Introd. - Description Expli

’y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien, malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir. Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. ...

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Honoré de Balzac, Le père Goriot, Le livre de poche classique, Édit. 9135 – 12/1999

La description de Rouaud considérée sous l’angle de la description balzacienne – Introduction

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Cette pièce est dans tout son lustre au moment où, vers sept heures du matin, le chat de Mme Vauquer précède sa maîtresse, saute sur les buffets, y flaire le lait que contiennent plusieurs jattes couvertes d’assiettes, et fait entendre son rourou matinal. ...

Dans cette description le narrateur commence à raconter tout ce qu’il sent, puis il décrit ce qu’il voit et, dans le prochain paragraphe, il ajoute ce qu’il entend. Après le cache il donne le portrait. D’abord il donne la description de l’extérieur de ses personnages, leur nom même est significatif, ensuite il met l’accent sur quelques traits du personnage. Bien que Balzac donne ainsi un dessin simplifié du personnage, ceci est compensé par un fourmillement de détails qui donnent l’impression du vécu, les personnages semblent échapper à la littérature pour s’installer dans la vie réelle. Les seize pages qui suivent la description de la pension servent à décrire Madame Vauquer et les pensionnaires. Il est assez vague à distinguer où finit la description et où commence l’histoire, parce qu’en décrivant le père Goriot comme dernier, Balzac fait la transition entre le passé de cet homme et le présent en commençant ainsi l’histoire elle-même de façon presque inaperçue. Tout est signe dans la description de Balzac, parce qu’en lisant la description de la pension le lecteur se rend compte qu’une telle pension misérable ne peut pas amener une fin heureuse et quelqu’un qui veut réussir socialement ne voudra pas y vivre, il voudra quitter cette pension pour se débarrasser de cette médiocrité. Ceci est le cas d’Eugène Rastignac. Quant au père Goriot il est clair que, bien qu’il ait fait sa fortune dans le passé, le fait qu’il habite cette pension actuellement indique qu’il a perdu tout ce qu’il avait atteint. L’image de sa chute sociale est encore renforcée par le fait que Mme Vauquer le fait changer de chambre chaque fois que quelqu’un arrive qui a l’air plus réussi dans la vie sociale. Chaque étage que monte le père Goriot est signe du fait qu’il a perdu encore plus de respect. L’ambition de Balzac dans La comédie humaine est d’effectuer une étude exhaustive et détaillée sur la société de son temps. Cette façon de travailler est comparable à ce que feront les naturalistes. Balzac a ajouté la critique. En accordant beaucoup d’importance aux incidents minimes de la vie privée il montre la dureté de la société envers les faibles et ainsi il dévoile les “crimes cachés” de cette société. La structure de la description balzacienne est si forte que le lecteur

La description de Rouaud considérée sous l’angle de la description balzacienne – Introduction

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comprend immédiatement que Rastignac n’atteindra pas ses buts du moment où il commence à s’intéresser de plus en plus pour le père Goriot. La réussite sociale ne supporte pas l’engagement social. Les personnages balzaciens sont des images de leur temps, d’un régime ou parfois d’un mode. Ces aspects sont fixés dans un portrait en fournissant le lecteur actuel d’une image historique. Comme je l’ai remarqué ci-dessus, la description balzacienne est une description explicative, sémiotisable. Après avoir lu la description de la pension le lecteur sait déjà ce qu’il peut attendre quant à Mme Vauquer. Pour Balzac décrire les lieux, l’habitat, le mobilier, c’est déjà parler des hommes puisque leur cadre de vie est la représentation matérielle qu’ils donnent de leur pensée. Donc l’inverse est vrai aussi: en lisant d’abord la description de Mme Vauquer le lecteur ne sera pas surpris quand il lit la description de la pension après.

... enfin toute sa personne explique la pension, comme la pension implique sa personne.

Balzac observe que les êtres humains, comme les animaux, impriment leur marque sur leur environnement. L’observation minutieuse de l’objet de l’étude et le