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Crise des Balkans

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Pour s'en convaincre, il nous a semblé plus judicieux de traiter le problème en trois lectures croisées. La dimension stratégique, la dimension historique et la dimension diplomatique de cette crise, puis d'examiner dans une lecture continue où s'interpénètrent ces trois aspects, le problème de la Bosnie-Herzégovine vie pour sa dimension centrale le réveil du nationalisme.

I - LA CRISE DE LA Bosnie-Herzégovine DANS SA DIMENSION STRATEGIQUE (1° lecture)

Pendant quarante cinq ans, le monde s'est organisé en fonction de la rivalité est - ouest, et donc, d'une certaine manière par rapport à l'ex- union soviétique.

La disparition de celle-ci, à la fin de 1991, apparaît alors comme un événement majeur dont les répercussions vont influer pour une longue période le cours des relations internationales.

L'U.R.S.S. qui a toujours noté et endigué toute velléité séparatiste a cédé alors la place à un espace instable, dont les évolutions se sont répercuté tant à la périphérie que dans le reste du monde.

C'est autour de cette idée que va tourner toute l'argumentation qui suit:

A- La genèse d'un sentiment nationaliste.

- A travers l'histoire, et plus particulièrement après 1955 (année où Khrouchtchev a renoué ses relations avec l'ex- Yougoslavie), cette dernière était toujours liée à un régime politique et économique de modeste soviétique caractérisé par la nationalisation, la

planification, la limitation de la propriété priver, la centralisation et la collectivisation des terres.

- La tentative du coup d'état avortée des conservateurs contre Gorbatchev, la restauration de l'indépendance des pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) , ainsi que la dissolution de l'U.R.S.S. en quinze Etats indépendants, dont 12 ayant crée la C.E.I. (la Communauté des Etats Indépendants), ont poussé ipso facto les républiques fédérées de l'ex-Yougoslavie à se prononcer à leur tour pour l'indépendance

B- Un appel aux frontières historiques :

- La porte serait ainsi ouverte à la montée des nationalismes et le risque devient alors grand pour ceux qui veulent faire appel à l'histoire et de vouloir se doter de frontières prétendument historiques. - Soupçonnée, à tort ou à raison de manquer de fidélité à son pays d'accent, cet appel au sentiment national a eu comme conséquence la balkanisation de l'Europe de l'Est. Et ce n'est pas les exemples qui manquent.

C- La poudrière balkanique :

L'exemple le plus immédiat est le conflit qui oppose à la fois.

¥ L'Arménie à l'Azerbaïdjan à propos des arméniens du Haut Karabakh.

¥ La Géorgie est en conflit avec la Russe concernant les Abkhaz

¥ La république yougoslave (actuellement Serbie et

Monténégro) est en conflit avec l'Albanie à propos du Kosovo et avec la Bulgarie à propos de la Macédoine.

¥ La Roumanie est en litige avec la Hongrie au sujet de la Transylvanie.

¥ Et la Bulgarie s'oppose à la Turquie pour ce qui est des monts Rhodopes.

La situation est par conséquent très compliquée et c'est donc dans ce cadre que s'inscrit la crise de la BosnieHerzégovine qui oppose serbes, croates et bosniaques.

II - LA CRISE DE LA BOSNIE-HERZEGOVINE DANS SA DIMENSION HISTORIQUE (2° lecture)

A- L'historique de la Bosnie-Herzégovine. :

Quant à la dimension historique de la crise, "2° lecture", la Bosnie-Herzégovine se situe entre l'Adriatique et la Slovénie. Sa superficie est d'environ 50 000 km2. Sa population comprend:

- 44% de musulmans

• 31% de serbes

• 17% de croates

• et 7% constitué d'autres races.

La région a été conquise par le Sultan Mohammed EL FATIH, souverain des ottomans au 15° siècle.

Après 1918 - soit, après la 1ère guerre mondiale -, elle passa sous le contrôle du Royaume yougoslave, dominé par les Serbes, croates et slovènes et après la 2° Guerre Mondiales, elle devient une république de l'ex-Yougoslavie sous le règne de Tito. Celle-ci ayant été composée avant l'éclatement par les six républiques fédérales: la Slovénie, la Croatie, La Bosnie-Herzégovine, la Serbie, la Macédoine et le Monténégro plus deux provinces autonomes, à savoir : la Vojvodine à majorité hongroise et le Kosovo à majorité albanaise.

Depuis 1991, la guerre civile fait rage en ex- Yougoslavie avec des premiers affrontements inter-ethniques se soldant par l'occupation des deux tiers du territoire bosniaque par l'armée fédérale à majorité serbe, avec un déplacement au nom d'un nettoyage ethnique de la population autochtone et l'installation de colonies serbes dans les logements réquisitionnés, tel est un aperçu cavalier sur l'historique de la Bosnie-Herzégovine.

B- Les courses du conflit

Toute la philosophie serbe tourne autour d'un imbroglio politico-juridique, notamment les deux grands concepts de droit privé à savoir le jus-sanguinis (le droit du sang) et le jus-solis (le droit du sol). De quelle manière alors ?

Réfutant le droit du sol, les Serbes se prononcent pour le droit du sang dans le sens que dans la logique serbe, la nation inclut tous les territoires où vivent des serbes même en nombre réduit.

Cette logique a été animée par un mouvement panslaviste, mouvement nationaliste qui reposant sur le sentiment d'un héritage historique commun à tous les slaves, avait comme objectif l'unification de tout le peuple slave. Ce mouvement croit que la formule fédérale imposée par TITO a désavantagé les Serbes et regrette le fait d'avoir dû cohabiter avec d'autres peuples en un Etat unitaire à partir de 1918. Il trouve encore plus injuste la situation des Serbes à partir de 1945, année à partir de laquelle la Serbie a constitué une des six républiques fédérales de la Yougoslavie où de nombreux serbes vivaient en dehors de la république (43% en Croatie 12% en Slovénie et 31% en BosnieHerzégovine).

Le tracé des frontières historique de la grande Serbie que les théoriciens serbes souhaitent pour leur normal état inclut ainsi la Bosnie-Herzégovine et ne laissent substituer que la partie centrale de la Croatie autour de Zagreb.

C- La proclamation de l'indépendance de la BOSNIE-HERZEGOVINE

Le président bosniaque se trouva devant deux situations paradoxales:

• déclarer l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine et susciter par conséquent la haine des serbes bosniaques de son rival Rodovan Karadzic,

• ou bien taire cette velléité d'indépendance et contrer par conséquent une occasion certaine offerte de la communauté internationale de jouie d'une souveraineté nationale au même titre que la Croatie et la Slovénie.

C'est la première hypothèse qui l'a emporté et les batteries de l'artillerie serbe n'attendait que la proclamation de l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine pour diriger leurs canons vers la Capitale Sarajevo.

D- L'impact de la crise :

• Multiplication des camps d'internement et de ghettos d'extermination massive ;

• pillage, viol et détournement des convois humanitaires;

• paupérisation des populations et grande vague de réfugiés;

• endoctrinement orthodoxe des enfants dans les écoles à travers des matières aussi sensibles. (histoire - géographie - littérature) parmi d'autres.

Telle est grosso-modo la situation qui servit en Bosnie-Herzégovine. Nous arrivons maintenant à la "3° lecture"

III - LA DIMENSION DIPLOMATIQUE DE LA CRISE BOSNIAQUE (3° lecture)

La pratique diplomatique étant la clé de voûte de mes études académiques, je ne pourrais que citer trois phases dans la gestion diplomatique de cette crise.

• de 1991 à 1994, la communauté internationale

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