Communication d'un plan d'intervention

Dans le domaine de l’éducation, l’unicité est un aspect primordial à prendre en considération en tant qu’enseignant, puisque tous les enfants se développent à un rythme différent. Pour cette raison, l’élaboration d’un plan d’intervention peut devenir nécessaire pour offrir un accompagnement suffisant aux besoins d’élèves particuliers, et ainsi, leur offrir les outils nécessaires pour les diriger vers la réussite. Lorsque cette pratique éducative devient nécessaire, les intervenants doivent tous être impliqués dans le développement du plan vu l’ampleur de la démarche. Cette dernière se scinde en quatre périodes distinctes, soient la collecte et l’analyse de l’information, la planification des interventions, la réalisation des interventions et la révision du plan d’intervention (Ministère de l’Éducation, 2004, p.25). Cette démarche a pour but d’analyser l’évolution des performances de l’enfant concernant le ou les défis ciblés. Voici donc un dossier permettant d’établir un plan d’intervention.

Pour commencer, lors de la période de collecte et d’analyse de l’information, il est impératif de s’informer sur le cheminent scolaire et personnel de l’enfant selon les besoins ciblés. De cette façon, en prenant connaissance de son dossier, l’enseignant est en mesure de voir si un autre intervenant auparavant avait déjà remarqué une problématique chez l’enfant. Il faut savoir si l’enfant a un trouble ou une prédisposition quelconque pour mieux définir ses capacités cognitives et comportementales. Ensuite, lorsque les antécédents de l’enfants ont été analysés, les travaux et les comportements actuels de l’enfant doivent eux aussi être observés. À ce moment, s’outiller d’une grille d’évaluation pour cibler les comportements dérangeants et les interventions y ayant été associées doivent être recueillis dans des documents servant de preuves pour offrir de meilleures observations en lien avec les défis à établir. Ensuite, quand les observations ont été recueillies, il est possible de cibler les intervenants à impliquer dans l’élaboration d’un plan d’intervention. Parfois, des intervenants peuvent être ajoutés au plan d’intervention en ayant pour première tâche de continuer à observer l’enfant. Par exemple, un ergothérapeute peut être invité en classe pour écarter des diagnostics et permettre à l’équipe d’intervention de mieux cerner la situation vécue par l’enfant en question. Lorsque les observations sont complétées par les membres du personnel, l’évaluation peut être recommandée par un spécialiste, tel qu’un médecin, un psychiatre, etc. Lorsqu’aucun plan n’a encore été établi, il est pertinent de prendre du recul et d’analyser le niveau d’adaptation déjà mis en place par l’enseignant. Cela permet de mieux cerner les niveaux d’autonomie et d’accomplissement de l’enfant ciblé en comparaison avec ses pairs. Malgré le concept d’unicité chez l’enfant, il est possible de cerner le besoin d’établir un plan d’intervention pour un enfant selon l’aide nécessaire à sa réussite. Comme représenté dans le modèle d’intervention à trois niveaux, environ 80% des élèves d’une classe nécessite des interventions universelles, environ 15% des élèves nécessitent des interventions ciblées et environ 5% des élèves nécessitent des interventions spécialisées et intensives (Ministère de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, 2015, p.23). En se basant sur cette pyramide, il est possible de positionner les besoins de l’élève ciblé dans la pyramide. Situer l’enfant dans le modèle à trois niveaux permet de mieux comprendre l’orientation que les moyens retenus pour le plan d’intervention pourront prendre. Lorsque toutes les observations sont consignées et que toutes les évaluations sont complétées, il est alors possible de débuter l’élaboration du plan d’intervention en fonction des besoins et des objectifs de l’enfant ciblé.

Pour planifier les interventions du plan, il est important de mettre en commun toutes les observations recueillies par les différentes ressources impliquées, puisque le plan établit un rapprochement entre tous les partenaires, autant sur le plan de l’éducation que de la santé, liant les rapports et les recommandations des spécialistes et des intervenants que côtoie l’élève au quotidien (Fédération des comités de parents du Québec, 2011, p.1). En effet, l’élaboration d’un plan d’intervention requiert l’aide de tous les spécialistes nécessaires, puisqu’en vertu de la Loi sur l’instruction publique (Fédération des comités de parents du Québec, 2011, p.1), à l’article 96.14 dont celle du directeur de l’établissement scolaire, ainsi que des parents de l’enfant en question. À ce moment, les parents doivent être consultés pour officialiser la démarche et obtenir la permission pour continuer les étapes de l’élaboration du plan d’intervention. L’enseignant, accompagné d’autres membres du personnel au besoin, pourront présenter leurs observations concernant la difficulté d’apprentissage ou de comportement présentée par l’élève. Alors, le parent fera officiellement partie de l’équipe d’intervention. Les observations à domicile permettront de mieux cerner les forces, défis et besoins de l’enfant et d’orienter l’élaboration du plan d’intervention en fonction de ces données. Par la suite, les différents membres du personnel devront faire un consensus pour établir les besoins prioritaires de l’enfants, ainsi que ses forces et ses défis (Ministère de l’Éducation du Québec, 2004, p.25). Alors, les différents adultes impliqués dans l’élaboration du plan d’intervention pourront définir les objectifs visés durant une période donnée, ainsi que les moyens pour y parvenir. Les objectifs d’un plan d’intervention doivent être SMART, c’est-à-dire spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et temporel (Naître et grandir, n.p.). L’objectif doit correspondre à tous les critères mentionnés précédemment, sinon il ne peut pas être retenu dans le plan d’intervention. Lors de l’élaboration du plan d’intervention, il ne faut pas non plus imposer un trop grand nombre d’objectifs, car il faut viser la réussite de l’élève sans mettre un poids additionnel ni ajouter un stress à l’élève ciblé par le plan d’intervention. Dans la visée de réaliser les objectifs développés dans le plan d’intervention, certains moyens doivent être retenus pour y arriver, tels que stratégies d’intervention, stratégies d’accommodements, outils, services et programmes d’intervention. Les aides additionnelles doivent aussi être notées au plan d’intervention. Bien entendu, durant cette phase de l’élaboration du plan d’intervention, l’enfant sera déjà orienté vers une aide supplémentaire lui permettant de comprendre qu’un soutien supplémentaire lui ait nécessaire dans l’atteinte des objectifs de classe et dans la réalisation de tâches usuelles. Par contre, si l’élève ne semble pas comprendre les accommodements qui se préparent à son égard, il peut être pertinent de le lui verbaliser de façon à ce qu’il ne se sente pas rabaisser, mais qu’il en comprenne le but et en accepte le principe. Lorsqu’un premier plan d’intervention est établi et qu’il n’y a aucun plan antécédent ou initial, il est possible de se baser sur un modèle, comme celui présenté par la Commission scolaire des Premières-Seigneuries (CS des Premières Seigneuries, n.d.). Dans ce document, le concept de plan d’intervention est expliqué et détaillé. Les sphères d’intervention sont développées. Une grille d’évaluation des objectifs sélectionnés est présentée. Des listes de capacités, d’intérêts et de besoins sont offertes, ainsi que des tableaux du développement usuel d’un enfant selon l’âge et le domaine. Donc, le document permet à tout un chacun de s’informer sur l’élaboration d’un plan d’intervention et d’être suffisamment outillé pour le bâtir soi-même.

Lorsque les deux premières phases de l’élaboration d’un plan d’intervention sont complétées, il faut débuter la réalisation des interventions