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Ethnologie Georges Condominas Méthodologie

Synthèse : Ethnologie Georges Condominas Méthodologie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  30 Novembre 2019  •  Synthèse  •  2 177 Mots (9 Pages)  •  536 Vues

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TD Ethnologie                                                                                                                                                                                                                                     L1 S1 Groupe 12

Nous avons mangé la forêt

        Georges Condominas était un ethnologue français, parfois surnommé “Condo”, né en 1921 au Vietnam et mort en 2011 à Paris. Après la Seconde Guerre mondiale, il étudiera au Musée de l’Homme, un musée portant sur l’humanité au niveau historique et anthropologique, mais aussi à l’École pratique des hautes études, une grande école où sont enseignées les Sciences de la vie et de la terre, les Sciences historiques, philologiques et religieuses. Son premier terrain à Sar Luk au Vietnam en 1948, parmi la population des Mnong Gar, sera celui à partir duquel il écrira ses deux œuvres les plus connus : un texte publié dans la Collection Terre Humaine en 1965: L'exotique est quotidien. Mais surtout son ouvrage Nous avons mangé la forêt, sorti en 1957, souvent considéré comme un grand classique et reconnu par de grands noms, tel que Claude Lévi-Strauss. Il a surtout étudié les sociétés d’Asie du Sud Est et Madagascar, il ira même jusqu’à créer en 1962 le Centre de documentation et de recherche sur l’Asie du Sud-Est et le monde insulindien. Pour finir, il sera également engagé dans l’anticolonialisme et pour la préservation des cultures traditionnelles, notamment dans sa dénonciation de l’ethnocide des Mnong Gar, ou encore dans son engagement pour la reconnaissance d'un patrimoine culturel immatériel. Il semble donc plus se placer dans le courant culturaliste et il ne fait point de doute qu’il est en opposition avec le courant évolutionniste.

        Le texte à l’honneur dans cette étude est donc l’avant-propos du livre qui a fait la gloire de Georges Condominas : Nous avons mangé la forêt. Pour résumer le propos de l’auteur dans cet avant-propos, on peut dire que Georges Condominas décrit dans quelle mesure la méthodologie avec laquelle il a écrit son ouvrage est pertinente. En d’autres thermes, pourquoi il s’est prit de cette façon-ci pour l’écriture de son livre, quels sont les avantages mais aussi les limites d’une telle méthodologie. On pourrait ainsi décomposer son texte en 4 grandes parties que voici : dans un premier temps, son accroche explicite pourquoi le titre de son ouvrage est ainsi en expliquant comment les Mnong Gar mesurent le temps qui passe. C’est dans un second temps que Georges Condominas présentera l’opposition entre la représentation théorique d’une société et les faits bruts, réels qui se passent dans cette société, pour mieux expliquer pourquoi il accordera une attention particulière aux faits réels. Ensuite, il mettra en évidence les différentes influences qui auront pu altérer la pertinence des informations qu’il a recueilli, ainsi que le fait que quoi que l’imaginaire collectif nous en dise, les Mnong Gar ont été influencés par le monde extérieur et ne sont pas un peuple isolé de tout. Enfin, sa dernière partie résumera l’intérêt de son étude et sa portée méthodologique et présentera les transcriptions des prononciations du langage des Mnong Gar aux prononciations du langage Français.

        Il convient donc de présenter la première partie de l’avant-propos. Comme nous l’avons donc dit dans l’introduction, cette partie fait guise d’accroche pour capter l’attention du lecteur, mais explique aussi pourquoi le titre de l’ouvrage est effectivement Nous avons mangé la forêt. Georges Condominas nous apprend ainsi que chez les Mnong Gar, on utilise la formule suivante : “Nous avons mangé la forêt de…” suivi du nom d’un lieu qu’ils auront dû incendié pour pouvoir y faire leurs cultures annuelles. Ainsi pour chaque année, un lieu aura dû être incendié pour réaliser des cultures, et ce lieu correspondra à l’année dont il est question de donner un nom, l’auteur donnera ainsi l’exemple de l’année de fin Novembre 1948 au début de décembre 1949, qui s’intitulera “Nous avons mangé la Forêt de la Pierre Génie Gôo”, il semble donc que le lieu brûlé pour les cultures de l’année 1949 fût nommé la Pierre Génie Gôo… C’est par cette anecdote du langage des Mnong Gar que Georges Condominas nous introduit la durée de son voyage qui fût donc justement de fin Novembre 1948 au début de décembre 1949.

        C’est par la suite de cette accroche qu’est développé le cœur de l’avant-propos de Nous avons mangé la forêt, c’est à dire l’explication de pourquoi Georges Condominas accordera une attention particulière aux faits réels dans son étude. Il commence cette partie en allant droit au but, en nous annonçant donc tout de suite que son livre consiste simplement en un agrégat d’observations d’une des  communautés des Mnong Gar, c’est à dire une accumulation des notes qu’il a prises durant son expédition, qu’il qualifie lui-même de “tiré[e]s tel[le]s quel[le]s de [leurs] cahiers de notes”. Au lieu de présenter un aspect de la société des Mnong Gar par une description très générale qui correspondrait à toutes les variantes possibles de cet aspect, Georges Condominas préférera nous présenter des exemples précis de ces aspects de la société. Il illustre son explication par le mariage, ainsi au lieu de présenter comment un mariage typique se passe chez les Mnong Gar, de manière très générale pour comprendre peu ou prou comment à peu près tous les mariages se passent, il privilégiera l’étude d’un mariage en particulier : celui de Srae et Jaang, avec toutes les spécificités que ce mariage a comporté. Il va ensuite présenter une série d’arguments prouvant la pertinence de ce choix méthodologique. D’abord, le fait que la culture des Mnong Gar soit très homogène, ce qui fait que les variantes observées dans chacun des cas particuliers ne sont jamais trop loin de la généralité. Ensuite, qu’il y a un écart considérable entre la généralité que l’on aura conceptualisée et les cas particuliers, car lorsqu’on doit, à partir d’un grand nombre d’observations, établir une généralité, on établit un concept théorique qui est certes, très important aux yeux de Georges Condominas puisqu’il le nomme comme “essentiel et sans lequel il n’y a pas d’ethnologie véritable”, mais ce concept théorique présentera toujours un certain écart avec ce qu’il se passera dans la réalité, dans les cas particuliers. En effet ces derniers seront toujours au moins un peu différents de leur concept général théorique, ces différences peuvent ainsi être dues au contexte du moment, mais aussi aux individus, qui malgré l’influence de leur culture qu’il ne faut pas nier, sont aussi influencés par eux-mêmes, ils peuvent décider de choisir des choses par eux-mêmes. Si l’on reprend l’exemple du mariage, il est évident que si l’on établit un mariage-type avec les caractéristiques communes de tous les mariages, c’est à dire le concept théorique servant à définir le mariage, ce mariage-type niera toutes les spécificités qu’ont chaque mariage, ce qui fait donc qu’il y aura toujours un décalage entre le mariage théorique et le mariage réel, spécifique. On aura beau chercher, on ne trouvera jamais un mariage réel qui soit entièrement conforme au mariage théorique, aussi classique que ce mariage puisse être. Ce mariage pourra ainsi avoir des différences dû au contexte du moment, mais aussi dû aux choix des individus par exemple. L’auteur donne quand à lui l’exemple des informations données par les informateurs, qui sont donc théoriques, qui peuvent être contradictoires avec la réalité lorsqu’il dit “ on pourra d’ailleurs remarquer […] un certain nombre de contradictions entre certaines explications fournies par divers informateurs […] et les réalisations.” Un autre argument que développe Georges Condominas pour justifier l’intérêt particulier qu’il accordera aux faits réels est que quand un théoricien établira son concept théorique, ce théoricien devra choisir des données qui lui serviront de base pour créer ce concept, et donc qu’on choisisse de ne pas retenir d’autres données, or ces données choisies varieront d’un théoricien à l’autre, certains théoriciens choisiront d’utiliser des données A, et de ne pas utiliser des données B, alors qu’un autre théoricien pourrait faire l’inverse. Ainsi, il rejetterait totalement les données A et se concentreraient uniquement sur les données B. Il continue avec un autre argument, qui est cette fois ci que montrer les faits bruts permet de rendre compte clairement des relations entre les individus de catégories complémentaires. Il donnera plusieurs exemples dont nous pouvons en citer un : “ les rapports entre frères et sœurs “. Enfin, son dernier argument nous informe que des détails peuvent faire plus facilement comprendre des concepts entiers, ou si l’on veut que donner des exemples précis, des détails précis d’un concept peut faciliter la compréhension de ce concept. Cependant Georges Condominas ne néglige pas l’intérêt de tout de même réaliser des concepts théoriques puisqu’il parle de réaliser un tableau synthétique résumant les traits de chaque aspects de la culture des Mnong Gar.

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