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Contexte de mon intervention

Rapport de stage : Contexte de mon intervention. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  10 Avril 2016  •  Rapport de stage  •  3 465 Mots (14 Pages)  •  2 841 Vues

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CONTEXTE DE MON INTERVENTION

  1. Présentation de mon lieu de stage

C’est dans une unité de vie qui accueille 60 résidents, pour la majorité atteints de la maladie d’Alzheimer et de troubles apparentés que j’ai effectué mon premier stage de 420h.

Elle fait partie d’un EHPAD** privé accueillant 150 résidents au total. C’est un établissement médicalisé qui accueille des personnes âgées présentant des troubles psychiques liés à la maladie ou à la sénilité depuis 1968. Il est géré par une association. 

  1. Population accueillie

L’unité de vie a été créée pour accueillir des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et des démences qui y sont associées.

L’établissement est habilité à recevoir des bénéficiaires de l’aide sociale.

  1. L’équipe

L’établissement dispose d’une équipe pluridisciplinaire :

  • Au sein de l’établissement : cadre infirmier, médecin coordinateur, psychologue, médecin coordinateur, infirmières, aides-soignantes, aides médico-psychologiques, personnel de ménage, de cuisine, d’animation.
  • Personnel extérieur : kiné, dentiste, esthéticienne, coiffeuse, podologue…

[pic 1]

** Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes


LE TEMPS DU REPAS …

… RETROUVER LES CLES DU PLAISIR DE MANGER

  1. Les temps clés du quotidien

Dans son travail d’accompagnement de la personne dépendante, l’AMP utilise les temps clés du quotidien comme support. Dans une journée, on peut nommer les temps clés du quotidien suivants : le lever, la toilette, l’habillage, le repas, le déshabillage, le coucher.

Un temps clé du quotidien, c’est un rituel qui rythme la vie du résident tout comme les notes de musique rythment une mélodie. Ce sont des temps qui se répètent d’une journée à l’autre, ou même sur une même journée, et qui donnent le ton d’un repère dans le temps et dans l’espace. Le temps clé doit toujours se dérouler dans le même lieu, de la même façon, et au même moment de la journée.

En plus de répondre aux besoins physiologiques de l’être humain, dans le respect de ses besoins fondamentaux (© Théorie des besoins de l’homme selon Maslow) (Annexe 2), le temps clé du quotidien répond à ses besoins affectifs, sociaux et culturels.

  1. Présentation d’un temps clé du quotidien

C’est à partir d’une situation vécue sur mon lieu de stage que j’ai choisi de présenter le temps du repas. Le repas représente un temps clé du quotidien, puisqu’il intervient de manière répétitive chaque jour, même plusieurs fois par jour, et représente un repère important dans la vie de la personne. 

  1. Dimensions du temps du repas

A l’EHPAD, les repas font partie des moments privilégiés car ils rythment les journées des résidents. Les repas sont pris, principalement en salle à manger mais les résident peuvent, s’ils le souhaitent, être servi en chambre.

Manger est un acte incontournable de la vie. Il figure dans la pyramide de Maslow comme un besoin fondamental. Il est représenté par un apport des aliments en qualité et quantité nécessaire à notre organisme. Souvent pris en famille ou entre amis, le repas a des valeurs affectives et sociales, c’est un moment de partage. Manger est aussi une source de plaisir et de bien-être lorsque le repas est pris dans un endroit agréable, que les mets sont appétissants, et que l’on ressent une sensation de satiété à la fin du repas.

  1. Présentation de la personne

J’ai choisi de parler de Madame Anna, parce j’ai été touchée par son comportement d’isolement, faisant ressortir, en même temps, une grande angoisse l’empêchant de se mêler aux autres résidents pour prendre ses repas, et de ce fait, de se nourrir suffisamment.

Madame Anna, 84 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer, est envahie par une grande anxiété ; Lorsqu’elle arrive à l’EHPAD en août 2015, la psychologue et le cadre infirmier recueillent les informations qui serviront par la suite à réaliser son projet personnalisé. Il en ressort que Madame Anna est très désorientée, et que son envie principale est qu’on la laisse tranquille ; Elle ne veut pas sortir ni participer aux activités. Elle a besoin d’une aide partielle au lever et au coucher, et d’une aide complète pour la toilette. Elle est incontinente le jour comme la nuit. Madame Anna ne s’alimente pas spontanément et a besoin d’aide : elle est Apraxique et Agnosique. L’apraxie se définit par une incapacité d’exécuter les mouvements de façon coordonnée, et l’Agnosie est un trouble de reconnaissance et d’interprétation des objets familiers. Elle a également des troubles de déglutition, elle mange donc des aliments mixés et en très petite quantité.[pic 2]

Lorsque je la rencontre, je vois une dame qui déambule à longueur de journée, elle dit qu’elle est perdue, qu’elle ne sait pas où aller. Elle cherche « Catherine ». Quand je demande aux membres de l’équipe « qui est Catherine ? », ils me répondent que c’était l’aide à domicile de Madame Anna lorsqu’elle habitait encore chez elle ; ils ajoutent que Madame Anna a été placée dans l’établissement parce qu’elle faisait des sorties inopinées et mettait ainsi sa vie en danger.

Madame Anna parle beaucoup et questionne souvent les soignants. Elle leur demande où elle est, où est Catherine, si elle va bien. Elle leur dit qu’elle a peur, qu’elle ne peut pas rester ici, qu’il y a trop de monde, que ce n’est pas chez elle, qu’elle ne veut pas déranger… Elle a besoin d’être rassurée. Elle ne communique pas avec les autres résidents et accepte rarement de se joindre à eux pour les repas. Lorsqu’elle accepte de s’asseoir à table, elle n’y reste que très peu de temps, donc pas suffisamment pour s’alimenter de manière correcte et suffisante.

L'action de manger apporte au corps la vitalité indispensable pour continuer à vivre ; Les calories apportées chaque jour apportent l’énergie nécessaire au bon fonctionnement des organes vitaux. On a donc besoin de manger pour continuer à faire fonctionner correctement le corps et l'esprit.

En ce qui concerne Madame Anna, la dénutrition aggrave considérablement son état de santé. Aussi, son arrivée récente dans l’établissement la plonge dans un état d’angoisses latentes, qui lui a fait oublier les notions de plaisir que procurent le temps de repas.

Ainsi, l’objectif de mon intervention vise à trouver les moyens pour Madame Anna de maintenir des besoins nutritionnels suffisants, de retrouver les clés du plaisir de manger et de se familiariser à son nouveau lieu de vie, afin d’atténuer ses angoisses.

  1. Mon intervention

Ce soir là, il est 18h, et, comme chaque soir à la même heure, c’est le moment du repas pour les résidents de l’EHPAD. L’équipe de soignants installent tout le monde à table. Les chariots contenant les repas maintenus au chaud sont arrivés dans la salle à manger. 4 soignantes sont occupées à servir, alors que d’autres sont à table pour aider les résidents qui ne peuvent plus s’alimenter seuls.

Dans la salle à manger, nous avons des listes pour repérer les résidents qui mangent des aliments entiers, hachés, mixés, ou qui présentent un régime particulier (ex les diabétiques…). Y est aussi précisé les personnes qui ont des risques de fausse route et qui, de ce fait, boivent de l’eau gélifiée.

Madame Anna déambule et refuse de s’installer avec les autres résidents. Je vais vers elle, tout doucement pour ne pas l’effrayer, et lui parle gentiment : « Bonjour Madame Anna, est-ce que vous allez bien ? » « Non… »  « Est-ce que vous avez faim ? » « Oui, mais je ne mange pas là, il y a trop de monde… » « Vous voulez bien venir avec moi ? ». En même temps je lui prends le bras, et elle accepte de me suivre. Mon objectif est de l’installer à table afin qu’elle puisse s’alimenter.[pic 3]

Comme chaque fin de journée Madame Anna est fatiguée et a beaucoup de mal à marcher… Je la guide vers la salle à manger. Elle est apeurée. Elle observe les autres résidents attablés, et me dit « je ne vais pas là, il y a trop de monde » « je ne peux pas ». Arrivées au salon, elle me demande de la laisser parce qu’elle est fatiguée. Je lui propose donc de s’asseoir dans un fauteuil, et je m’assois juste à côté. Je discute un peu avec elle et lui demande si elle veut que je lui amène à manger, je lui explique que je vais rester avec elle, que je vais l’aider à manger, qu’on ne sera que toutes les deux, tranquilles, au calme et que personne ne viendra nous déranger. Elle accepte. Je mets une table adaptable devant elle et vais lui chercher son repas. Elle attend calmement mon retour.

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