Jean De La Fontaine, "Le Pouvoir Des Fables"
Dissertation : Jean De La Fontaine, "Le Pouvoir Des Fables". Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresi de de la littérature, de l’imagination et des écrits imagés (« contes », « vers », « récit », « fable ») auquel est lié celui du plaisir (« adoucir », « plaisir extrême », « amuser »), et celui de la politique, l’éloquence et le sérieux (« république », « éloquence », « patrie ») auquel est associé celui du danger, de la violence et de l’ennui (« combats », « périls », « menace », « (…) personne ne s’émut. », « Tous regardaient ailleurs (…) »). L’apologue éveille donc la foule, quand l’éloquence ne fait que l’endormir. Sûr de lui, le fabuliste n’hésite pas à aller loin dans l’ironie, jusqu’à se moquer de son adversaire en lui promettant de lui sacrifier « cent moutons » s’il parvenait à « adoucir les cœurs » en usant d’éloquence.
Adoucir les cœurs, certes, mais pourquoi ? La réponse nous est donnée dans ces vers, où, à travers un discours politique, La Fontaine donne son opinion : « Que de mille endroits de la terre / Il nous vienne des ennemis, / J'y consens ; mais que l'Angleterre / Veuille que nos deux Rois se lassent d'être amis, / J'ai peine à digérer la chose. ». Utilisant l’humour, il donne une dimension légère à cela, mais il s’agit avant tout de conflits territoriaux, donc internationaux. Persuadé que l’éloquence ne résoudra rien, le poète s’efforce de convaincre l’homme politique que la fable serait la bonne solution.
Fidèle à son mouvement, le fabuliste joue un rôle d’analyste des hommes, de sage moralisateur qui comprendrait les choses et les êtres, presque d’instructeur des hommes : ainsi, ce sont des conseils qui sont donnés tout au long de l’apologue, que Barillon est libre de suivre ou non.
Un bon homme politique devrait donc être fabuliste : La Fontaine nous démontre que par l’apologue on éveille l’attention, avec l’exemple de l’Orateur qui à l’aide d’une histoire fictive ouvre les yeux à l’assemblée des Athéniens qui, « Par l’Apologue réveillée, / Se donne entière à l’Orateur, / Un trait de Fable en eut l’honneur. ».
La Fontaine conclue sur cela : les hommes seraient comme des enfants dont l’attention relâchée pendant une leçon réapparaitrait soudain dès qu’il s’agit d’écouter une histoire, et il s’intègre même parmi eux en affirmant que « Si Peau d’âne (lui) était conté, / (Il) y prendrait un plaisir extrême ». Ainsi, cette mise en abyme présente plusieurs métaphores ; chaque protagoniste (Barillon, l’Homme en général, La Fontaine) étant représenté de manière symbolique : les Hommes sont symbolisés par le peuple d’Athènes, l’Orateur parlant de guerre et ennuyant la population correspondrait à l’ambassadeur, et l’Orateur racontant son conte et ayant capté l’intérêt et l’écoute des Athéniens serait le fabuliste.
La morale est donc en faveur de l’apologue : l’Orateur, d’abord ignoré, comprend qu’il n’éveillera pas l’intérêt des Athéniens de cette manière et, en racontant une fable et captant de ce fait l’attention du peuple, pourra enfin dire ce qu’il a à dire.
Symboliser des situations réelles sous forme de fable permet par conséquent de centraliser toute l’attention du public sur soi et d’exposer son point de vue de manière indirecte, donc de persuader plus aisément les foules. Cela nous ramène sur l’une des règles élémentaires du classicisme : plaire aux gens permet de s’en faire écouter.
En
...