Cours De Français.

t aux trois premiers arts libéraux (grammaire, rhétorique, logique), il y fait entrer l'étude des mathématiques, dont l'enseignement n'était alors pas jugé digne de l'université car elles étaient uniquement utilisées par les marchands et les artilleurs. Converti au calvinisme ( : doctrine théologique protestante et une approche de la vie chrétienne qui reposent sur le principe de la souveraineté de Dieu en toutes choses) dans les années 1560, et ayant brisé les images des saints au collège de Presles, il quitte la France lors de la deuxième guerre de Religion, et visite l'Allemagne et la Suisse. Il donne notamment ses leçons à Heidelberg. Rentré en France à la paix de Saint Germain (1570) et remis en possession de ses titres, il est assassiné deux jours après la Saint-Barthélemy en 1572, malgré la protection du roi Charles IX. On y a vu la main de son irréductible ennemi Jacques Charpentier, qui lui avait succédé à la chaire de mathématiques et dont il avait dénoncé l'ignorance.

Plan : Problématique : En quoi ce texte est-il porteur des valeurs et des réalités de la Renaissance ?

I) Redécouverte / réappropriation de l’Antiquité et des modèles.

A) Par le retour de la pratique linguistique du latin et du grec –valorisés ici (« langage barbare, malhabile » ; « un latin élégant » etc)

B) Par la multiplicité des Maîtres antiques qui font autorités l.13/14

- Virgile : poète latin (Bucoliques et l’Enéide) qui s’est inspiré d’Homère.

- Cicéron : avocat, homme politique, écrivain. Il était l’orateur modèle pour les latins.

- Aristote : philosophe grec. Avec Platon, il fut les disciples de Socrate. Intéressé par le théâtre et tous les arts. Philosophe préféré des humanistes car il s’intéressait à tout : idéologie de l’Encyclopédie.

- Galien : un des créateurs de la pharmacie avec Hippocrate (serment d’Hippocrate).

- Moïse : a ouvert la mer rouge, fondateur de la religion juive.

II) Le désir d’université et d’exhaustivité ( : qui traite un sujet dans sa totalité).

A) Un Humanisme européen ouvert à tous les peuples et à toutes les cultures : « et même dans toutes les langues ».

B) La naissance du concept de République des Idées, République des Lettres ( : La République des Lettres désigne depuis la Renaissance un espace virtuel qui transcende les entités territoriales et réunit les lettrés européens à travers des traces écrites et des rencontres autour de valeurs communes, rendues possibles grâce à une langue européenne commune, le latin. Les humanistes sont ainsi en continuel contact entre eux au moyen des lettres et des voyages malgré le temps que ça prenait à l’époque).

III) Une célébration rhétorique.

A) La démonstration hypothétique (« quelque docteur de cette école d’autrefois ») -> Hypothèse d’école (demande aux élaves d’écrire sur une hypothèse improbable).

B) Stylistique travaillée et procédés argumentatifs (phrase exclamative pour la persuasion, valorisation des nouvelles découvertes, « Évoquons » : procédé de persuasion / implication du lecteur etc.)

C) Recherche de la beauté, de la clarté et des Lumières en tout : on en voit la mise en œuvre ici même dans cet extrait très rhétorique (ivresse du renouveau, de la découverte, c’est un épanouissement –métaphore l.3-, antithèse entre l’ombre et la lumière –humanisme du 16ème siècle a donné le siècle des lumières du 18ème).

- Extrait de Pantagruel, Rabelais, manuel p.469.

Biographie de Rabelais : prêtre catholique évangélique, médecin et écrivain humaniste français de la Renaissance. Ses œuvres, comme Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), qui tiennent à la fois du conte avec leurs personnages de géants, de la parodie héroï-comique de l'épopée et du roman de chevalerie mais qui préfigurent aussi le roman réaliste et satirique, sont considérées comme une des premières formes du roman moderne.

Admirateur d'Érasme, maniant la parodie et la satire, Rabelais lutte en faveur de la tolérance, de la paix et du retour aux valeurs antiques, par-delà ces « ténèbres gothiques » qui caractérisent selon lui le Moyen Âge. Rabelais s'en prend aux abus des princes et des hommes d'Église, et leur oppose la culture populaire, paillarde, « rigolarde », faite de vin et de jeux, pétrie d'une morale chrétienne légère, loin des lourdeurs ecclésiastiques.

Ses critiques à l'encontre des théologiens de la Sorbonne et ses expressions crues, parfois obscènes, lui font censurer ses romans. Le réformateur religieux Jean Calvin s'en prend à lui de manière très virulente, l'associant aux libertins et aux « pourceaux ».

Introduction : Etudiant à Paris aux côtés de son ami Panurge et sous la conduite du sage Epistémon, Pantagruel reçoit une lettre de son père Gargantua qui l'encourage dans la voie de la connaissance. Au-delà d'une lettre traditionnelle, le lecteur reconnaît à travers l'enthousiasme à l'égard de l'éducation humaniste l'éloge de la connaissance.

Plan : I. Un programme d'éducation qui caractérise l'enseignement humaniste.

A) Un inventaire des différents domaines du savoir caractérisé par l'énumération de toutes les disciplines enseignées ("C'est pourquoi, mon fils, je t'admoneste d'employer ta jeunesse à bien profiter dans tes études […] en fréquentant les gens lettrés qui sont à Paris et ailleurs.").

B) Le culte des Anciens avec notamment l'étude des langues mais aussi de la philosophie (Platon, Cicéron) est associé à la curiosité pour toutes les sciences.

C) Une évocation chargée d'enthousiasme puisqu'elle se situe dans des circonstances historiques et culturelles favorables à cette nouvelle forme d'enseignement ("Le monde entier est plein de gens savants, de précepteurs très doctes ... plus doctes que les docteurs et prédicateurs de mon temps.") -> compare son temps à celui de son fils.

II. Les ambitions humanistes et une nouvelle image de l'homme.

A) Tout homme peut avoir accès à un savoir universel grâce à ses qualités intellectuelles.

B) L'enrichissement de l'individu passe par la fréquentation des sages ("tu as ton précepteur Epistémon") et aussi des autres hommes ("en fréquentant les gens lettrés qui sont à Paris et ailleurs") qui partagent le même idéal: confrontations, débats, rencontres ("en soutenant des thèses publiquement sur toutes choses, envers et contre tous") -> on ne peut étudier qu’en voyageant et sortant de chez soi.

C) La formation intellectuelle n'est rien sans la formation morale et religieuse ("Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.").

III. Une lettre chargée de transmettre un message et dont la portée se veut universelle.

A) A travers une lettre de recommandations affectueuses adressées par un père à son fils, Gargantua exprime ses souhaits les plus chers pour l'épanouissement de son fils.

B) Les procédés stylistiques récurrents mais aussi très divers ainsi que le ton de cette lettre se veulent persuasifs -> il utilise des procédés d’argumentation et son statut de père.

C) Une lettre qui associe le rêve d'une connaissance universelle à la sagesse d'un homme qui, à partir de son expérience, délivre un message destiné à la formation de tout homme cultivé capable d'affronter la vie et de s'épanouir en société -> l’auteur montre ici son désir que tout homme doit essayer d’être le plus cultiver possible. Pantagruel est le représentant de l’homme en quête de savoir.

Lectures cursives :

- Extrait des Œuvres choisies, Erasme, manuel p.488, élargissement européen.

Biographie : « Prince des humanistes », il est l’âme de la « République des Lettres » qui se met en place en Europe au début du xvie siècle. Moine et prêtre hollandais, il améliore sa formation à Paris, puis auprès des humanistes anglais. Il renonce à la carrière ecclésiastique (qui appartient à l’Église, au clergé) pour se consacrer aux études. Il est en contact avec les savants de toute l’Europe par ses voyages et sa correspondance. Critique envers l’Église, il refuse de suivre les protestants parce qu’ils nient le libre arbitre de l’homme. Sa traduction du Nouveau Testament lui valut de nombreuses critiques.

Notes sur l’extrait : Arguments d’autorité -> cite des auteurs incontestables.

Eloge du voyage pour apprendre et pour formateur les humanistes.

- Extrait de Gargantua, Rabelais, manuel p.486.

Notes sur l’extrait : L'éducation de Gargantua, le jeune géant, héros du livre, est d'abord confiée par son père Grandgousier à un grand docteur