En quoi l’opinion peut-elle constituer un obstacle à la formation de l’esprit scientifique ?
Cours : En quoi l’opinion peut-elle constituer un obstacle à la formation de l’esprit scientifique ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar oceane007 • 1 Mai 2019 • Cours • 798 Mots (4 Pages) • 970 Vues
Intro :
D’après Platon, l'opinion est "quelque chose d'intermédiaire entre l'ignorance et le savoir". L'opinion est en effet une idée incomplète. Il s'agit de ces points ci que Bachelard traite dans La formation de l'esprit scientifique. Selon lui on ne peut en aucun cas associer l'opinion à la science mais au contraire les confronter. On peut alors se demander : en quoi l’opinion peut-elle constituer un obstacle à la formation de l’esprit scientifique ? Ainsi l’auteur organise son texte en deux parties. Dans un premier temps (l. 1 à 10) l'auteur met en valeur l’impossibilité d’associer l’opinion a la science et dans un deuxième t » temps (l. 10 à 18) Bachelard tente de nous faire comprendre qu'en science les questions posées sont plus importantes que les réponses.
Bachelard énonce d'emblée sa thèse, « La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion. » Autrement dit, la science s'oppose à l'opinion aussi bien dans ses buts que dans ses fondements. Contrairement à l’opinion, dont le fondement est un jugement personnel, qui est faillible de nature, la science elle, ressort du domaine de l’exactitude, tout est sujet à une démonstration scientifique qui montre une à partir d’une autre chose et qui aboutit à un résultat concret et correct. Même si il lui arrive quelque fois d’accepter l’opinion comme point de départ pour une analyse scientifique ceci est plutôt dans l’idée d’en démontrer ou d’en infirmer l’exactitude. Autrement dit, le scientifique est le seul à avoir raison quand celui qui ne l’est pas a toujours tort. L’auteur affirme que « l’opinion pense mal ; elle ne pense pas » (l 4) afin de traduire le coté subjectif de la pensée humaine contrairement à la pensée scientifique qui se base sur la raison. La science pour être objective doit se débarrasser de l’opinion, « on ne peut rien fonder : il faut d’abord la détruire » (l5). L’opinion fait partie des obstacles épistémologiques, elle nous fait croire que nous savons alors qu’en réalité non. L’opinion est considérée comme fausse ou douteuse, car elle cherche à s’imposer en dissimulant la faiblesse de ses fondements sous les apparences de la plus claire certitude. Afin de la surmonter, il faut être capable de mettre de côté ses préjugés. Il ne s’agit pas de donner raison à la pensée en croyant posséder une connaissance, qui n’est pas vraie, car ce n’est pas réellement un savoir mais plutôt l’illusion d’un savoir. Si on légitime l’opinion, elle aura toujours raison et va même nous empêcher de nous remettre en question. Socrate dira justement que « le début de la connaissance c’est de se reconnaitre comme ignorant ».
La science nous permet d’expliquer ce qui nous semble inconnus et d’en donner des preuves à travers des démonstrations. Penser ce n’est pas croire, penser c’est poser des problèmes à résoudre sans s’arrêter aux apparences. L’apparition d’un problème fait que la science existe. Le problème scientifique n’est pas spontané, il possède un fondement (les faits réels, observés, prouvés), il n’en ait que l’origine. Si les problèmes se posaient d'eux-mêmes, il n'y aurait pas de difficulté ; mais ils ne se posent pas, et c’est justement parce que l'opinion croit que la vérité lui est déjà donnée ou qu'elle la possède déjà, que rien pour elle ne fait problème. Pour la science, les certitudes subjectives ne sauraient donc suffire et devront être dépassées. Rien ne saurait être admis avant d’en avoir fait la preuve. La citation « rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit » (14) signifie pour Bachelard que, en science, les problèmes ne se posent jamais immédiatement. L'opinion elle par contre se montre immédiatement « vraie » à nos yeux. La science commence par une remise en question de tout préjugé, et par l’envie de ne rien accepter comme « donné » : tout doit y être construit, c'est-à-dire démontré ou déduit d'un résultat précédemment établi. L’opinion n’accepte aucune remise en cause car elle croit « posséder la vérité » ce qui met fin à toute tentative remise en question de celui qui pense. C’est pourquoi Bachelard, dans son texte est sévère face à l’opinion. Elle forge des stéréotypes, alors que la science revendique le droit de douter car dans la nature : « rien ne va de soi ». (l14)
...