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Droit De Vote Des Femmes

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ernière partie, nous regarderons comment les femmes vivent aujourd'hui avec trois sous-parties : la place des femmes en politique, la participation des femmes dans le vote et la journée de la femme.

I – La naissance du débat

Inégalités entre les hommes et les femmes :

En 1789, par la Déclaration des Droits de l’Homme était affirmé le principe d’égalité des hommes, mais les femmes en étaient exclues tant dans le domaine politique que social.

Dans le domaine économique et social, le Code civil de 1804, qui sera le fondement social jusqu’aux années 1960, marque une régression importante en ce qui concerne le statut des femmes. En effet ce Code civil est le reflet de son initiateur, Napoléon Bonaparte, pour lequel " la femme est donnée à l’homme pour avoir des enfants ; elle est sa propriété, comme l’arbre à fruits est la propriété du jardinier ". L’article 213, précise que " le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari. " Le Code civil, tout au long du 19ème siècle, a confiné la femme dans un statut de mineur à vie. Au 19ème siècle, la femme est entièrement définie par son rôle familial. De plus à la fin du 19ème siècle, aucune femme du monde Occidental n’a encore obtenu les libertés civiles. Partout, le droit de vote lui est refusé.

Les premières manifestations :

Le féminisme commence à être employé dans les années 1870 pour désigner ceux qui défendent la cause des femmes, il se répand dans la presse à la fin du 19ème siècle. L'une des actions du féminisme est l'obtention du droit de vote. La question du droit de vote prend de plus en plus d’importance au début du 20e siècle.

Les associations actives pour le suffrage des femmes fondent un premier projet de loi est déposé en 1906 qui ne porte que sur les élections locales. Les deux principales organisations d'orientation réformiste qui mènent la lutte pour le droit de vote des femmes sont l'Union française pour le suffrage des femmes (U.F.S.F.) créée à Paris en 1909 et dirigée de 1924 à 1946 par Cécile Brunschvicg, et la Ligue française pour le droit des femmes, dirigée par Maria Vérone.

Ces deux grandes fédérations féministes, composées pour l'essentiel de femmes issues de la bourgeoisie parisienne, cherchent à étendre le réseau de leurs soutiens au sein des organisations politiques masculines mais surtout en province où leur implantation est moins importante. Les meetings, organisés dans les mairies ou les écoles, sont le principal instrument de cette propagande qui touche en majorité les classes moyennes et supérieures, ainsi que notables locaux.

3) Les suffragettes :

Ce mouvement féministe, qui apparaît en 1903 en Angleterre, est l'influence majeure du mouvement français qui naît en 1906. Les femmes françaises tel que Hubertine AUCLERT ou Louise WEISS sont des figures emblématiques des suffragettes françaises. Les mouvements pacifistes du début étant inutiles, elles utilisent différents moyens d'actions devenant de plus en plus radicaux ; elles troublent l'ordre public le plus bruyamment possible adoptant une position de martyr au travers des photographies les montrant en tenues de prisonnières. De plus, elles protestent à travers des grèves de la faim, les autorités les nourrissent de force. Leurs principaux moyens d'actions restent les manifestations, les grèves, mais aussi les campagnes. Le mouvement suffragiste devient une véritable révolution culturelle, notamment à travers la presse qui est assez réticente, donnant un avis négatif à l'opinion public. Les combats suffragistes sont considérés comme hors normes par rapport aux mentalités et aux conventions culturelles de l'époque. Il se créer alors des ligues anti-suffragistes qui regroupent de nombreux hommes mais aussi quelques femmes, souvent issues des milieux populaires. Les suffragettes sont souvent des aristocrates, mais elles ne symbolisent pas l'ensemble des femmes.

Quelques héroïnes sont restées dans l'Histoire :

Hubertine AUCLERT fonde en 1881 la "Citoyenne", première organe des suffragettes en France et invente la propagande féministe dès 1916.

Madeleine PELLETIER: principale animatrice du mouvement suffragiste français au début du siècle.

Louise WEISS se lance en 1934 dans la lutte pour le droit de vote des femmes faisant le choix d'actions médiatiques.

Manifestations de suffragettes à Paris (Louise WEISS au premier plan)

II – L'élaboration de la loi

1) Les défenseurs du droit de vote des femmes

La première proposition de loi pour le droit de vote des femmes est faite par Gautret le 1er juillet 1901, sans suite. La Chambre des députés adopte pour la première fois une proposition de loi instaurant le vote des femmes en 1919 et 1922 mais les Sénat refuse à deux reprises. Pour la sixième fois, en 1936, la Chambre des députés se prononce pour le vote des femmes avec 495 voix pour contre 0 mais le Sénat refuse catégoriquement. En 1936, Léon Blum, président du Conseil des ministres du Front populaire, nomme trois femmes sous-secrétaires d’État : Cécile Brunschvicg à l’Éducation nationale, Suzanne Lacore à la Santé publique et Irène Joliot-Curie à la recherche scientifique. Le 23 juin 1942, le Général De Gaulle déclare : "Une fois l'ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez nous éliront l'Assemblée nationale qui décidera souverainement des destinées du pays". Robert Prigent, membre du parti démocrate populaire dépose un amendement pour modifier l'article 1er qui réserve aux seuls hommes l'élection de l'Assemblée constituante : "quand il s'agit de jeter les femmes dans le creuset de la guerre, est-ce que nous attendons ? Sera-t-il dit toujours que l'on exigera de nos compagnes l'égalité devant l'effort de la peine, devant le sacrifice et le courage, jusque devant la mort sur le champ de bataille et que nous mettrons des réticences au moment d'affirmer cette égalité ?". Le 24 mars 1944 arrive en discussion l'article 16 organisant les élections locales. Fernand Grenier, représentant du Parti communiste, exige que les femmes soient électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes : "dans le domaine de la lutte contre l'ennemi, les femmes se sont révélées les égales des hommes... Ainsi, ces femmes qui dans tous les domaines, font preuve d'un courage admirable, n'auraient pas le droit de vote ? Si la commission persistait à le leur refuser, je déclare que nous ne la suivrions pas et que nous demanderions à l'Assemblée de prendre ses responsabilités par un scrutin public".

2) L'opposition face aux femmes

L'opposition du Sénat est sans aucun doute ce qui a ralentit les femmes dans leur combat afin d'obtenir le droit de vote.

Parmi les raisons invoquées figure une inquiétude liée à l'arrivée des femmes dans la vie politique. Du fait de la guerre, elles sont beaucoup plus nombreuses que les hommes et représentent "une menace redoutable" (René Héry - 7 juillet 1932) soit le risque de "compromettre peut-être les destinées d'un pays" (Louis Tissier - 23 juin 1932). Autre raison : la peur de voir grandir l'influence de l’Église. Les sénateurs craignent que les femmes ne soient sensibles aux recommandations de leur curé en matière électorale. Pour une assemblée majoritairement radicale et laïque et qui garde encore en mémoire les grands débats sur la séparation de l’Église et de l’État.

Resurgit également un thème datant de la Révolution : la place d'une femme est à son foyer. "Qu'elles nous gardent la paix et le refuge du foyer, de la famille. Voilà leur rôle, leur mission. C'est là qu'elles ont du génie et non pour d'autres activités." (René Héry - 7 juillet 1932).

Face aux revendications des suffragettes, les sénateurs les estiment "remuantes et tapageuses". Ils estiment que les femmes en général ne s'intéressent pas à la politique et le président de la commission, Paul Régismanset, en veut pour preuve certains articles humoristiques qu'il cite dans son intervention du 21 novembre 1922 : "l'immense majorité des femmes se soucient plus de savoir ce qui se portera cet hiver que de la réorganisation de l'armée ou de la péréquation des impôts... Lorsque trois femmes sont réunies, elles se mettent aussitôt à parler chiffons".

Quant aux conséquences de cette accession des femmes à la vie politique, les sénateurs en font une description alarmante : "elles risquent d'amoindrir leur sensibilité morale et par conséquent, de diminuer le goût que les hommes ont pour elles" (François Labrousse - 14 novembre 1922) ; "en inscrivant son âge sur une carte d'électeur elle s'expose à de fâcheuses mésaventures" (Paul Régismanset - 21 novembre 1922) ; "les femmes croient-elles que leur intervention dans les luttes politiques, leur participation

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