Biographie De Paul Cézanne

té 1839-1906, Art Création Réalisation, 1995.)

Biographie

Paul Cézanne est né à Aix-en-Provence en 1839. Il suit ses éttudes au collège Bourbon où il se lie d'amitié avec Émile Zola. Comme son père le destine au droit, il s’inscrit à la faculté avant de s’orienter définitivement vers la peinture à l’Académie Suisse,en 1861 ou il rencontre Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir, Claude Monet, Alfred Sisley, et Guillaumin.

Il échoue au concours d’entrée à l'École des Beaux-Arts à cause de son tempérament excessif. Ses premiers tableaux sont très tourmentées, violents, influencés par les oeuvres caravagesques et la littérature. Puis, très vite, il se consacre aux paysages et à la nature morte.

Il s’unit avec un groupe d’artistes partageant son intérêt pour la nature ; la presse les appellera les impressionnistes. Cézanne gardera un dialogue permanent avec Pissarro et Guillaumin, avec lesquels il partage le souci d'une représentation exacte de la nature. Il se brouille avec Zola et c’est la fin de leur amitié.

Dans Nature morte à la soupière » de 1877, on voit apparaître des déformations des volumes et de la perspective. Il trouve des solutions en géométrisant ses peintures. Il cherche des lignes fortes qu’il optimise, constituant ainsi des ossatures très architecturées.

Dans les années 1885/1890, il travaille essentiellement par série et séjourne de nouveau à Aix-en-Provence. Il abandonne les coups de pinceau apposés au hasard. Les touches de couleurs se firent plus larges, le mouvement indiquant la direction. Dans « Arbre et maison » de 1885, la géométrisation est plus nette, l’espace est plat, fragmenté. Son sujet de prédilection devient alors « la montagne Ste Victoire » qu’il traite de différents points de vue, dans différents styles et en toute saison, plus d'une soixantaine de fois. Il ordonne ses formes et ses volumes de façon rigoureuse, en une construction géométrique qui préfigure le cubisme.

(cf. Coutagne, Denis, Cézanne en vérité(s) : Je vous dois la vérité en peinture et je vous la dirai, Actes Sud, 2006.)

Il réalise également plusieurs portraits, notamment de sa femme et de sa mère. Dans « La femme à la cafetière », la présence du personnage est donnée par la géométrisation. Le corps est travaillé par un jeu de déconstruction et de reconstruction des formes. Les couleurs faites de petites touches donnent l’illusion du volume. Le personnage est ainsi traité comme une nature morte.

(cf. Coutagne, Denis, Cézanne en vérité(s) : Je vous dois la vérité en peinture et je vous la dirai, Actes Sud, 2006.)

En 1895, la rétrospective organisée par Ambroise Vollard marque un tournant pour Cézanne, jusqu'alors rejeté au Salon et peu apprécié lors des expositions impressionnistes. Cette exposition le fait connaître auprès d’artistes tels que Émile Bernard et Maurice Denis. Ses peintures poussent à l’extrême la géométrisation, comme dans les « joueurs de cartes » ou « les grandes baigneuses » : les éléments descriptifs disparaissent au profit de la construction. « Les figures aux formes trapues deviennent les éléments d’un assemblage pictural rigoureusement […] ordonné » (petitpalais). Elles ne correspondent à aucun canon de beauté classique, elles ne sont pas identifiables, elles ne sont plus qu’un motif.

(cf. Leveque, Jean-Jacques, Paul Cézanne, le précurseur de la modernité 1839-1906, Art Création Réalisation, 1995. )

Le samedi 20 octobre 1906, il quitta de fort bonne heure, comme de coutume, son appartement de la rue Boulégon pour se rendre à ce qu'il appelait « l'atelier », une maison de campagne à mi-flanc d'une colline, au nord, vers Puyricard; on domine de là la ville d'Aix et la vallée de l'Arc où flottent en toutes saisons des brumes cotonneuses. En plein air, sur le seuil de la porte, il s'installe avec le modèle, un vieux marin, et se met au travail. Les heures passent, et, tout à coup, vers onze heures, l'artiste tombe, terrassé par une congestion pulmonaire. On le ramène en ville; sa sœur accourt. Il a des alternatives de délire et de lucidité qui ne laissent pas d'espérance. Il meurt le lundi dans la matinée, doucement.

(cf. Charles Morice, Paul Cézanne, Paris, Mercure de France, 1907)

Qu’est-ce Cézanne nous a laissé ?

Paul Cézanne s’est inspiré des artistes romantiques du XIXe siècle, du réalisme, et de l’impressionnisme pour développer un art très personnel. Il a influencé de nombreux artistes du XXe siècle par son art à la limite de l’abstraction. Par son sens de la construction, la géométrisation qu’il impose aux formes, le fractionnement de point de vue, il annoncerait les recherches de Picasso et Braque. Par son sens de couleur : éclatante, pure, indépendante des tons réels, sans recours au dessin, il préluderait à Matisse et Derain. Ainsi, l’œuvre de Paul Cézanne est une synthèse importante de l’art de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.

La place exceptionnelle de Cézanne dans l’histoire de la peinture moderne est due beaucoup