BNP Paribas fait entendre sa voix sur le niveau de capital exigé
Rapports de Stage : BNP Paribas fait entendre sa voix sur le niveau de capital exigé. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresAussi, nous comprenons très mal que les établissements importants, tels que le nôtre, puissent être sur-pénalisés pour ce qui relève des fonds propres ».
Si le montant des fonds propres durs va être triplé, cela permettra aux groupes bancaires de pouvoir mieux encaisser les chocs et autres remous de taille. Mais aussi de gérer les pertes sans pour autant plonger le système financier dans le rouge. C’est en tous les cas ce qu’affirment les régulateurs.
Le patron de BNP Paribas a frappé du poing sur la table en évoquant ces exigences qu’il qualifie de « pénalisation ».
M. Prot pense en effet que ces exigences vont en fait clairement affecter le financement de l’économie, et ce, dans un temps où les clients ne sont pas du tout armés pour le supporter. « Chez BNP Paribas nous sommes légitimistes. Et si on nous impose une augmentation de notre capital, nous porterons notre niveau requis sans peine et sans non plus lever aucun fonds propre sur le marché » s’est réjoui le banquier avant de conclure ainsi :
« Cela dit, ce qui ne changera pas c’est que nous ne nous priverons pas d’exprimer nos avis, même si ceux-ci devaient déranger ».
Liquidité : les banques françaises cherchent la parade face aux futures contraintes de Bâle III
En France, les derniers calculs des banques feraient état de ratios plus faibles encore que ceux évoqués en décembre. Outre l'impact sur le crédit, elles échafaudent des pistes pour capter l'épargne aujourd'hui hors de leur bilan.
Le tableau est encore plus sombre qu'anticipé, au point d'être illisible. Le Comité de Bâle s'est voulu rassurant mi-décembre sur le bon respect par les banques au niveau mondial des futures contraintes de liquidité. Les chiffres européens le sont moins, et ceux des banques françaises, après un regain d'optimisme, seraient plus négatifs que ne le laissait entrevoir le premier examen. Hier, Frédéric Oudéa, le président de la Société Générale et du comité de régulation de l'Institut de finance international (IIF), qui représente 400 grandes banques mondiales, soulignant l'inquiétude de la profession sur les ratios de liquidité, a prié le Comité de Bâle « d'établir un dialogue avec l'industrie pour examiner son impact réel, identifier ses conséquences inattendues et décider des corrections nécessaires ».
Quand les régulateurs exigent qu'elles constituent une réserve de ressources qui compense à 100 % leurs pertes de capitaux sous trente jours dans le cas d'une crise similaire à celle de 2007, les banques affichent un taux de 83 % au niveau mondial et de 67 % en Europe, selon l'Autorité bancaire européenne. Le Vieux Continent porte le plus lourd fardeau en termes de nouvelles liquidités à dégager pour satisfaire aux exigences des régulateurs : 1.000 milliards d'euros sur 1.730 au total. Dans le cas d'une crise de plus d'un an, les groupes européens se révèlent plus résistants, avec un ratio d'au moins 91 % (le « Net Stable Funding Ratio », NSFR) contre 93 % au niveau mondial. Mais c'est encore eux qui doivent lever l'essentiel des ressources : 1.800 milliards d'euros sur 2.890.
Soulagement de courte durée
Dans un premier temps, les établissements français disposaient, selon certains experts, d'environ 44 % des réserves exigibles pour une crise d'un mois, soit moitié moins que la performance mondiale. Après avoir affiné leurs calculs, ils étaient cependant parvenus à inclure une plus grande part de ressources de clients jugées stables. Le soulagement a été de courte durée. « Le dernier calibrage est encore inférieur, et pour certaines banques autour de 20 % », va même jusqu'à avancer un banquier.
Le Comité de Bâle a inclus deux modifications majeures. D'une part, la création d'un nouveau coussin de liquidités, égal à au moins 25 %. La mesure vise à ce que les banques ne comptent pas sur des dépôts qui rentreraient à leur bilan en cas de crise. D'autre part, les réserves obligatoires auprès des banques centrales ne seraient pas comptabilisées dans les ressources. Les banques sont donc dans le flou, les modes de calcul variant qui plus est d'un pays à l'autre. Seule certitude, « les montants à lever représentent 15 % du PIB européen. Les régulateurs sont en train d'importer un "credit crunch" », estime un responsable financier.
Face à de telles contraintes, les banques explorent des pistes pour capter les liquidités actuellement hors bilan, notamment l'assurance-vie en France. Selon les chiffres de la Banque de France, l'épargne qui leur échappe pèse plus de 1.700 milliards d'euros, quand elles en attirent environ 1.000 milliards. L'objectif est de créer des vases communicants. Certains pensent à ressusciter le plan d'épargne populaire (PEP), disparu en 2003, en demandant l'alignement fiscal de son rendement sur celui de l'assurance-vie. Mais
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