La contestation des démocraties.
Étude de cas : La contestation des démocraties.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar volta • 31 Janvier 2023 • Étude de cas • 3 507 Mots (15 Pages) • 257 Vues
Eloi TG5 Moritz
EMC
La contestation des démocraties.
Le mouvement des gilets jaunes
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Plan :
Introduction p.1
I. Qui sont les gilets jaunes ? L’origine du mouvement. p.1
II. Evolution du mouvement. p.3
III. Le mouvement des gilets jaunes : un révélateur d’une crise démocratique en France. p.5
Conclusion p.7
Sources p.8
Problématique : Au delà de la crise sociale, le mouvement des gilets jaunes est-il le reflet des fragilités de la démocratie en France ?
Introduction :
Le mouvement dit des “gilets jaunes” a débuté en France en 2018 par des manifestations régulières tous les samedis partout en France. Au départ les revendications portaient sur l’augmentation du prix de l’essence et donc de la baisse du pouvoir d’achat mais au fil du temps elles se sont étendues : augmentation du Smic, retraites, référendum d’initiative populaire... Le mouvement largement soutenu par la population française, a rassemblé plusieurs milliers de personnes avec des conditions de vie, des professions et origines différentes pendant plusieurs mois. Ce mouvement a révélé une véritable fracture entre les “élites” et les classes populaires : fracture géographique, économique, sociale, fracture entre les habitants des grandes villes et le monde rural. Né sur les réseaux sociaux et apparu de manière inattendue sur les ronds-points des territoires ruraux, ce mouvement a mis en lumière un certain nombre de problèmes sociaux au sein d’une grande partie de la population française depuis plusieurs années et qui passaient inaperçus jusque-là.
Nous pouvons nous demander : Au delà de la crise sociale, le mouvement des gilets jaunes est-il le reflet des fragilités de la démocratie en France ?
En premier lieu, nous verrons qui sont les gilets jaunes et l’origine de leur mouvement. Puis, en deuxième lieu nous étudierons l’évolution du mouvement. Enfin, en dernier lieu nous montrerons que le mouvement des gilets jaunes est révélateur d’une crise démocratique en France.
- Qui sont les gilets jaunes ? L’origine du mouvement.
Le mouvement des “gilets jaunes” a débuté le 17 novembre 2018 par le blocage des ronds-points et des axes routiers. Ce mouvement va ensuite se poursuivre plusieurs mois et ébranler fortement le Président Emmanuel Macron et son gouvernement. Ce mouvement est marqué par une grande diversité. Toutefois, il apparaît que les “gilets jaunes” sont pour la plupart des personnes aux revenus modestes, vivant principalement en milieu rural ou dans des villes moyennes. Leur protestation née sur les réseaux sociaux et a pour origine la hausse du prix des carburants. Mais peu à peu ils élargissent leurs revendications à la lutte contre l’augmentation des taxes et celles des inégalités. Ce mouvement se distingue des mouvements sociaux traditionnels
car il n’est pas mené par les syndicats[1]. Les participants ont également une défiance face aux personnalités politiques et ceux qui gouvernent qui sont accusés de n’avoir rien fait pour lutter contre les injustices sociales, fiscales ou encore territoriales pendant des décennies. Emmanuel Macron est plus particulièrement pris à partie. On lui reproche de prendre des décisions favorables aux riches et d’être arrogant. En effet, la majorité des acteurs de ce mouvement sont les personnes les moins aisés financièrement.
Du 14 décembre 2018 jusqu’au 8 janvier 2019 une étude a été réalisée par Elabe et l’Institut montaigne. Ce sont pour la plupart des actifs (57%) : ouvriers, employés avec un niveau de vie inférieure à la moyenne, et une forte proportion de femmes ; des retraités (21%), des chômeurs (11%) et des étudiants (3%). De plus la diagonale du vide est sur-représentée (bande du territoire français entre la Meuse et les Landes dans laquelle la densité de population est faible). Les femmes seules avec enfants représentent 12% du mouvement. Le niveau de vie moyen des gilets jaunes est de 1486€ soit en dessous du niveau de vie moyen de l’ensemble de la population française (300€ de plus). Cette enquête montre qu’ils ont l’impression de vivre dans une société injuste, ont un sentiment de déclassement : 69% d’entre eux estiment que leurs parents vivaient mieux qu’eux au même âge. Cette enquête dévoile aussi un manque de confiance dans les acteurs de la société, principalement politique.
Le mouvement des Gilets Jaunes est comparable à celui des Bonnets rouges[2], car il agrégeait différentes catégories sociales, avec des alliances improbables, que les Gilets jaunes avaient au départ. Le mouvement des Bonnets rouges s’est éteint quand l’écotaxe a été suspendue, mais il y avait aussi d’autres revendications, comme “Vivre, travailler et décider”. Les Bonnets rouges avaient croisé des demandes territoriales et sociales, même si ce n’est pas exactement la même chose car il y avait des organisations professionnelles à l’origine.
Le mouvement des Gilets Jaunes c’est très rapidement diffusé avec comme signe de ralliement des manifestants le port du gilet jaune. En effet, le gilet jaune est très voyant, permet de se distinguer facilement et tout le monde en possède un car c’est obligatoire d’en avoir un dans son véhicule, ce qui permet même aux personnes les plus défavorisées de se faire remarquer dans ce mouvement. D’autre part comme le gilet jaune est lié aux moyens de transports, c’est un symbole en plus pour montrer la revendication sur les prix des carburants des véhicules. Ce mouvement était perçu de manière positive par une partie de la population française, certains manifestant leur soutien en mettant en avant leur gilet jaune dans leur véhicule. De plus, le mouvement réunit un grand nombre de personnes aux revendications différentes. En effet, Les « gilets jaunes » ont été invités à retenir dans une liste de 17 revendications. Trois ont été citées par plus de la moitié des « gilets jaunes » :
- L’augmentation du pouvoir d’achat, citée par 66 % des « gilets jaunes ». Cette revendication est plus souvent citée par les « gilets jaunes » peu ou pas impliqués (68 %) que par les « gilets jaunes » très ou plutôt impliqués (60 %).
- La baisse de la rémunération des élus et des hauts fonctionnaires d’État, citée par 58 % des « gilets jaunes ». Cette revendication n’est portée que par 49 % des « gilets jaunes » très impliqués.
- La réduction des taxes sur les carburants, citée par 53 % des « gilets jaunes ». Ce sont les « gilets jaunes » non impliqués qui se montrent les plus en pointe sur cette revendication.
Ainsi, chaque manifestant a un degré d’implication différent dans le mouvement en lui-même. Des manifestants passent tous leurs week-ends sur des ronds-points quand d’autres passent seulement une heure dans le mois à rencontrer leurs amis qui protestent et à leur donner un coup de main.
II. Evolution du mouvement.
Le mouvement des gilets jaunes débute officiellement le 17 novembre 2018. C’est à partir de cette date que tout les samedis les manifestants vont se retrouver autour des ronds points et dans les rues des grandes villes afin de faire entendre leur revendications. Cela a conduit à la formation de petits groupes prenant part à d’autres actions, comme par exemple « monter à Paris en manif ». Bien qu’il soit certain que pour beaucoup de gilets jaunes des ronds-points les manifestations ne leur correspondaient pas. Certains manifestants de Paris espéraient réellement aller chercher Emmanuel Macron à l’Élysée suite à sa déclaration de juin 2018 dans le cadre de l’affaire Benalla : « le seul responsable, c’est moi, qu’ils viennent me chercher » laquelle donna aussitôt lieu à ce slogan émis dans les manifestations : « Emmanuel Macron, ô tête de con, on vient te chercher chez toi ! ». Dans un même temps le côté convivial et chaleureux du mouvement des ronds-points a amené les gilets jaunes à privilégier les lieux où les manifestants se font nombreux et à former de gros points de rassemblement en délaissant le rond-point à côté de chez eux. Le mouvement déborde très rapidement, en effet certaines personnes faisant parti du mouvement utilise des méthodes radicales. Par exemple sur le parking d'un centre commercial à Angers le 23 novembre, un gilet jaune avec un engin explosif autour du cou s'est rendu après six heures de négociations avec la police, menaçant de se faire exploser si Emmanuel Macron ne reçoit pas le mouvement à l’Élysée. De plus, dans de nombreuses communes de l'île de La Réunion, un couvre-feu a été imposé entre 21h et 6h du matin du 20 au 24 novembre. Emmanuel Macron mobilise l'armée après les débordements dans la région. Par la suite le 24 novembre les gilets jaunes pénètrent sur les Champs-Élysées et de nombreuses violences ont lieu, l’avenue est saccagée. Les commerces et vitrines sont brisés et incendiés. Certaines personnes ressortent de cet incident blessés et d’autres se font arrêter par les forces de l’ordre. Le week-end suivant, c’est l’Arc de triomphe qui est à son tour saccagé. C’est à partir de ce moment là que nous commençons à comprendre les répercussions du mouvement et l’ampleur qu’il prend. Les mois qui suivent les blocages des axes routiers et les manifestations continues dans le pays. Des incidents et des violences se feront à maintes reprises entre les forces de l’ordre et les manifestants, essentiellement sur les manifestations des Champs-Élysées.
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