Pourquoi réintroduire le métier au cœur de la gestion contemporaine?
Dissertation : Pourquoi réintroduire le métier au cœur de la gestion contemporaine?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar maddyjoa • 29 Mars 2017 • Dissertation • 1 431 Mots (6 Pages) • 1 133 Vues
Pourquoi réintroduire le métier au cœur de la gestion contemporaine?
Depuis des temps immémoriaux les hommes s’adonnaient à plusieurs activités qui nécessitaient une forme de gestion empirique. A titre d’exemple nous pouvons citer : la planification de la migration, l’organisation des campements, la gestion de la vie de la caverne, l’organisation de la chasse, le contrôle de l’apprentissage de la pêche, etc.
Toute cette dynamique était inscrite dans un contexte où la priorité n’était pas liée à des besoins illimités et à l’accumulation, toutes choses qui mènent malheureusement à la rareté et à la pénurie.
Il y a environs 12000 ans, à la fin du nomadisme et d’une économie de prédation et le début de la sédentarisation et d’une économie de production (agriculture, élevage, métallurgie), de plus en plus de métiers commençaient à faire leur apparition. Et durant cette période on assiste à plusieurs réalisations telles : la muraille de Chine, les pyramides d’Égypte, les temples mayas et incas, l’empire romain (gestion de l’armée, construction de routes, d’aqueducs…). Ces réalisations étaient l’œuvre conjugué de plusieurs corps de métier comme des architectes, des ingénieurs, des sculpteurs, des artisans, pour ne citer que ceux-là.
Entre les années 1780 et 1870, avec la révolution industrielle on observe 3 phénomènes:
– l'introduction de la machine à vapeur, qui permet la mécanisation;
– le remplacement de l'artisanat rural par la fabrication dans les usines des villes;
– l'apparition de 2 classes sociales distinctes mais interdépendantes, la bourgeoisie et la classe ouvrière.
Ainsi, les 2 éléments les plus importants pour un artisan, à savoir le contrôle de tout le processus de production et la propriété de ses outils de travail, tend à disparaitre au profit des grandes manufactures où un regroupement d'artisans travaillent tous dans le même atelier pour un patron.
À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, les idées de Taylor en ce qui a trait à l’organisation du travail font l’affaire des patrons d’entreprises qui s’approprient du savoir faire des ouvriers en instaurant ce qu’on appelle l’organisation Scientifique du travail (OST), un système de management dogmatique, trop rationnel, qui considère l’employé comme une machine, qui insiste trop sur les économies de temps et d’argent et ne s’intéresse qu’à l’administration des choses. Cette déshumanisation du travail provoque une contestation de plus en plus vive : Absentéisme, " turnover " important. Il provoque également la naissance d'un pouvoir syndical important et des conflits sociaux de plus en plus durs contre les cadences infernales ou le salaire au rendement.
Il a fallu une nouvelle réflexion avec Elton Mayo et ses collaborateurs. Ainsi de nouvelles approches fondées sur la sociologie et la psychologie vont alors voir le jour.
Pour Mayo l’entreprise est un espace social où se développent des rapports formels et informels, des cultures de groupe, un lieu d’expression du collectif, des jeux politiques et un manager doit toujours tenir compte de la culture du groupe et des forces politiques.
Toutefois l’école des relations humaines est descriptive, elle contextualise à l’excès, analyse trop et mène parfois à la paralysie du gestionnaire et ne s’intéresse qu’au management des personnes.
Donc la difficulté des entreprises à susciter un engagement durable des collaborateurs, à se doter d'organisations agiles et à réduire la souffrance au travail, mettent en évidence l'inadaptation du modèle managérial dominant face aux mutations contemporaines. D’où l’arrivée d’une nouvelle conception du management appelée « management renouvelé ». On assiste à une nouvelle façon de diriger qui considère les employés comme les ressources les plus adaptatives, les plus innovatrices, les plus créatrices et les plus enrichissantes qui soient.
D’où la nécessité de rétablir le sens du travail en introduisant le métier au cœur de la gestion contemporaine. Mais en quoi consiste cette réintroduction du métier ?
Quelqu’un qui exerce un métier jouit d’une certaine satisfaction dans son travail et se sent utile. L’exercice d’un métier est synonyme d’implication, de responsabilisation et de qualité. Cela donne un sens à la vie de la personne, c’est une forme d’Intégration sociale, une protection contre la puissance de l’État.
Ces sentiments ont disparu avec le management classique. Avec Taylor on assiste à la déqualification et démotivation des travailleurs. Avec Fayol c’est la dépersonnalisation du métier. Le travail est devenu une prison obligatoire pour pouvoir survivre. C’est une question de boucler un nombre d’heures de travail et on n’en tire aucune fierté. On n’est même pas capable de parler de notre journée de travail à nos proches, tant qu’on n’est pas fier. On n’a pas ce sentiment d’appartenance, le sentiment de se sentir utile, d’avoir accompli quelque chose de positif. C’est comme si on ne tire aucun plaisir dans ce qu’on fait comme travail. Cette perspicacité qu’il y a dans le fait de comprendre les choses dans les moindres détails, cette envie d’apprentissage, de maitrise de son travail semble être « chose du passé ».
On constate une dégradation de la situation de l’homme au travail. Le profit devient l’objectif prioritaire. Francis Cardolle (métier et management, p7) dit qu’il faut faire en sorte de trouver une autre organisation du travail, sinon l’aventure humaine risque de mal terminer.
Il continue pour dire que trop souvent, l'étiquette du contenant l'emporte sur le contenu. Nous avons cessé de valoriser les métiers et les personnes qui les exercent. Un homme qui possède un métier, qui l'exerce avec honnêteté, conscience et fierté
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