peu d’études ont recherché la source de ces difficultés. L’hypothèse de cette recherche qui n’a connu aucune étude similaire à ce jour, tend à montrer les effets de la rumination abstraite ou concrète dans le regret post décisionnel des personnes dépressives notamment.

Méthode : deux études ont été menées via une analyse MANCOVA et ANCOVA.
58 participants (28 femmes, âge m = 32,78), lors de la 1ère étude. Des questionnaires CTNES, DASS-21, RRS, Regret Element Scale et Regret Scale ont été administrés. La 2ème étude, comprenait 70 participants (56 femmes, âge m = 19,47). Pour toutes les analyses statistiques, un niveau alpha de 0,05 a été utilisé.

Résultats : les deux études menées sont concordantes, et démontrent que la rumination abstraite conduit à des niveaux de regret post-décisionnel supérieurs à la rumination concrète. Par ailleurs, la rumination concrète est efficace pour entraîner une baisse du niveau de regret post-décisionnel. La recherche illustre ainsi le lien entre l’état émotionnel et le regret ressenti suite à la prise de décision.

Conclusion : cette recherche démontre qu'il est possible d'influencer le regret post-décisionnel en inférant des ruminations abstraites et concrètes. Aussi, la rumination abstraite produit des conséquences néfastes par rapport à la rumination concrète agissant négativement sur le regret post décisionnel des personnes dépressives.

Discussion

La recherche de Shanta Dey et al (2018) s’intéresse au rôle des émotions dans la prise de décision. Cette étude s’intéresse particulièrement à l’impact de la rumination sur le regret post décisionnel. Elle renforce la théorie de Bell (1982) ainsi que de Loomes et Sugden (1982), qui proposent une théorie du regret basé sur l’anticipation des émotions. Le regret est une émotion contrefactuelle (Meller et al., 1997; Weisberg & Beck, 2010), qualifiée d’émotion spécifique peu en lien avec la peur, la colère (Habib, cours chap.2 - p.1-2, 2015).

Depuis une trentaine d’années, la « rumination mentale » fait l’objet de nombreuses recherches, où elle est le plus souvent considérée comme un traitement cognitif de l’émotion. Une « théorie de la rumination » (Martin et Tesser, 1989, 1996), est d’ailleurs apparue suite aux travaux de Zeigarnik (1938), qui fit le constat suivant : les individus se souviennent davantage des tâches inachevées que des tâches pleinement réalisées. Ainsi, la rumination est considérée à court terme comme une réponse adaptative à un évènement émotionnel. A long terme, en revanche, elle est le signe d’une mauvaise adaptation psychologique. La rumination affecte donc de façon synchronique, le système cognitif et affectif, perturbant le processus de prise de décision. Une autre théorie renforce et complète l’étude de Shanta Dey et al. (2018), celle de la « régulation du regret » (Zeelenberg et Pieters 2007), qui énonce nettement les conditions face auxquelles, un individu aura du regret, ainsi que son influence sur la prise de décision (Habib, cours chap.2 - p.9, 2015). Aussi, la théorie « Risk as Feelings » de Loewenstein, Weber, Hsee et Welch (2001), qui met en exergue l’importance de l’influence des émotions ressenties pendant le processus décisionnel, consolide les hypothèses émises dans la présente étude.

L’apport de la recherche de Shanta Dey et al. (2018) est ici multiple. C’est en effet, la première étude de ce type à s’être orientée vers un public souffrant d’un trouble de l’humeur, à savoir la dépression. Elle met ainsi en lumière, l’importance de l’état émotionnel dans le regret faisant suite à la prise de décision. Mor & Winquist (2002) stipulent, à cet effet, que la rumination est la forme de pensée la plus fréquemment liée aux symptômes dépressifs. Les auteurs considèrent également, au regard des résultats, que la rumination concrète, pourrait être une stratégie utile à intégrer dans le cadre de la Thérapie cognitivo-comportementale. Cela favoriserait la diminution des niveaux de regret post-décisionnel dans la dépression.

Par ailleurs, des études antérieures telles que celles de l’influence spécifique des émotions sur la prise de décision (Blanchette & Richards, 2010 ; Lerner & Keltner, 2000), ont conduit à présenter le regret comme une émotion dite « intégrale ». Celles-ci correspondent à des expériences subjectives dont le ressenti est en lien avec le choix et le jugement présents. Ces études appuient donc autant les hypothèses émises, que les résultats obtenus dans la recherche qui illustrent que le niveau de regret post décisionnel est plus dense lorsque les individus se trouvent préalablement dans un état de rumination négative.

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