Stage animation en HEPAD

J’effectue mon stage d’AMP dans un EHPAD, il se situe en centre-ville à Valence dans la Drôme. Cet établissement a une capacité d’hébergement de 80 lits, ainsi que 11 dans l’unité de vie dédiée aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Il bénéficie également d’un parc aménagé accessible à tous. Les personnes âgées sont accompagnées par des équipes spécialisées. La prise de soin repose sur un projet de soin individualisé qui permet d’accompagner les résidents avec respect ainsi que dans leurs habitudes et leurs rythmes de vie. Le suivi médical est assuré par une équipe pluri-professionnelle (IDE, médecin, Aide-soignante, AMP), il y a aussi un PASA (pôle d’activités et de soins adaptés) et des intervenants extérieurs pour la kinésithérapie, la psychomotricité et l’ergothérapie. Une animatrice est en permanence dans l’établissement qui organise des animations régulières.

Dans l’unité de vie Alzheimer, j’ai pu observer Madame B, une dame de 83 ans qui déambule souvent pendant la journée dans l’unité. J’ai pu constater que la fille de cette personne venait parfois après le repas, qu’elle fredonnait souvent l’air d’une chanson pour accompagner sa maman ou la sortir en promenade. Madame B est très souvent en opposition, donc il est parfois difficile de lui communiquer des directives : que cela soit pour prendre son repas ou pour les soins. Je me suis aperçue que la chanson était un moyen de communication stratégique et tout en douceur pour que cette dame veuille bien aller là où on l’emmène, lorsqu’elle n’est pas décidée. Je m’approche de ces dames et pose la question à Madame B : « Aimez-vous chanter » Elle me répond : « oui, beaucoup» et sa fille me fait un signe affirmatif de la tête. Après quelques semaines, j’ai pu observer ses rituels, ses temps de repos ainsi que ses temps d’agitation. Un jour je chantonnais près de Madame B et tout doucement je l’ai entendue reprendre le refrain avec moi. Je propose alors à l’équipe un projet d’animation musicale basé sur le chant. L’objectif sera de l’intéresser et de lui apporter un apaisement ensuite lui faire passer une fin de matinée agréable et gaie. Par ailleurs elle pourra grâce aux chants travailler sans efforts sa mémoire. Je choisis pour ce moment Madame B et une autre dame qui est souvent avec elle: Madame S. Cette personne était propriétaire d’un café; elle n’hésite pas à chantonner, notamment avec certains membres de l’équipe.

Le chant et la musique font partie intégrante de la vie, l’idée de faire chanter ou écouter un morceau de musique peut apporter du bien-être, de la détente, cela peut aussi éviter l’agressivité et diminuer les tensions. C’est aussi une forme de communication qui est en général très appréciée par ces personnes et elle permet également de stimuler leurs fonctions cognitives sans efforts conscients (ex : le langage, la mémoire).

Avant le repas les personnes sont désœuvrées, elles attendent et parfois se disputent: donc ce moment me semble approprié pour inclure un univers musical apaisant. N’ayant pas de précaution particulière à prendre pour ces personnes, l’équipe adhère et accepte mon projet, me donnant carte blanche pour intervenir. J’ai pu prendre des cahiers de chansons dans une armoire prévue à cet effet. J’avais pris quelques précautions auparavant et validé deux ou trois chants en amont avec ces dames ne voulant pas les mettre en difficulté. Ce mardi en fin de matinée dans la salle à manger de l’unité, les résidents sont assez calmes. Madame B. déambule ainsi que Madame S. Je dispose quelques chaises en demi-cercle dans la salle et propose à ces dames de venir me rejoindre pour chanter, ce qu’elles acceptent. Je les fais assoir (je m’accompagne d’une guitare pour ce projet). Je suis debout à côté d’elles, le demi-cercle est petit, elles sont tout près de moi, je commence à jouer et à chanter doucement le premier couplet. Madame B et Madame S me regardent en souriant, elles ont l’air de trouver l’instant agréable. Madame S me surprend en entonnant avec moi le deuxième couplet, je l’incite pour qu’elle continue, ce qu’elle fait. Madame B semble plus timide, je